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Une stratégie commune anti-krach pour en amortir les contrecoups directs Les pays du Maghreb face à la crise financière international : quelles solutions ?
Dans un marché de plus en plus globalisé et sans frontières, le malheur des uns ne fait plus le bonheur des autres. Les économies se sont coalisées et les crises contemporaines qui frappent tout azimuts, touchent aussi bien les pays développés que les pays en voie de développement et ceux qui sont émergents. Une crise financière déclenchée aux Etats-Unis d'Amérique, un pic pétrolier enflé par un désastre alimentaire : une suite de débâcles qui remet en cause tout un système mondial de régulation financière. La crise immobilière, communément appelée la crise de sub-prime a interpellé la réflexion des analystes financiers pour trouver des solutions et pour éviter surtout une nouvelle crise plus susbstantielle à l'horizon. La transparence des transactions ainsi que la résivision des techniques du fonctionnment des marchés et des moyens de supervision sont les clés de voûte.
Les pays du Maghreb dont la Tunisie partagent le même marasme, même si à des proportions inégales. Pour discuter des origines de la crise financière et de ses répercussions sur le secteur bancaire et financier des pays maghrébins, l'Union des Banques Maghrébines et l'Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements financiers (APTBEF), ont organisé hier un séminaire sur les répercussions de la crise financière internationale sur les pays du Maghreb. Des professionnels et universitaires américains et européens ont exhaustivement présenté les origines de la crise et les moyens de sortie du gouffre. Il s'agit de problèmes de régulation et de transpraence pour les uns et de faute de notation, d'appréciation de risques et de prévision pour les autres. M. Taoufik Baccar, Gouverneur de la BCT a affirmé à ce titre : « Cette crise immobilière hypothéquaire a confirmé les insuffisances et la fragilité du système mondial financier et a montré l'incapacité relative des agences de notation et des autorités de contrôle nationales et internationales à suivre le rythme d'évolution des produits financiers et à adopter des moyens de gestion et d'évaluation de risques sophistiqués». M. Férid Ben Tanfous, DG de l'ATB et président de l'APTBEF a souligné que la conjoncture internationale et les chocs récents dont la crise de sub-prime suscitent des interrogations diverses. « Où l'on va ? », s'interroge-t-il. Il cite pour sa part le manque de transparence et la défaillance de système de contrôle de la monnaie comme origines principales de la crise et appelle les institutions financières et bancaires, notamment celles tunisiennes à une meilleure gestion des risques de crédits. Les intervenants au séminaire ont à l'unanimité sollicité la communauté financière à assurer davantage de contrôle sur les liquidités bancaires, de faire preuve de plus de transparence. Ils ont par ailleurs incité les investisseurs à être prudents quant aux choix des titres ou des actions émis sur le marché. Il s'agit d'entamer une nouvelle phase plus rationnelle et de restructurer la place financière internationale. Le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie a mis en exergue le rôle joué par les Banques centrales pour contenir et minimiser les contrecoups de la crise financière tout en appelant la communauté internationale à agir en commun pour enrayer la crise et éviter sa «récidive».
Les pays du Mghreb sont actuellement hors la ligne de danger... S'agissant des répercussions de la crise sur le système bancaire et financier maghrébin, il faut dire qu'il n' y a pas eu d'impacts directs mais encore faut-il prendre les devants. Mieux vaut prévenir que guérir . A l'ère de l'ouverture des marchés maghrébins à l'économie internationale, le secteur bancaire et financier maghrébin n'est plus à l'abri des secousses. En effet et du fait des relations d'interdépendances économique et financière, un ralentissement de la croissance de la zone euro pour une raison ou une autre pourrait avoir des répercussions directes ou indirectes sur les économies maghrébines particulièrement au niveau du commerce extérieur et des investissements. De fait, la prochaine étape nécessite la conjugaison des efforts intra-maghrébins. « Il faut renforcer la solidité des systèmes financiers maghrébins, ancrer davantage la culture de la transparence, de la bonne gouvernance et édifier un système financier ouvert à son environnement externe », souligne M. Baccar. La mise en place d'une stratégie commune devient inévitable. L'harmonisation des règles de contrôle bancaire et des politiques monétaire et de changes, la mise en place de systèmes intégrés de suivi et de réparation des risques, le renforcement de la concordance en matière juridique, sont les principaux axes de la stratégie maghrébine à entreprendre pour contenir les effets de la crise actuelle sur le secteur bancaire et financier maghrébin et se prémunir contre de futurs marasmes de manière à s'éloigner du bord de l'abîme.