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Jadis, la répudiation
Mémoire collective
Publié dans Le Temps le 13 - 08 - 2008

Les relations matrimoniales étaient celles de dominant à dominé.
L'époux considéré comme le chef incontestable et incontesté de la famille avait une nette supériorité sur la femme considérée comme étant un objet de plaisir et de procréation.
Aussi lui était-il loisible de convoler en justes noces avec autant d'épouses qu'il le voulait à condition toutefois qu'il n'y ait pas d'empêchement charâique, c'est-à-dire que la femme qu'il désire épouser ne fasse pas partie de la liste des femmes avec lesquelles il est strictement interdit de s'unir.
Cette liste expressément limitative est édictée par la loi islamique ou le charâa, dans un des versets coranique de la sourate des femmes.
Il s'agit notamment outre la mère, la sœur et la fille, de certaines femmes ayant avec l'homme un lieu consauguin ou de parenté tel que la belle mère, la bru, la sœur de l'épouse en cas de bigamie, ou la belle fille.
Toutefois, bien qu'autorisée, la polygamie nécessite par l'époux qu'il soit équitable entre ses épouses. Or l'équité en pareille circonstance constitue un idéal difficile à réaliser.
C'est la raison pour laquelle il est énoncé dans un verset coranique qu'il est difficile d'être équitable même si on s'y évertue. Et dans ce cas il est recommandé, également par un autre verset coranique qu'on doit se contenter d'une seule épouse.

Polygamie et divorce abusif
Or la plupart de ceux qui avaient pratiqué la polygamie passaient outre cette recommandation coranique prétextant qu'ils agissaient à l'instar du Prophète Mohamed.
Pour d'autres, ils préféraient divorcer afin de pouvoir se remarier de nouveau, et là aussi ils faisaient une mauvaise interprétation des lois islamiques. En effet, il est instamment et expressement recommandé par des versets coraniques clairs que le divorce est une alternative en cas d'impossibilité par l'époux de vivre en bonne harmonie avec son épouse. Le divorce intervient donc afin de ne pas maltraiter la femme et de lui empoisonner la vie. Il n'existe pas en fait, d'après le charâa, de divorce abusif, c'est-à-dire sans raison plausible.
Sauf si l'un des époux éprouve une incompatibilité d'humeur avec son partenaire. L'un des époux, c'est-à-dire aussi bien l'homme que la femme. Il est en effet possible, d'après les lois charâiques et le hadith (garts et paroles du prophète Mohamed) pour celle-ci de demander le divorce.
Cependant les mauvaises interprétations des lois islamiques avaient fait qu'au fil, le divorce était devenu une arme avec laquelle l'homme pouvait menacer la femme pour mieux la dominer. C'était plutôt une répudiation qu'un divorce, une pratique inique dont l'homme usait à tort et à travers et la plupart du temps sans raison.
La seule raison profonde était de pouvoir se libérer pour contracter un nouveau mariage.

"Le Tayass" et le triple divorce
Outre les mauvaises interprétations des lois coraniques, on procédait à les contourner en agissant par la ruse, ce qui était une enfreinte notoire des préceptes islamiques.
En effet, le triple divorce constituait un empêchement pour l'époux à contracter mariage à nouveau avec la même épouse divorcée jusqu'à ce qu'elle se marie avec un autre époux. Mais il n'était pas certain que celui-ci consentit à la divorcer.
Ce fut la raison pour laquelle le mari qui pratiquait le triple divorce (en jurant trois fois qu'il divorçait) usait d'une ruse, de connivence avec sa famille et celle de sa femme, en trouvant un "mari d'occasion" pour une nuit à sa divorce. Ce mari jouant un rôle de parade était souvent diminué mentalement ou physiquement. Le lendemain on appelait le notaire pour dresser l'acte de divorce.
Là aussi il y a eu parfois des surprises désagréables pour imposteur, car celui qu'on croyait diminué, refusait de divorcer et l'épouse consentait à rester avec lui en bonne épouse fidèle et affectueuse.
Cette personne censée être diminuée était appelée : "Tayas" (venant de Tiss, voulant dire le mâle de la chèvre...).
La femme qui vivait cette situation souffrait énormément.
Bien souvent une femme répudiée était diminuée et délaissée, surtout si elle avait de surcroît des enfants de son ancien époux.

Le Dar Jwed : Maison de correction pour épouses insoumises
En tout état de cause, le cadhi ou magistrat charâique n'intervenait dans les relations matrimoniales que pour obliger la femme à obéir à son époux. Celle-ci pouvait être condamner à séjourner à Dar Jwed qui était une sorte de maison de correction pour les épouses infidèles ou insoumises.
Quoique selon la loi charaïque le cadhi était compétent pour régler les litiges entre époux en cas de pension alimentaire ou de garde des enfants mais la femme avait une certaine réticence à agir devant ce magistrat charâique pour demander ses droits.
En tout état de cause, le divorce n'était nullement prononcé par le cadhi, et c'était le notaire qui dressait l'acte constatant une telle situation, en faisant mention de la volonté unilatérale de l'époux, celle de l'épouse étant souvent négligée.
L'apport du code du statut personnel. Désormais avec la promulgation du code du statut personnel en août 1956, c'est-à-dire quelques mois après l'indépendance, le divorce est désormais soumis à un juge judiciaire. Celui-ci tient compte des droits de chacun des deux époux demandeur et défendeur.
Il est tenu également de tenir compte de l'intérêt des enfants en confiant la garde dans ce sens à l'époux le plus apte à les prendre en charge en leur assurant un milieu favorable à leur éducation dans les meilleures conditions.
Généralement, d'après le code du statut personnel, la garde est désormais confiée à la mère jusqu'à la majorité, alors que selon le précepte malekite appliqué en Tunisie, la mère avait la garde de l'enfant jusqu'à l'âge de sept ans.
Bien souvent l'enfant gardé par sa mère était tiraillé et perturbé surtout quand le père décidait d'en réclamer la garde à l'âge légal.
Une pension alimentaire est prévue tant aussi bien pour la femme que pour les enfants dont elle a la garde.
Le non paiement de la pension alimentaire par le père constituait un délit punissable d'une peine privative de liberté : le délit d'abandon de famille.
Le divorce, est demandé pour trois cas :
- A la demande de l'un des époux et auquel cas celui-ci est tenu de payer des dommages et intérêt pour l'époux lésé.
- Par consentement mutuel entre les deux époux qui se mettent d'accord devant le juge sur certaines modalités.
- Pour préjudice subi par l'un des époux par la faute de l'autre.
Bref l'époux avec l'intervention du code du statut personnel était désormais lié et ne pouvait plus divorcer à sa guise et quand bon lui semblait.
Par ailleurs la polygamie était désormais expressément interdite selon le nouveau code et constituait un délit punissable.
Avec le code du statut personnel le triple divorce avait changé quant à son acception et à la procédure y afférente.
En effet, le fait de jurer trois fois n'est plus considéré comme une cause de divorce, celui-ci étant désormais prononcé par le juge et non par une simple déclaration de l'époux-après.
Cependant trois jugements consécutifs de divorce de la même épouse, constituent un empêchement pour l'époux concerné de se remarier à nouveau avec elle.
Ainsi avec l'intervention du code du statut personnel il a été mis fin à des pratiques ancestrales tel que la répudiation unilatérale par l'époux, l'intervention du Tayas, le Dar Jwed pour les femmes insoumises, qui n'avaient aucun fondement charâique et qui étaient de la mauvaise interprétation des lois islamiques par des figés , obscurantistes et bien souvent mysogines.


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