Le Temps-Agences - Les chefs de la diplomatie européenne tentent depuis hier à Avignon (France) de consolider leur unité face à Moscou avant une réunion cruciale lundi entre le président français Nicolas Sarkozy et son homologue russe Dmitri Medvedev. Quatre jours après un sommet européen extraordinaire sur la Géorgie, les ministres devraient insister à leur tour sur le retour des troupes russes à leurs positions antérieures au 7 août, conformément au plan de paix en six points négocié par le président français, président en exercice de l'UE. Pour préparer le terrain, les ministres devaient discuter des contours d'une mission européenne appelée à se déployer dans les prochaines semaines en Géorgie pour observer le respect du cessez-le-feu. Si le principe d'une "présence européenne" dans la région a été validé au sommet, son efficacité dépendra beaucoup de la coopération des Russes, reconnaissent des diplomates européens. Le diplomate en chef de l'UE Javier Solana, qui voyagera avec Sarkozy, voudrait en effet que cette mission civile de "quelques centaines" d'hommes se déploie "en plusieurs phases", d'abord sur le territoire géorgien non contesté, pour arriver jusqu'aux zones de sécurité qui jouxtent les régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. Des zones actuellement patrouillées par les Russes. Un des enjeux des pourparlers de lundi - lors desquels Sarkozy devrait annoncer la tenue d'une conférence internationale sur la stabilité au Caucase - consistera donc à voir dans quelle mesure la mission civile européenne pourrait y accéder. Les ministres devaient aussi à Avignon "passer en revue tous les aspects" des relations qu'ils ont nouées avec la Russie depuis l'effondrement de l'URSS (politique, énergie, commerce, justice, sciences, culture...), selon un diplomate. L'idée est de voir, au cas où la Russie resterait sur ses positions d'ici le sommet UE-Russie du 14 novembre, dans quel(s) domaine(s) des sanctions pourraient être envisagées. Les ministres cherchent surtout à ne pas nuire à l'unité affichée au sommet face à une Russie qui oppose souvent depuis 2004 la "Vieille Europe", conciliante envers le Kremlin, à la "Nouvelle Europe" qui se souvient du joug soviétique. Les déclarations sur la Russie seront "risquées" car "les Russes peuvent les utiliser pour opposer les uns aux autres", a reconnu un diplomate.