Il y a eu, tant et tant d'images insupportables, qui nous viennent de cette partie de l'Afrique, décharnée et assoiffée, où il n'est pas du tout évident de faire le geste simple d'ouvrir un robinet, pour voir l'eau affluer, et où la famine hélas !, se conjugue à tous les temps. Il y eut, beaucoup plus récemment notamment, ce documentaire qui montre des êtres humains, de chair et de sang, toujours dans ce continent africain comme touché par la malédiction, qui pétrissent de l'argile avec de la boue, et en font des galettes que les enfants tentent, désespérément de casser avec leurs dents, pour pouvoir se mettre quelque chose dans le ventre. Et puis il y a notre indignité, et nous ne faisons rien pour que cela cesse. Sauf que l'Afrique possède en elle -même ses propres ressources pour contrer cette malédiction qui résulte de beaucoup de facteurs, lesquels ne sont pas le sujet de cette « Première semaine africaine de l'eau », qui se tient à Tunis du 26 au 28 mars 2008. Réunis autour d'un thème principal, à savoir : Accélérer la sécurité de l'eau pour le développement socio-économique de l'Afrique, le Conseil des ministres africains de l'eau (AMCOW) et la Banque africaine de développement (BAD), vont tenter, au travers les interventions respectives d'experts et de stratèges, et en présence d'invités de marque, de trouver les solutions adéquates à tous les antagonismes liés à la sécheresse, qui touchent, d'une manière gravissime des populations entières, et entravent ainsi, n'importe quelle tentative de développement socio-économique dans la région. Comment tirer profit des différentes expériences inhérentes à la réalisation de la sécurité de l'eau, à travers le monde ? C'est, en substance, le cœur du problème. Et le cœur du problème c'est d'abord se poser la question de savoir, si les objectifs du millénaire pour le développement en Afrique, seront atteints, fût-ce partiellement en 2015. Car il y a péril en la demeure. En ce sens, les travaux de la semaine africaine de l'eau, contribueront à la compréhension des divers enjeux touchant à la sécurité de l'eau, dans la perspective d'établir des orientations et des actions stratégiques pour accélérer le développement des infrastructures hydrauliques nécessaires, pour répondre enfin à tous les besoins spécifiques de la région. Ainsi, la conférence de Tunis sera l'occasion de jeter les bases, de ce qui fera le sujet du prochain Sommet africain des Chefs d'Etat et de gouvernement sur l'eau et l'assainissement, qui se tiendra en juillet 2008, comme à la contribution de l'Afrique au 5ème Forum mondial de l'eau d'Istanbul, Turquie en 2009.