Le Temps-Agences - Le président américain George W. Bush a appelé l'Otan hier à faire de nouveaux efforts en Afghanistan, avant l'ouverture dans la soirée à Bucarest d'un Sommet de l'Alliance marqué par de profondes divisions sur une nouvelle extension à l'Est de l'Europe. M. Bush a pressé l'Otan d'offrir à la Géorgie et à l'Ukraine une "voie claire" vers l'adhésion, lors de son Sommet de deux jours qui constituera son plus grand rassemblement de chefs d'Etat et de gouvernement en bientôt 60 ans d'histoire. Si les 26 Alliés s'entendent sur la nécessité de vaincre les talibans, ils ne s'entendent pas forcément sur les moyens d'y parvenir, sur l'avenir de l'Otan ni sur les futures relations avec la Russie, l'ancien ennemi de la guerre froide. Dans une intervention à Bucarest présentée comme le grand discours de sa tournée européenne, M. Bush a exposé sa seconde priorité pour le Sommet : obtenir que les Alliés fassent davantage sur l'autre front de sa "guerre contre le terrorisme", où un échec passerait d'abord pour le sien. M. Bush a cité en exemple la décision américaine d'envoyer plus de 3.000 Marines supplémentaires en Afghanistan, ainsi que celle annoncée par la France, la Roumanie ou d'autres, de renforcer leur présence. "Nous demandons à d'autres pays de fournir également des forces supplémentaires", a dit M. Bush, qui répète la même demande depuis plusieurs mois. Sur la Géorgie et l'Ukraine, la position des Etats-Unis est "claire: l'Otan devrait accueillir la Géorgie et l'Ukraine" dans le Plan d'action en vue de l'adhésion (MAP), ce qui leur confèrerait le statut de candidats officiels à l'adhésion, a-t-il dit. Nombre des autres membres de l'Alliance, à commencer par l'Allemagne et la France, ne l'entendent pas de cette oreille. Ils jugent que la Géorgie et l'Ukraine ne sont pas mûres pour l'Otan. Ils s'inquiètent aussi de la réaction russe et des conséquences sur la sécurité européenne.