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Cette hyperactivité de l'ATB...
Des institutions et des hommes
Publié dans Le Temps le 17 - 06 - 2008

Férid Ben Tanfous, PDG: "Nous ambitionnons de devenir le leader tunisien des métiers de la banque"
S'il est un terme qui peut coller à l'ATB c'est bien "dynamisme". Une dynamique de croissance, avec un bénéfice net de 26,3 millions de dinars et un chiffre d'affaires de 189,9 millions. Et avec la récente augmentation du capital, l'ATB renforce son réseautage et son assise financière.
Sur la place financière, on considère que l'ATB est hyperactive, "un peu trop" au goût des traditionnalistes. Et puis, elle a l'ambition de brasser très large avec une gamme de crédits destinés aux âgés de 16 à 75 ans. "Un endettement pour la vie et forte dépendance vis-à-vis de la banque" disent encore les maximalistes.
Les libéralistes pensent au contraire que, paradoxalement, l'endettement des ménages vis-à-vis des banques permet à celles-ci d'être le moteur d'un passage d'une économie d'endettement intermediée à une économie de marché.
L'ATB se repositionne donc chaque jour, vendant une image, stimulant une certaine forme de mécénat sportif et culturel. Il y a sans doute là la touche personnelle de Ferid Ben Tanfous, actuellement très engagé dans la NBA.
Cela dit en tant que nouveau président de l'Association Professionnelle des Banques, Férid Ben Tanfous a déjà un sérieux baptême de feu à subir : les négociations sociales avec l'UGTT.
Interview.

Economia : L'Arab Tunisian Bank vient de tenir son assemblée générale et a présenté à cette occasion ses résultats pour 2007 ; des résultats qui la situent parmi les banques les plus dynamiques et les plus rentables de la place. Comment expliquez-vous ces résultats ?
Férid Ben Tanfous : En effet, les résultats de l'Arab Tunisian Bank pour l'année 2007 tels qu'approuvés par l'assemblée générale ordinaire tenue le 30 mai courant se sont inscrits sur un trend haussier confirmant sa dynamique de croissance et son développement. La banque a pu réaliser un bénéfice net de 26,3 millions de dinars, en progression de 23,5% et a affiché un produit net bancaire de 100,3 millions de dinars en hausse de 22,5%. Le chiffre d'affaires a atteint 189,9 millions de dinars enregistrant ainsi une augmentation de 24%.
Concernant les indicateurs d'activité, nous avons réussi à consolider notre part de marché en terme de dépôt. En effet nous avons enregistré un volume de dépôt de la clientèle de 2.241,6 millions de dinars en hausse de 25,2% par rapport au volume de l'exercice 2006. Nous avons contribué au financement de l'économie tunisienne par une croissance du volume de nos engagements de l'ordre de7,4% et le volume des bons du Trésor s'est inscrit à 744,2 millions de dinars enregistrant une augmentation de 2% par rapport à 2006, pour ce qui est du portefeuille investissement, il s'est établi en hausse de 47,6% pour atteindre 61,4 millions de dinars au terme de l'exercice 2007.
L'ATB dispose actuellement d'un réseau d'agences important (83 agences) la classant parmi les grandes banques de la place, portant ainsi le total de son bilan à 2.742 millions de dinars en progression de 27% par rapport à 2006.
L'assemblée générale extraordinaire a décidé d'augmenter le capital actuel de la banque de 60 millions de dinars pour le porter à 100 millions de dinars et ce en deux étapes successives. (20 millions de dinars au cours de l'année en cours et 20 millions de dinars au cours de l'année 2010).
Cette augmentation de capital nous permettra de renforcer notre assise financière et de contribuer davantage au financement de notre économie.

L'ATB aujourd'hui émerge comme une banque importante de la place tant par sa taille que par son dynamisme et la diversité de son offre. Quelle est votre stratégie et votre vision de l'avenir de la banque ?
Il s'agit en premier lieu d'assurer la continuité de cette vénérable institution qui a tant contribué au développement tunisien ; il s'agit aussi d'assurer son avenir en s'attelant à l'adapter au nouveau contexte bancaire tant national qu'international et notamment, de lui permettre d'atteindre la taille critique susceptible de lui permettre de soutenir la concurrence bancaire. L'ATB poursuit une stratégie volontariste de développement sur tous les segments porteurs du marché financier tunisien pour se positionner comme le leader tunisien des métiers de la banque. La notion de service au client - avec la prise en compte des besoins à la fois personnels et professionnels - est au cœur de notre métier. C'est en nous appuyant sur cette exigence, et sur la force des réseaux ainsi que sur les développements prometteurs liés à l'e-banking et l'Internet-banking, que nous espérons contribuer à la modernisation de la banque tunisienne.

En trois ans ; l'ATB est passée de 33 à 83 agences. Est-ce le fameux concept de taille critique ? Les recrutements n'ont pas suivi : n'y a-t-il pas à craindre pour la qualité des services ?
Effectivement, le réseau ATB s'est développé à vive allure au cours des dernières années. La banque dispose aujourd'hui d'un réseau qui compte exactement 83 agences. Mais, de nos jours, la proximité commerciale et la densité de son réseau ne se mesurent plus uniquement à l'aune du nombre d'agences. Il y a lieu de tenir compte aussi des « guichets électroniques » : les DAB, GAB, etc. De ce point de vue, l'ATB dispose de 108 guichets électroniques. Il est clair que la « banque de détail » que nous sommes, se doit d'être présente partout... Par ailleurs, il y a lieu de considérer que les métiers de la banque ont considérablement évolué suite à l'intrusion des nouvelles technologies. La clientèle elle-même évolue et est de plus en plus consommatrice de services bancaires via l'Internet, le téléphone mobile, etc. Le développement de la banque aujourd'hui n'a pas la même signification que par le passé ; il s'agit davantage d'investir dans les systèmes d'information, les circuits de communication que je viens de mentionner que de recruter du personnel pour garnir des agences qui seront à l'avenir, de moins en moins fréquentées...

... Et puis un autre gros chapitre, votre violon d'Ingres, pour ainsi dire : l'E-Banking...
L'E-Banking et le M-Banking est une activité qui se développe à la mesure de l'intrusion et la diffusion des nouvelles technologies d'information et de communication (NTIC'S)dans tous les secteurs de l'économie et dans la société. Il est tout à fait logique de s'en occuper pour être au rendez-vous avec les attentes de nos opérateurs économiques et de nos clients particuliers et entreprises. Ma conviction est que cet aspect de la banque va se développer encore davantage dans notre pays. Il faut donc s'en occuper sérieusement.

Et puisque nous parlons de réseau : le marché financier est-il bien servi par le réseau bancaire ?
Les produits du marché financier ont toujours été « distribués » par le réseau bancaire, pendant longtemps et en fait jusqu'à l'ouverture de l'activité d'intermédiation boursière à des opérateurs autres que les banques au cours des années quatre-vingt-dix. Les banques furent les seules à « couvrir » le marché financier. Il est utile de signaler à ce niveau, que les banques considèrent le développement du marché financier comme une opportunité pour leur propre développement ...

L'ATB lance une grande gamme de crédits destinés aux ménages, elle a lancé le crédit de 25 ans et des produits destinés aux jeunes à partir de 16 ans et aux séniors jusqu'à 75 ans : cela ne se fait-il pas au détriment du financement des entreprises et des PME ?
Les temps sont révolus où l'on considère certains financements comme plus « souhaitables » et donc, prioritaires, par rapport à d'autres financements. D'ailleurs quand on finance les entreprises et les PME, comment celles-ci vont-elles vendre leurs produits ? Le financement est une fonction utile et nécessaire à toutes les étapes : de la conception du projet d'entreprise jusqu'à l'écoulement du produit fini. On le voit, en facilitant l'écoulement des produits, le crédit aux ménages stimule la production et l'investissement. Les banques tunisiennes ont depuis leur création soutenu les investissements et les entreprises. Leur introduction dans les crédits dit « de consommation » est tout à fait récente et demeure en terme de volume une activité très peu importante.

Vous êtes une banque majeure qui rachète et revend les bons de Trésor : on parle d'une hyperactivité dans ce sens avec des incidences importantes sur le PNB. Quelle est votre stratégie à l'avenir et cette activité est-elle soutenable ?
Les activités d'une banque moderne sont multiples et variées. Outre les activités traditionnelles telles que la collecte des dépôts et l'octroi de financements, la banque moderne se doit de développer ce qu'on appelle les activités sur titres ou plus simplement, les activités de marché. En transigeant sur les titres, il s'agit ici en l'occurrence, des Bons du Trésor, l'ATB fait ce que font toutes les banques du monde chose vers laquelle nous aspirons converger. La banque a beaucoup changé dans le monde développé et notre pays ambitionne de disposer disposer d'un secteur bancaire capable de soutenir la compétition avec les banques internationales. Vous voyez donc qu'il n'y a rien d'anormal ou d'atypique pour une banque à vendre -et acheter- des produits de marché. Il se trouve simplement que l'ATB est pionnière dans ce domaine...

Avez-vous une politique d'animation de votre titre ?
Je suis plutôt préoccupé par l'accomplissement des lourdes tâches que les « Stake holders » m'ont confiées. C'est un signe de confiance qui me stimule et m'amène à me préoccuper davantage de mes responsabilités que de faire le marketing de mon titre.

Vous venez d'être nommé président de l'Association Professionnelle des Banques, quel est votre programme global ?
Il s'agit en premier lieu d'assurer la continuité de cette vénérable institution qui a tant contribué au développement du secteur bancaire tunisien ; il s'agit aussi d'assurer son avenir en s'attelant à l'adapter au nouveau contexte bancaire tant national qu'international. L'environnement économique de la banque a considérablement changé depuis la fin des années 1980 par suite de la mise en œuvre de la « Réforme financière » et plus tard, du programme de « modernisation bancaire ». Il est clair que l'association professionnelle des banques doit en tenir compte et adapter ses méthodes et outils d'intervention pour contribuer de manière plus efficace au développement de la finance tunisienne.

Quelle sera la contribution de l'Association Professionnelle des Banques dans le passage (dont la Banque Centrale dit qu'il sera rapide) d'une économie d'endettement intermédiée (c'est à dire financée par les banques) à une économie de marché selon les recommandations de Bâle I et Bâle II ?
Vous vous référez à deux catégories pures, voire académiques, des économies. Il est clair qu'en pratique, aucune économie ne peut prétendre être totalement une économie d'endettement ou une économie de marché. A l'instar de tous les autres pays, l'économie tunisienne est un mix des deux où, il est vrai, prédomine le financement bancaire. Mais notre pays a initié depuis la réforme financière de 1987, une évolution vers l'économie de marché. Un progrès significatif a été réalisé dans ce domaine et le gouverneur de la Banque Centrale entend creuser encore davantage ce sillon pour accélérer la modernisation de la finance tunisienne.

Et qu'en sera-t-il des négociations sociales avec l'UGTT ?
Nous avons une grande et longue expérience du dialogue avec l'UGTT. C'est un acquis qu'il s'agit de préserver. Nous n'en sommes pas à notre première négociation sociale ; eh bien, nous ferons comme par le passé. Ce sera peut être laborieux mais la raison et l'intérêt bien compris de toutes les parties finiront par prévaloir.
Interview conduit par Raouf KHALSI


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