Le Stade Tunisien est au cœur d'un début de saison on ne peut plus morne, et ceux qui connaissent bien le club s'accordent à dire qu'il ne peut être autrement. Et si les résultats techniques sont ce qu'ils sont, c'est-à-dire pas à la hauteur des aspirations escomptées, cela s'explique par le simple fait qu'ils sont les répercussions d'une situation non seulement floue, mais qui risque encore de pourrir. Techniquement, on est en train du faire du neuf avec du vieux. Les quelques recrutements faits ces derniers jours du 'mercato' estival ne sont pas apodictiques, et surtout pas réfléchis. On a pensé à renforcer le milieu et l'attaque alors que les maux de l'équipe sont ailleurs. Il fallait privilégier la défense, qui avec un nouveau système de jeu, n'est pas une assurance tout risque. Tant qu'il n'y a pas au club une structure technique composée au moins d'une demi douzaine de techniciens ou d'anciens joueurs qui se chargent du recrutement, il y aura toujours des bévues semblables. On ne sait pourquoi on persiste à avoir une dent à l'encontre de Fethi Skhiri et Ezzeddine Bezdah. C'est de la folie ! Le Stade Tunisien, lui qui est un habitué de la localité de Aïn Draham, s'est dû contenté d'une présumée préparation à la maison avec tout ce que cela a entraîné comme problèmes. Entraînements répartis sur trois terrains, conditions d'hébergement lamentables, reprise tardive. Voila, hélas comment le volet technique a été géré, et comment voulez vous que dans ces conditions difficiles et malcommodes le club fasse un bon départ ? Ajouter à cela, l'explosion sans motif valable du staff technique. On garde qui on veut, et on vire ceux qu'on ne supporte plus. Y a-t-il une raison plausible et valable pour virer des hommes d'expérience tels que Ali Rached et Lassaâd Dérouiche ? Il nous a été donné d'aller jeter un coup d'œil sur les répétitions générales du club, et grande fut notre surprise de ne voir aucun responsable y assister. Au fait, et à bien analyser la question il n'est pas sorcier de deviner que, à cause de ce qu'ils désignent par unilatéralisme décisionnel, la majorité des membres a fini par claquer la porte. Les Abbès, Dérouiche, Salhi, Haddad, Khémiri, Kasbi N., M'ghirbi, Enneïfer, Zargouni, Khemiri, et depuis hier Raouf Guiga, l'homme qui a réglé cet été bien des dossiers, et autres Boulasnème, Mamoghli, Lakhal, ont préféré se retirer, mais pas définitivement, puisqu'ils attendent la tenue de l'assemblée générale élective pour replonger dans les affaires du club. Puisqu'on vient d'aborder le volet de la gestion des affaires du club, autant nous y approfondir un peu. Avec cette kyrielle de retraits, comment voulez-vous qu'il y ait une présence aux entraînements. Aux dernières nouvelles, le nouveau coach portugais, Da Moraïs, n'aurait pas caché, ses craintes et angoisses, et aurait même murmuré à ses proches, que si la situation perdurait, il pourrait prendre la décision fatidique que vous imaginez. Côté joueurs, il y en a qui sont venus et qui sont partis sans que le club en tire la moindre dividende. Denisio et Khalfaoui, à titre d'exemple ont déménagé à paramètre zéro. Naouali et Tonniche, recrutés et formés au club veulent changer d'air. Au lieu de trouver une solution qui puisse ramener à la caisse quelques intérêts, on s'accroche aux futilités, et du coup, toutes les parties y perdent quelque chose, surtout eux les jeunes ! Trop simplet pour un bon gestionnaire... Sans avoir à nous enfoncer davantage dans l'actualité du club, il est indubitable que son analyse est teintée de gravité. La fuite des jeunes cerveaux persiste, le climat devient de plus en plus hostile autour de ceux qui continuent de diriger le club, et l'assemblée générale dite élective, censée mettre fin à toutes les tensions, et signifier le retour au calme tarde à être désignée. Il faut comprendre que plus on la diffère, plus la situation pourrit. Bref, du côté du Bardo on a l'impression de vivre un épisode de Dallas en direct.