Ils se sont rencontrés il y a quelques années et avaient lié connaissance qui devint au fil du temps de plus en plus solide. L'ami algérien venant souvent en Tunisie, proposa au Tunisien de lui faire fructifier son argent par le business qu'il faisait au cours de ses déplacements entre les deux pays. Le jeune homme applaudissant à cette idée lui remit une somme d'argent assez conséquente, et s'attendait à récupérer au moins le double. Mais il attendit vainement pendant longtemps sans rien voir venir. Une amie avait l'habitude d'accompagner le visiteur à chaque fois qu'il venait en Tunisie, et le trio prit l'habitude de se retrouver ensemble pour passer également des moments de loisir, notamment dans une boite de nuit à Gammarth. Ce fut la raison pour laquelle le jeune homme ne cessa d'aller voir dans cette boîte de nuit si son ami était de retour. Il rencontra alors la jeune dame qui l'informa que son compagnon viendrait en Tunisie dans les jours qui viennent. Le jeune homme insista alors pour qu'elle lui organise avec lui une rencontre afin qu'il ait une explication avec lui au sujet de son argent. Le jour du drame ils se sont retrouvés tous les trois à Gammarth et après s'être désaltérés dans un café, ils entamèrent une discussion autour de l'argent que le visiteur étaient censé faire fructifier. Ils décidèrent de s'éloigner dans un lieu calme et isolé afin de pouvoir discuter tranquillement. Celui-ci expliqua les motifs qui l'auraient empêché de réaliser ce projet et promit au Tunisien d'en terminer incessamment sous peu. Il ne fut pas cependant convaincant pour le jeune homme qui lui demanda de lui restituer purement et simplement son argent. Mais son interlocuteur fit montre d'une réticence manifeste frisant la mauvaise foi. Ce qui mit le jeune homme hors de lui et ne voyant plus que rouge et ne réalisant plus ce qu'il faisait il sortit un couteau avec lequel il larda son antagoniste à mort. Après quoi, et au comble de l'hystérie, il brûla le cadavre ainsi que le véhicule de la victime, afin d'effacer toute trace susceptible d'éveiller les soupçons à son encontre. Arrêté quelque temps plus tard, il déclarera aux agents de la brigade criminelle qu'il fut aidé par son frère pour faire disparaître tous les objets portant ses empreintes dont notamment la voiture. Quant à la jeune fille, elle aurait, selon ses dires, facilité cette rencontre entre lui et l'Algérien qui serait son compagnon. Inculpés d'homicide volontaire avec préméditation et complicité, le meurtrier ainsi que son frère et la jeune fille, ont comparu dernièrement devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. L'auteur principal qui avait reconnu les faits de prime abord et dès son arrestation par la police, déclara qu'il avait été grugé par la victime qui l'avait mené en bateau en lui faisant croire qu'il pouvait faire fructifier n'importe quelle somme d'argent ayant des relations dans le monde des affaires. Ce qui l'incita à lui remettre une somme substantielle d'argent qu'il détourna à son profit. Il s'était senti, ajouta l'accusé, victime d'une opération d'escroquerie et le jour des faits il était dans un état second et voulait coûte que coûte récupérer son argent. Mais il n'avait aucunement l'intention de tuer, précisa-t-il. Le fait d'avoir brûlé le cadavre, était la preuve qu'il était pris de panique, après avoir réalisé après coup, la gravité de son acte. Il voulait de ce fait éloigner tous les soupçons à son encontre par tous les moyens. Quant au frère il déclara qu'il n'était nullement au courant de l'incident et n'avait rien fait pour camoufler cet homicide. L'amie de la victime avait de son côté déclaré que si elle avait contribué à organiser une rencontre entre les antagonistes, elle ne savait pas pour autant que cela aller aboutir à cette triste fin. L'avocat de l'auteur principal avait plaidé les circonstances atténuantes et l'absence de l'intention de l'intention de tuer de la part de son client. Celui-ci, ajouta-t-il, se sentit vexé, ayant été victime d'une escroquerie. Il avait, l'intention de s'expliquer avec la victime et non de se venger et avait finit par perdre son self contrôle. Les avocats des complices avaient plaidé l'absence d'éléments pouvant établir cette accusation à leur encontre, en vertu de l'article 32 du code pénal où il est spécifié que la complicité est de toute forme de concours ou d'assistance à l'auteur principal , lui facilitant de la sorte la réalisation de son acte. Or le frère, nie avoir été au courant des faits, et la jeune fille nie également toute connaissance préalable des intentions coupables du jeune homme. Ils sollicitèrent du tribunal l'acquittement de leurs clients. Celui-ci, après en avoir délibéré, condamna l'auteur principal à 20 ans d'emprisonnement. Quant aux complices ils écopèrent de 5 ans de prison chacun.