A peine six minutes de jeu, Ronaldo, le meilleur joueur au monde à l'époque arborant les couleurs de l'Inter de Milan est lancé à pleine vitesse supplantant partenaires et adversaires. Un appui à peine plus violent, un craquement sinistre, et le virtuose de s'effondrer sur la pelouse de l'olympico de Rome se tordant de douleur. Diagnostic couperet, sans appel : rupture du tendon rotulien ! Sans parvenir à cet ultime stade dramatique de rupture, certains compétiteurs souffrent de tendinites dans la mesure où les sauts et les sprints sont particulièrement agressifs et nocifs pour les tendons.
C'est quoi une tendinite ? Le suffixe « ite » en médecine signe l'inflammation. (Appendicite, arthrite, hépatite, etc.). Et comme les tendons ne sont pas seulement le siège d'un phénomène inflammatoire mais également de micro déchirures de leurs fibres tendineuses à leurs niveaux, le terme le plus approprié serait alors tendinopathie (maladie du tendon). Faut-il rappeler que le tendon est une sorte de cordelette fibreuse assez rigide chargée de transmettre la force du muscle jusqu'à l'articulation et de provoquer son mouvement. A l'inverse du ligament plus souple et reliant deux os entre eux.
Comment abîmer son tendon ? Ces cordelettes sont soumises perpétuellement à des contraintes mécaniques et à une forte tension : propulsions, élans, tirs, freinages, sprints, bondissements, etc. Si le sportif abuse des entraînements sans s'accorder suffisamment de récupération, ces cordelettes finissent par s'irriter. Des fois on aboutit même à la distension voire à la déchirure des fibres et filaments constituant le tendant. Et c'est la tendinite ou plus pompeusement la tendinopathie
Aggravation Si la sollicitation se poursuit, les microfibres continuent à de dilacérer avec une auto- réparation sommaire et partielle assurée par l'organisme. La cicatrice n'étant généralement guère efficiente et performante, une rupture partielle voire totale se produit le plus souvent ultérieurement. Mais il faut savoir que ce genre d'accident grave, peut survenir sur un tendon parfaitement sain lors d'une contraction violente et mal coordonnée.
Reconnaître une tendinopathie Quatre stades de gravité croissante à décrire : __Douleur ponctuelle juste après l'effort. __Souffrance au début de l'entraînement. Avec l'échauffement, la gêne disparaît pour réapparaître à froid. __Douleur persistante tout au long de l'exercice physique et ne cèdant pas à l'échauffement imposant parfois l'arrêt de la séance. __Souffrance en permanence, le moindre mouvement exacerbe la douleur imposant l'immobilité.
Prévention Programmation judicieuse de l'entraînement avec suffisamment de récupération. Beaucoup d'étirements et de stretching (que nos sportifs répugnent de s'y adonner) ; un échauffement progressif structuré et prolongé (20min minimum) ; traitement du moindre signe précoce d'appel. Boire à profusion en moyenne 3 litres par jour ; insister sur l'importance de l'apport quotidiens des fruits et des légumes.
Traitement Repos relatif avec des activités indolores vélo, natation. Les anti-inflammatoires et la rééducation de quelques jours. Le recours à la chirurgie dans les cas plus sévères impose une reprise du football en compétition après 6 mois en cas de rupture partielle et 10 à 12 mois suite à une rupture totale.