Tunis-TAP-Hammamet abritera, du 27 avril au 2 mai prochain, le 46ème colloque international francophone de Médecine nucléaire. Cette discipline médicale consiste à administrer aux patients des préparations faiblement radioactives favorisant soit un diagnostic soit un traitement d'une lésion ou d'une tumeur. Selon Pr. Mohamed Faouzi Ben Slimène, chef de service de Médecine nucléaire à l'Institut Salah Azaiez, à Tunis, le mérite de cette spécialité, qui recoupe avec d'autres technologies d'imagerie médicale (Scanner, IRM), réside dans son degré d'efficacité. Elle permet, d'abord, de détecter excroissance et altérations diverses du tissu et d'agir, ensuite, sur les lésions et tumeurs ciblées en épargnant le tissu sain environnant ainsi que les organes adjacents. Pour revenir au colloque, cette manifestation, hautement scientifique à laquelle prendront part quelque 400 médecins, se propose de jeter la lumière, entre autres, sur les dernières évolutions de la médecine nucléaire, sur les plus récentes technologies utilisées par cette discipline et sur les expertises développées en la matière en Europe, au Maghreb et en Afrique. Les communications qui seront données traiteront de technologies de pointe (Tomographie par émission de positrons) et de questions majeures : l'avenir de l'oncologie (imagerie) passera-t-il par la médecine nucléaire ? La radio immunothérapie en clinique, la prise en charge des cancers papillaires et vésiculaires de la thyroïde l'évolution du protocole de traitement et les dernières recommandations des sociétés scientifiques concernant la prise en charge du cancer. S'agissant de l'expertise tunisienne en matière de médecine nucléaire, Pr. Ben Slimène a indiqué que les prix élevés des produits pharmaceutiques utilisés en médecine nucléaire (10 fois plus chers qu'en Europe), ne favorisent pas, toujours, une bonne prise en charge des patients. Ces prix sont excessifs en raison de la marge bénéficiaire de la pharmacie centrale, des frais de transport, de douane et de transit, outre, un taux élevé de TVA (18%). Pour y remédier, il propose, dans une première étape, un plan en trois points. Il s'agit, dorénavant, de consigner, dans les réglementations administratives, les préparations radioactives comme des médicaments et non comme des produits industriels, comme c'est le cas actuellement. Le deuxième point est d'ordre fiscal. Il propose une réduction de la TVA à 6%. Le troisième suggère une prise en charge du traitement par la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM). A ce propos, Pr. Ben Slimène a annoncé que des réunions ont été organisées avec les responsables de la CNAM et qu'une nomenclature de produits a été arrêtée d'un commun accord.