Le Temps-Agences - Les pays d'Asie du Sud-Est réunis à Bali ont convenu d'accroître leur coopération concernant le marché du riz mais ils n'ont pas annoncé de mesures concrètes pour enrayer la hausse spectaculaire des prix de cette denrée de base dans la plupart des pays de la région. La sécurité alimentaire s'est imposée à l'ordre du jour de la réunion, ce week-end, de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean), qui rassemble dix pays. "Les ministres ont affirmé que l'accès à un approvisionnement adéquat et stable en riz est fondamental à la bonne santé économique et sociale de la région", déclare l'Asean dans un communiqué. Afin de parvenir à cet objectif, les ministres du Commerce réunis sur l'île indonésienne de Bali ont souligné la nécessité d'améliorer la productivité grâce aux transferts de technologie, à la recherche et développement, à l'augmentation des surfaces cultivées et à des investissements à la fois publics et privés. Le ministre indonésien du Commerce, Mari Pangestu, a déclaré lors d'une conférence de presse que les pays membres de l'Asean n'avaient pas décidé de "mesures concrètes", mais étaient en revanche convenus "de communiquer et de coopérer fortement entre eux". Les prix du riz asiatique ont pratiquement triplé cette année. Réunie pour sa part à Madrid, la Banque asiatique de développement (Bad) a appelé hier les gouvernements à travers le monde à prendre des mesures immédiates pour combattre la hausse des prix et promis une aide financière, dont elle n'a pas précisé le montant, pour aider les pays les plus pauvres de la région Asie-Pacifique. "La crise alimentaire nécessite une réponse immédiate des gouvernements et de la communauté internationale", souligne la Bad, dans un rapport de 15 pages détaillant les mesures qu'elle a l'intention de prendre face à la hausse des prix mondiaux des produits alimentaires qui ont bondi de 43% entre mars 2007 et mars 2008. "La Bad envisage également un soutien financier pour les pays les plus touchés pour soulager les pressions fiscales et aider aux importations de céréales et de produits agricoles", peut-on lire dans le rapport. Le président de la Bad a déclaré lors d'une conférence de presse à Madrid, où l'organisation tient sa réunion annuelle, que cette aide financière "pourrait être conséquente mais pas énorme", et dépendrait des demandes d'aides déposées à la Bad. La Banque africaine de développement, dont le siège est à Tunis, a de son côté annoncé qu'elle allait augmenter d'un milliard de dollars son budget consacré à l'agriculture et elle a appelé les pays exportateurs de céréales à ne pas suspendre leurs exportations. Plusieurs pays, dont l'Inde, le Viêtnam et l'Indonésie, ont restreint leurs exportations afin d'avoir l'assurance de pouvoir satisfaire leur demande intérieure et pour maîtriser l'inflation. La Thaïlande, le plus grand exportateur mondial de riz, a toutefois réaffirmé samedi qu'elle n'avait pas l'intention de réduire ses exportations.