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Lutte contre l'exercice illégal de la profession; la chance accordée aux jeunes; le conservatisme frileux des anciens Corps de métier: Enjeux de l'élection, demain, du conseil de l'ordre des architectes (COAT)
Interview d'Amine Turki, secrétaire général du conseil sortant Prévue pour le 23 août 2008, l'assemblée élective du Conseil de l'Ordre des Architectes Tunisiens (COAT) a été reportée faute de quorum à demain à 15 heures à la Cité des sciences de Tunis. 12 candidats vont briguer les 9 postes du Conseil de l'Ordre, 7 membres sortants dont le président Karim Ellouz et 5 nouveaux. Les membres sortants considèrent qu'ils forment une équipe soudée qui doit continuer le travail entrepris pour le bien de la profession. Une lecture de la liste des candidats et du nombre limité des candidatures montre que les architectes vont opter pour cette continuité et reconduire la totalité sinon la majorité des membres sortants dont notamment le président, le secrétaire général Amine Turki, le vice-président Hichem Mehdi et le trésorier Moncef Soudani. A cette occasion nous avons invité M. Amine Turki, il nous parle de ces élections, de l'équipe du conseil sortant, des problèmes de la profession et d'autres questions.
Le Temps: Quelles sont les raisons qui ont poussé votre équipe à se présenter? M. Amine Turki: Je vais vous parler avant tout des raisons qui m'ont poussé à me présenter la première fois. Le jour où j'ai prêté serment pour entrer dans la profession, le secrétaire général à l'époque du Conseil de l'Ordre m'a dit: "vous les jeunes je ne sais pas sincèrement ce que vous allez faire. L'avenir de la profession est sombre, je me suis donc dit qu'il y a quelque chose qui ne va pas. C'est vrai quand je me suis installé les conditions étaient très difficiles et l'exercice illégal dans la profession l'a gangrenée" •C'est quoi l'exercice illégal? -Des non architectes qui confectionnent des plans plus précisément des techniciens municipaux et des techniciens des services régionaux du ministère de l'Equipement avec la complicité de certains confrères qui posent le cachet sur les plans à bâtir moyennant des rémunérations pas élevées, cela paraît banal, mais cela touche 90% de l'ensemble des plans à bâtir. •Revenons à vos motivations? Les conditions de travail étaient lamentables surtout pour les nouveaux venus qui n'arrivaient pas à trouver du travail. Avec les jeunes confrères nous avions formé une équipe et nous nous sommes présentés aux élections du Conseil de l'Ordre. C'était en 2004. Notre démarche n'a pas plu aux anciens. Mais notre élection était le résultat du rajeunissement de la profession et les objectifs et les attentes de la nouvelle génération d'architectes que nous représentons sont différents de ceux des anciens et des précédents Conseils de l'Ordre. La profession a besoin d'une nouvelle dynamique, d'une nouvelle démarche et je crois que durant la période que nous avons passée au conseil de l'ordre nous avons réussi à créer cette dynamique. •Concrètement? -Nous avons établi une communication instantanée avec tous les architectes en utilisant des SMS. 1700 parmi les 2300 architectes inscrits sont quotidiennement informés sur toutes les nouveautés les concernant comme par exemple les offres d'emploi, les concours etc. •Pourquoi seulement 1700 sur les 2300 inscrits et le reste? -Le Conseil de l'Ordre ne prend en compte que les architectes qui payent leur cotisation. En plus cette communication est mise à jour et l'architecte peut, grâce à un code qui lui est propre, payer sa cotisation, avoir les attestations et les renseignements dont il a besoin. On a enregistré 26000 visites au site web mensuellement. •Et en ce qui concerne les intrus, qu'est-ce que vous avez fait? -Nous avons établi un seul cachet pour lutter contre ce phénomène. Avant l'architecte possédait plusieurs cachets. Le cachet unique garantit un meilleur contrôle. Nous avons réussi aussi à rendre obligatoirement la présence de l'architecte dans la commission municipale de l'octroi du permis de bâtir. Mais, là on s'est heurté à la réticence des membres de commissions qui essayent par tous les moyens d'écarter l'architecte et de continuer d'octroyer à leur guise les permis de bâtir. •Quelle est donc la solution à ce problème? -Nous revendiquons la présence obligatoire d'un représentant du Conseil de l'ordre dans les commissions. Dans certains pays c'est le Conseil de l'Ordre qui est chargé de délivrer les permis de bâtir. •Donc il faut continuer de lutter contre ce phénomène et c'est pour cette raison que vous vous représentez? Oui, nous sommes une équipe unie qui tient à préserver l'intérêt de la profession et nous espérons pouvoir continuer pour pouvoir concrétiser les réformes. Aujourd'hui en Tunisie s'ouvre des grands projets , il y a donc un travail de formation continue à entreprendre pour répondre aux exigences et aux attentes des nouveaux clients. Le Conseil de l'Ordre a entamé un programme de formation continue qui est communiqué par le site web à tous les architectes. •Vous allez vous présenter au poste de président du conseil? -Non nous sommes une équipe qui travaille la main dans la main. Interview réalisée par Néjib SASSI