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« Nous réalisons parfaitement que se présenter à ces élections auxquelles se présentera le Président Ben Ali avec les acquis et les réalisations qu'il a à son actif, n'a qu'une portée pédagogique... Mais le souci majeur c'est habituer les Tunisiens à Pr
Notre invité, aujourd'hui, est le secrétaire général du Parti de l'Unité Populaire (PUP), Mohamed Bouchiha, il est le premier chef d'un parti de l'opposition à annoncer sa candidature à l'élection présidentielle de 2009. Les autres qui ont le droit de se présenter et qui répondent aux conditions stipulées par l'amendement constitutionnel exceptionnel concernant la candidature à cette élection ne se sont pas prononcés. Il s'agit du secrétaire général de l'Union Démocratique Unioniste (UDU), Ahmed Inoubli et du premier secrétaire d'Ettajdid, Ahmed Brahim. Quant à la secrétaire générale du Parti Démocratique Progressiste (PDP), Maya Jribi elle a déclaré qu'elle ne se présentera pas. De son côté, le secrétaire général du Parti Social Libéral (PSL), Mondher Thabet il a appelé au soutien de la candidature du Président Ben Ali. Bouchiha nous parle, ici, de la portée de sa candidature et de sa signification de rapports de son parti avec les autres partis et d'autres questions. Interview.
• Le Temps : Vous allez donc vous présenter comme en 2004 à l'élection présidentielle de 2009. Quelle est la portée et la signification de votre candidature ? -Mohamed Bouchiha : Le PUP a toujours participé à toutes les échéances électorales, qu'elles soient municipales, législatives ou présidentielle lorsque la loi l'a permis. Le dernier amendement exceptionnel permet à tous les chefs de partis politiques élus par leurs structures depuis au moins deux ans, le jour de la présentation de leurs candidatures, de se présenter à l'élection présidentielle. Nous, au PUP, nous avons donc le droit de nous présenter et nous allons le faire. Nous réalisons parfaitement que se présenter à ces élections auxquelles se présentera le Président Ben Ali avec les acquis et les réalisations qu'il a à son actif, n'a, si j'ose dire, qu'une portée pédagogique. Pour nous, il y a le souci d'habituer les Tunisiens à la pluralité des candidatures aux présidentielles. Pour nous c'est une occasion d'élargir l'audience du parti et de faire connaître son programme à une grande échelle, c'est une occasion aussi d'élargir notre base électorale et nous aspirons à faire mieux qu'en 2004.
• Mais certains vont plus loin et vous taxent de parti de décor et d'allégeance. Qu'en dites-vous ? -Ce genre de classement nous dit rien. C'est une tirade perpétuée par un disque rayé. Ce sont des propos qui n'ont aucun sens. Même ceux qui les propagent ne croient plus en ce qu'ils ont l'habitude de colporter. Ce sont des préjugés dénués de tous sens et sont surtout politiquement improductifs. L'essentiel à notre avis est de faire son choix. Opter pour le dialogue et l'esprit participatif ou opter carrément pour la rupture. En ce qui nous concerne nous avons opté pour le dialogue et l'esprit participatif ou opter carrément pour la rupture. En ce qui nous concerne nous avons opté pour le dialogue et l'esprit participatif. Nous sommes pour tout ce qui est positif, conscients que nous sommes de la complexité de la réalité et du déséquilibre des forces politiques et conscients aussi des difficultés engendrées par la mise en marche du processus démocratique pluraliste. Une chose est certaine, les classifications infantiles ne nous dérangent guère tant que nous avons notre référentiel de principes immuables et une vision claire des choses et des perspectives d'évolution de notre vie politique.
• Tout en optant pour le dialogue et la participation, est-ce que vous vous démarquez du parti et avez-vous des divergences avec lui ? -Absolument et les points de divergences sont multiples et connus. Politiquement nous considérons qu'il est impératif de procéder à une libéralisation totale du secteur de l'information et à la révision du code de la presse afin que le secteur soit à la page. Nous considérons aussi qu'il faut franchir de nouveaux pas dans le sens d'assurer la neutralité de l'administration vis-à-vis de tous les partis politiques et de dynamiser le rôle du tissu associatif et de faciliter davantage la création d'associations. Nous sommes aussi pour l'indépendance de la magistrature. Au PUP nous nous attachons au secteur public et nous considérons que la priorité droit être accordée aux secteurs de l'agriculture et de l'industrie qui doivent primer sur celui des services. Nous appelons aussi à une évaluation systématique des avantages accordés par l'Etat au titre d'incitation à l'investissement. Nous sommes aussi pour plus de justice en matière de fiscalité. Mais les divergences avec le RCD et c'est normal nous sommes un parti de l'opposition, ne nous empêche pas d'avoir des bonnes relations avec ce parti.
• Mais vos relations avec les autres partis ne paraissent pas très chaleureuses. Celles avec les partis de la « Rencontre Démocratique » (L'union Démocratique Unioniste (UDU), le Parti Social Libéral (PSL), et le Parti des Verts pour le Progrès (PVP), sommeillent et avec le Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS), elles sont froides la preuve vous n'avez pas assisté à la séance d'ouverture de son dernier congrès ? -Comme chacun le sait, le PUP a toujours soutenu les tentations d'alliance, de concertation, de réflexion et de travail en commun afin que les partis politiques dépassent leurs divisions inutiles et s'attachent à consolider le multipartisme et la démocratie. De ce point de vue nous sommes investis pour la réussite de la « Rencontre Démocratique », pour pouvoir constituer une force de propositions positives. Une force qui n'est dirigée contre personne mais qui cherche à participer au développement politique de notre pays sans surenchères, ni tentative d'hégémonie ou de leadership parce que nous croyons fermement que notre pays a besoin de bonnes intentions et d'un véritable attachement à l'intérêt national par le biais de la participation de tous les citoyens pour assurer un avenir de progrès et de modernité. Le PUP, donc, reste attaché à l'action commune et il est prêt à dépasser tout ce qui peut entraver le retour de la « Rencontre Démocratique » sur l'échiquier national. En ce qui concerne mon absence au congrès du MDS, elle a pris une ampleur démesurée d'autant plus que ce n'est pas la première fois que le PUP n'est pas représenté par son secrétaire général aux congrès précédents tenus par le MDS dont le secrétaire général n'a pas lui aussi assisté à nos congrès. Cela étant le PUP a été toujours représenté par l'un des membres de son bureau politique qui prononce son allocution au nom du parti. Ainsi, donc, nos rapports avec le MDS ne sont ni froids ni chaleureux. On n'a pas eu à coordonner nos activités ni à établir un dialogue. Nos rapports se sont limités aux aspects protocolaires.
• Cela n'est pas du surtout à la tentation du PUP de devenir le parti n°1 de l'opposition à la place justement du MDS ? -Plusieurs critères et données nous permettent de bien se positionner sur la scène politique. Contrairement à d'autres partis, le PUP connaît un rajeunissement et une évolution remarquables, il a aussi su éviter la dissidence et le clivage qui mènent d'autres partis. Nous sommes parvenus au PUP à assurer l'alternance concernant le poste de secrétaire général. Ce sont là des points forts qui nous autorisent à nous considérer à juste titre comme étant au-devant et à l'avant garde. Nous aspirons à ce que cela se reflète sur notre représentativité au sein des différentes institutions. Il y a aussi le fait que le PUP est le seul parti de l'opposition qui a participé aux deux dernières élections et il va participer à celle de 2009 cela est une performance qui montre la solidité et l'évolution du parti. Interview réalisée par Néjib SASSI