Inaugurée, il y a huit mois, en novembre 2007, la Banque nationale de gènes, relevant du ministère de l'Environnement et du Développement durable, a décidé de faire appel aux organisations de la société civile à caractère environnemental pour l'aider dans la collecte, l'inventaire et la conservation des ressources génétiques en Tunisie. Une conférence sur « le rôle des Organisations non gouvernementales dans la conservation des ressources génétiques » s'est tenue, hier, au siège de la Banque, à la Charguia, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification (17 juin), avec la participation des présidents et cadres des associations environnementales exerçant dans les diverses régions du pays. Plusieurs partenaires nationaux et internationaux ont concouru à son organisation dont le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Programme des micro-crédits du Fonds mondial de l'environnement.
Une confiance méritée L'initiative paraît prometteuse à en juger par Mme Héba Khouli, représentante du PNUD à Tunis, qui a dit avoir confiance dans la contribution attendue des ONG tunisiennes dans ce domaine, pour les avoir vues à l'œuvre au cours de ses déplacements à l'intérieur du pays. Ces associations environnementales tunisiennes bénéficient de micro-crédits de la part du Programme de micro-crédits du FME. Le partenariat avec les associations environnementales est d'ailleurs prévu dans les missions de la Banque. Aussi, outre une table ronde sur le thème, l'ordre du jour de la rencontre comportait la présentation de plusieurs projets en cours d'exécution en matière de conservation des ressources génétiques tunisiennes, à l'initiative d'associations environnementales tunisiennes dont un projet relatif à la valorisation et à la protection des semences autochtones dans les oasis du Jérid, initié par l'Association de soutien aux actions de développement, un autre projet relatif à la préservation de la biodiversité dans la palmeraie de Gafsa, initié par l'Association de sauvegarde de la ville de Gafsa, et un troisième projet tendant à la protection de la palmeraie de Chéninni, dans le gouvernorat de Gabès, initié par l'Association de sauvegarde de la palmeraie de Chéninni. Même optimisme affiché par le ministre de l'Environnement et du Développement durable, M. Nadhir Hamada, qui a pris soin d'insister sur l'importance du côté relatif à l'utilisation des ressources génétiques collectées pour développer de nouvelles variétés mieux adaptées à l'aridité du climat tunisien et plus productives grâce à des croisements avec d'autres espèces performantes. Il a signalé les larges horizons ouverts par la réutilisation conjuguée de ces nouvelles variétés et des eaux usées, traitées en vue de mettre en valeur les vastes superficies de terres marginales, abandonnées à leur sort à défaut d'eau et d'espèces résistantes. Les orateurs n'ont pas manqué d'évoquer, à cette occasion, les menaces de crises alimentaires qui pèsent, aujourd'hui, sur l'humanité tout entière, à cause de la hausse des prix des produits agricoles et de la désertification en particulier, mettant l'accent sur la nécessité de saisir toutes les opportunités offertes pour augmenter la production agricole, conformément au vœu formulé par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Kei Moon, dans sa déclaration à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification. Malgré le laps de temps court, la Banque nationale de gènes a pu déjà collecter et inventorier près de 5000 échantillons de semences autochtones de céréales et légumineuses alimentaires. Ses activités menées en réseaux avec les autres intervenants portent sur le rassemblement, la conservation et l'amélioration des ressources génétiques nationales, ainsi que sur leur rapatriement. Selon le ministre, le programme prévoit le rapatriement de quelque 5000 échantillons dans une période de 2 ans. Au nombre des autres actions stipulées de la Banque figurent la création d'une base de données numérique des ressources génétiques et la publication d'un périodique intitulé « Newsletter : Gènes de Tunisie ».