Tunis-le Temps : Ils s'étaient unis pour le meilleur et pour le pire et avait fondé leur nid d'amour sur la fidélité et le respect mutuel. Une fille et un garçon vinrent égayer leur foyer et consolider davantage leur amour. Le mari, architecte de son état, pouvait désormais vaquer tranquillement à ses occupations professionnelles sans d'autres soucis que de subvenir aux besoins de la petite famille. Son épouse quant à elle, était fonctionnaire et pouvait de ce fait mieux agencer son temps, avec des horaires fixes pour le travail et d'autres pour le foyer. S'il arrivait de tarder, le mari pouvait compter sur son épouse qui regagnait le domicile après les heures de bureau. Celle-ci travaillait à la recette des impôts dont les locaux étaient à proximité d'une cité commerciale. Elle pouvait de ce fait aller se désaltérer au café qui était à deux pas. Elle était bien reçue par le jeune homme qui en était le gérant, et qui au fil des jours s'attacha à la jeune dame. Ce qui causa des problèmes au sein du foyer de celle-ci, surtout quand le mari eut vent de cette relation extra conjugale, qui ne manqua pas de faire jacter les voisins et tous ceux qui connaissaient la bonne-dame et qui étaient surpris par le changement de son comportement. Les scènes de ménage se multiplièrent, et la situation entre les deux époux devint de plus en plus infernale. Les enfants étaient de plus en plus inquiets et choqués de voir leurs parents en continuelle tension. Les liens adultérins ne faisaient que se consolider de jour en jour entre cette épouse et son amant. Celui-ci était-il si attaché à elle, ou était-il intéressé par d'autres facteurs, surtout d'ordre pécuniaire ? Quoi qu'il en soit, il tenait bon, malgré les problèmes et les multiples scènes qu'avait quotidiennement sa maîtresse avec son époux. Celui-ci finit par la mettre en garde qu'il allait en référer à la justice. La jeune épouse était de ce fait menacée, et pensait à un moyen efficace et sûr, lui permettant de se débarrasser de son mari, et néanmoins père de ses enfants. Après moult réflexions et hésitations elle prit la décision de mettre fin au jour de son mari, afin de s'en débarrasser à jamais. Mais comment fallait-elle procéder ? Elle en référa à son amant qui trouva l'idée ingénieuse, à condition de pouvoir la concrétiser en réfléchissant à un plan efficace. De toutes les façons, le jeune homme lui promit de l'aider dans la liquidation de cet élément gênant et menaçant qu'était devenu le mari. Le jour J, l'épouse convint avec son amant d'un plan diabolique. Elle provoqua un court-circuit, en inversant les fils du chauffage électrique, à dessin d'obliger son mari de sortir pour rétablir l'électricité à partir du compteur placé dans une boîte murale, dans la véranda. Le mari sortit une première fois, et rétablit le courant sans difficulté. Mais au bout de quelques minutes, une deuxième panne, l'obligea à sortir de nouveau. L'amant qui l'attendait avec un gourdin, le surprit par derrière en lui portant de violents coups à la tête. Puis profitant de le voir atterré, l'agresseur décidé à l'achever, n'hésita pas à l'étrangler avec ses mains, en serrant de plus en plus fort, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Après s'être assuré de sa mort il fit appel à sa maîtresse, qui sortit pour l'aider à se débarrasser du corps. Elle l'enveloppa dans un drap et avec son ami, elle le plaça dans le coffre de sa voiture au moyen de laquelle elle transporta loin de la maison. Le cadavre de la victime fut découvert abandonné dans un lieu isolé à la région du Cap Bon. L'épouse essaya au départ de faire semblant d'ignorer le sort de son mari qu'elle déclara absent à la police. Mais elle ne tarda pas à craquer, ainsi que son complice. Les deux amants furent inculpés d'homicide volontaire avec préméditation, et condamnés en première instance à la peine capitale. Ils interjetèrent appel et comparurent dernièrement devant la cour. Chacun essaya de rejeter la responsabilité sur l'autre. Y compris que l'épouse qui réalisa tardivement la gravité de cet acte, déclara qu'elle ne pensait pas qu'elle en arriverait là,, et qu'elle n'avait aucunement projeté ou souhaité la mort au père de ses enfants. L'affaire a été renvoyée à la demande de la défense.