De nos jours, les activités de l'homme ont fortement modifié la dynamique du littoral et tendent à supplanter les causes naturelles. L'urbanisation du littoral menace de plus en plus nos côtes. Il suffit de sillonner les plages du Cap Bon et de Djerba pour voir de près que l'érosion menace nos plages. Phénomène inquiétant qu'il faut endiguer si on veut encore se bronzer sur nos plages dorées. La formation d'une plage résulte principalement de l'apport de sédiments détritiques, transportés par les cours d'eau ou produits par l'érosion marine des côtes rocheuses. L'équilibre entre le dépôt de sédiments et leur redistribution par les courants côtiers détermine la stabilité d'une plage, tandis que le déséquilibre en faveur de l'un de ces deux facteurs entraîne respectivement l'engraissement ou l'érosion d'un littoral. Environ 20 % des côtes de la planète sont constituées par des plages dont près de 70 % traversent une phase d'érosion, 20 % sont stables et 10 % manifestent des signes d'engraissement. Le problème de l'érosion représente ainsi, non seulement une menace pour le développement touristique, mais aussi une forte atteinte à la pérennité des infrastructures.
Un patrimoine naturel irremplaçable La Tunisie, souligne Dr Salem Sahli, secrétaire général de l'Association de l'éducation à l'environnement, "dispose d'un joyau naturel irremplaçable, un capital précieux, un patrimoine que beaucoup d'autres pays nous envient. Je veux parler de notre littoral. Et parce qu'il est précieux, fragile et irremplaçable, sa gestion ne doit souffrir aucun amateurisme ni complaisance. S'étendant sur 1200 km, il est l'un des mieux préservés en méditerranée. La dernière décennie a vu le menu législatif relatif à la protection du littoral se mettre en place et s'enrichir année après année. Parallèlement, l'Etat a mis fin à la multiplicité et à la dispersion des structures ayant en charge le littoral en créant en 1995 l'Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral ( APAL ).Malgré l'existence de ce cadre institutionnel et juridique, malgré l'élargissement des prérogatives de l'APAL, l'érosion menace nos côtes. En effet, sur ce registre, la liste des infractions que nous avons constatées à Nabeul, Hammamet et Djerba est bien longue. Le propos ici n'est pas de les énumérer mais de dire notre étonnement devant l'indifférence des usagers. Aujourd'hui, pour accéder à ce qu'il reste de langue de sable côtier, il vous faut contourner les luxueux hôtels construits les pieds dans l'eau. Les pressions sur le littoral sont tellement intenses que, si nous n'y prenons garde, il n'en restera pratiquement plus un pouce de rivage qui ne soit loti, bétonné ou doté d'équipements divers. Cela fait plusieurs années que d'énormes blocs de pierre ont été entreposés sur le domaine public maritime ( DPM ). L'ouvrage constitue un obstacle artificiel étendu sur toute la largeur de la plage, entravant la libre circulation le long du littoral. Au total, il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte, qu'années après années, les plages de Nabeul, Hammamet et Djerba se rétrécissent comme une peau de chagrin. Les pressions sur le littoral sont tellement intenses que, si nous n'y prenons pas garde, il ne restera pratiquement plus un pouce de rivage qui ne soit loti, bétonné ou doté d'équipements divers. Nous sommes bien sûr convaincus de l'importance du secteur touristique dans l'économie du pays. Nous sommes conscients qu'il constitue un acquis national qu'il faut sauvegarder, promouvoir et auquel il faut garantir toutes les conditions d'un développement durable. Alors, agissons ensemble pour sauver nos plages de cette érosion qui les menace chaque année" conclut Dr Sahli