* M. M.Nabil Chetaoui, PDG de Tunisair : « Les compagnies aériennes ne sont pas en train de répercuter la hausse des prix du baril sur les prix des billets ». La Compagnie aérienne «Tunisair» poursuit son plan de redéploiement stratégique. L'amélioration de la productivité et la rentabilité, la consolidation de l'assise financière de la compagnie par le biais d'un plan de flotte ad hoc et d'une dynamisation du trafic aérien font partie des préemptions de la direction centrale. Les membres des directions financière et commerciale, à leur tête M.Nabil Chetaoui, PDG de Tunisair ont présenté, hier, lors d'une communication financière, les résultats consolidés de l'exercice 2007 ainsi que l'état des lieux et perspectives de développement de la compagnie tant en termes de trafic que du plan de la flotte aérienne. Conformément aux indicateurs commerciaux et financiers présentés, la « santé » financière de la compagnie va pour le mieux et ce, en dépit du coût élevé des carburants qui pèse sur son bilan et réduit par ricochet les marges bénéficiaires escomptées. Pour un total bilan de 1446 MDT réalisés en 2007, Tunisair a réalisé un résultat net de 32,5 MDT contre 28 MDT enregistrés en 2006, et un résultat net après modification de 104,2 MDT. Les états financiers consolidés au titre de l'exercice 2007 font ressortir un résultat net bénéficiaire de 65 MDT. La consolidation des assises financières de la société a favorisé le plan de renouvellement des flottes conformément aux besoins de la prochaine étape et aux ambitions d'expansion. Des éclaircissements sur le contrat d'acquisition de 16 Airbus récemment signé par Tunisair, sur l'éventuelle création d'une unité de production (filiale du groupe Airbus) des composants aéronautiques en Tunisie avec l'engagement de créer 2000 emplois entre 2009 et 2019. Une présentation exhaustive des flux aériens et des évolutions financières a été par ailleurs donnée à l'occasion. M.Nabil Chetaoui a, d'emblée, remarqué que mise à part les nouvelles introductions enregistrées en Bourse, Tunisair est toujours parmi les trois premières actions les plus dynamiques animant la cote de Tunis.
Accroissement de 10% des recettes sur les 5 mois 2008 S'agissant du trafic aérien, le nombre de passagers a augmenté au cours du premier semestre 2008 de 7,6%. Grâce à l'appréciation de l'euro, au renforcement de l'activité et aux tarifs promotionnels nouvellement appliqués, la compagnie a enregistré un taux de croissance de 10% en matière de recettes et ce, durant les cinq premiers mois de l'année 2008. A noter qu'au cours de la saison estivale (avril-octobre 2008), le trafic total a augmenté de 7% avec une prédominance du trafic régulier, lequel a augmenté de 12%. En 2007, Le coefficient de remplissage (CR), s'est amélioré de 3 points en le ramenant à 67% contre 64% enregistré auparavant. Sur ce point, le PDG a précisé : « Notre objectif à moyen et à long terme est de réaliser le seuil de 75% en terme de coefficient de remplacement, bien que nous visions un seuil au-delà de la moyenne mondiale...». Pour l'année 2008, les prévisions de la compagnie tablent sur un accroissement de 11% des passagers pour une offre de siège en augmentation de 5%. Le plan de développement de l'activité commerciale sera axé sur l'amélioration du coefficient de remplissage, du renforcement du réseau aérien et de la dynamisation de l'activité régulière. Le réseau sera d'ailleurs renforcé par l'injection de 26 nouvelles fréquences.
Charges énergétiques prévisionnelles : plus ou moins 400 MDT pour 2008 Hormis les perspectives d'évolution positives de la Compagnie et l'amélioration ascendante de sa rentabilité, M. Nabil Chetaoui, n'a pas omis de mettre l'accent sur les charges énergétiques qui nuisent au résultat d'exploitation de Tunisiair. « Les dépenses en matière de carburants occupent le premier poste des rubriques des charges de Tunisair en représentant 40% des coûts de la Compagnie...400 MDT sont les charges énergétiques prévues pou l'année 2008 pour une estimation de 130 dollars le baril», affirme le PDG de Tunisair. Interrogé sur la répercussion de la hausse des cours de l'or noir sur les prix des billets M. Chetaoui a confirmé : « L'augmentation des prix ne couvre que le 1/3 des dépenses énergétiques. En effet, les compagnies ne sont pas en train de répercuter la hausse des prix du baril sur les prix des billets ».
Pour une flotte homogène, jeune et performante Concernant le plan de renouvellement de la flotte qui a fait l'objet d'une grande campagne de communication après la finalisation du contrat d'achat de 16 Airbus, il va en harmonie avec la stratégie globale de la compagnie aérienne. Un besoin de 20 avions dont 3 en options est décelé pour la prochaine étape. L'acquisition de 16 Airbus (dont 11 de remplacement) pour un prix catalogue de 2 milliards de dollars et un prix final estimé à 1 milliard de dollars. Bien qu'il n'est pas encore mis à l'étude, le plan de financement des 16 Airbus suppose une partie autofinancement en plus d'une ligne de crédit. « En attendant le lancement d'un appel d'offres à la recherche d'un financement optimal, nous sommes confiants, eu égard à l'assise financière de la compagnie », affirme le PDG de Tunisair. Au sujet de l'implantation d'une unité de production des composants aéronautiques en Tunisie, le projet générateur de 2000 emplois d'ici 2019 et qui a fait couler beaucoup d'encre après le désaccord entre Airbus et Latécoère, sera réalisé par une filiale d'Airbus. Cette dernière est engagée en vertu du contrat signé avec Tunisair de créer les 2000 emplois convenus. Une pénalité financière est prévue en cas de violation aux clauses du contrat et ce, dans l'objectif de rendre l'engagement d'Airbus contraignant. « Il s'agit d'un engagement de créer 2000 emplois dans l'industrie aéronautique, quelle que soit la compagnie », ajoute le PDG de Tunisair. La mise en place d'une flotte homogène, jeune et performante permet la réalisation des économies évidentes en matière d'énergie, l'amélioration de la rentabilité de la compagnie et donc de sa productivité. «L'amélioration de la productivité est le chantier de Tunisair», précise-t-il. En attendant l'ouverture du ciel aux compagnies étrangères prévue pour 2009, Tunisair est à pied-d'œuvre pour l'affermissement de sa productivité globale.