Le Temps-Agences - Israël ne s'opposera pas au déploiement de cinq à six cents membres des forces de sécurité du président palestinien Mahmoud Abbas dans la ville cisjordanienne de Djénine, indique-t-on de source israélienne autorisée. Le déploiement de ces hommes, qui achèvent en avril en Jordanie un cycle de formation de quatre mois financé par les Etats-Unis, sera au centre de l'entretien que le ministre israélien de la Défense Ehud Barak aura aujourd'hui avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, précise-t-on. Israël espère que son feu vert contribuera à dissiper les critiques américaines et occidentales lui reprochant de ne pas en faire assez pour renforcer la main d'Abbas en Cisjordanie et pour favoriser le processus de paix lancé en novembre dernier à Annapolis. Fayyad a déclaré "attendre ce qui va sortir" de son entretien avec Barak, mais il a souligné que les forces de sécurité palestiniennes étaient déjà présentes à Djénine et dans d'autres villes de Cisjordanie. "L'Autorité palestinienne est capable de faire prévaloir la sécurité", a-t-il ajouté. De son côté, le ministre palestinien de l'Intérieur Abdel-Razak al Yahya a déclaré à Reuters que ce n'était pas à Israël de décider du déploiement des forces de sécurité palestiniennes. "Nous déploierons ces forces qui s'entraînent en Jordanie quand nos propres conditions de sécurité le requerront et en fonction de décisions palestiniennes", a-t-il fait valoir. L'entraînement en Jordanie de près de 700 membres des forces de sécurité, auquel s'ajoute celui de membres de la garde présidentielle d'Abbas, s'inscrit dans le cadre des efforts américains pour former une sorte gendarmerie pour le futur Etat palestinien. Un déploiement analogue avait été opéré en novembre à Nabouls, dans le cadre des efforts de Fayyad pour prendre en main la situation sécuritaire en Cisjordanie après la chute de Gaza aux mains du Hamas, six mois plus tôt. Depuis, Fayyad et certains responsables américains accusent Israël d'affaiblir l'Autorité palestinienne en continuant à mener à Nabouls des incursions militaires. Israël considère de longue date Nabouls et Djénine comme des bastions de l'activisme palestinien, bien qu'un calme relatif y ait prévalu ces derniers mois. Alors que la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice sera de retour le week-end prochain dans la région, Barak a aussi annoncé son intention d'alléger les restrictions à la libre circulation en Cisjordanie, sans pour autant supprimer les barrages militaires, qu'il juge indispensables pour déjouer les projets d'attaquess contre Israël.