Tunis-Le Temps : La fin justifie-t-elle toujours les moyens ? ce proverbe n'est pas pourtant un simple dicton, s'avérant la plupart du temps conforme à la réalité. Toutefois justifier n'est pas toujours excuser, surtout quand les actes commis pour des raisons déterminées, sont préjudiciables à autrui. Or en droit, il est un principe intangible, selon lequel aucun ne peut se faire justice lui-même, quelles que soient les raisons qui pourraient l'inciter à agir d'une manière ou d'une autre. Cela est applicable dans toute société civilisée, où il existe des règles régissant les rapports des individus entre eux et précisant les droits et les devoirs de chacun. En effet, dans les sociétés primitives, où sévissait la loi de la jungle chacun agissait à sa guise et faisant appel à ses sentiments, voire à ses instincts. Il pouvait se venger de quelqu'un qui lui a porté préjudice par ses agissements qu'il juge fautifs, selon des règles sociales de la tribu ou du groupe d'individus dans lequel il se trouve. Il pouvait également agir contrairement à ces règles qui n'étaient ni codifiées ni imposées. La loi est venu suppléer l'acte arbitraire dont pourrait être l'auteur quelqu'un qui serait mû par ses sentiments, ses instincts ou son bon vouloir. Tel fut le cas de la désolante affaire dont nous avons déjà relaté les péripéties, et dont le protagoniste avait agi, afin de mettre fin à l'attitude inconsciente et préjudiciable à toute la famille, de son beau-père. Celui-ci qui vivait avec lui sous le même toit, ne cessait d'organiser des beuveries au sein même du domicile conjugal, en invitant des amis avec lesquels il s'adonnait au jeu et à toute sorte d'actes contraire aux règles de la bienséance. Ce qui avait nui fortement à la réputation de la famille. Le gendre ne cessait de lui reprocher cette attitude, mais il y passait outre en continuant sur sa lancée. Il essayait de surcroît de semer la discorde entre le couple, en remontant sa fille contre son gendre à point tel qu'à un moment donner, celui-ci quitta le domicile conjugal pour aller s'installer chez sa sœur pendant quelque temps. Mais, il finit par revenir à la raison en prenant la sage décision de retourner chez lui. Le jour des faits, un 13 août 2006, il eut une discussion houleuse avec son épouse, encore une à propos de l'attitude de son gendre et qui tourna au drame. Car son épouse ne voulant rien entendre prit la défense de son père, en proférant à son époux des menaces et des injures. Celui-ci au paroxysme de la colère et se saisissait d'un couteau de cuisine, avec lequel il lui porta un coup au flanc. Le père accourant pour défendre sa fille fut également et dans la mêlée, atteint par le même couteau au bras et à l'épaule. Les deux blessés furent transportés à l'hôpital, et alors que le père a pu être sauvé par l'équipe médicale, l'épouse succomba à ses blessures. Inculpé d'homicide volontaire ainsi que de tentative d'homicide sur la personne de son beau-père, il comparut devant le tribunal de première instance de Tunis et expliqua le mobile qui l'avait incité à agir de la sorte. Cependant il fut condamné à vingt ans d'emprisonnement. Il interjeta appel, et l'affaire est fixée pour la rentrée judiciaire. Il avait agi, selon ce qu'il expliqua au tribunal dans un moment de colère, mais aussi de détresse. Il n'avait pas du tout l'intention de tuer sa femme, ajouta-t-il , mais il voulait, dit-il préserver par tous les moyens la réputation de la famille et l'intégrité du foyer conjugal.