A Bizerte, l'équipe cabiste connaît depuis quatre saisons successives un début de parcours assez mouvementé, très mal perçu par le large public bizertin qui fut longtemps sevré, bafoué, frustré et même traumatisé par la multiplication des saisons cauchemardesques vécues. Effectivement, le club cabiste semble encore une fois hanté cette saison par le même spectre maléfique qui ne fait que dévaster l'environnement de leur équipe favorite qui a pourtant toujours bénéficié de toute la sollicitude et du soutien moral et financier nécessaire, mais n'a pu malheureusement se libérer de son agrippant enchevêtrement pour pouvoir relever les défis et retrouver son lustre d'antan. Il vrai que ce dilemme latent trouve ses tenants et aboutissants dans les facteurs suivants : des recrutements de joueurs mal réfléchis, subjectifs et souvent à la tête du client. L'équipe cabiste se trouve dès lors minée de l'intérieur par des joueurs hétéroclites, souvent de qualité moindre et constituant un fourre-tout lourd à supporter pour la trésorerie du club.
Pourquoi l'entraîneur demeure exempt du contrôle médical ? Une instabilité de l'encadrement technique qui ne fait guère de doute. Pour preuve, le CAB a vu passer depuis trois ans pas moins de sept à huit entraîneurs, à l'instar de Maaloul, Oumaya, Fergani, Paolo Rubim, Tlili, Ben Belgacem (avec deux passages de Oumaya et trois de Tlili). Cette profusion de cadres techniques ne fait que perturber la bonne marche de l'équipe, assujettie dès lors au chambardement, à l'amalgame et à l'approximation tous azimuts. D'ailleurs, l'on se demande pourquoi le CAB paye les frais de pareils choix contestables dans l'enrôlement de responsables techniques diminués physiquement (Paolo Rubim et Tlili qui avait des ennuis cardio-vasculaires) ou même invoquant des raisons de santé très difficiles à cerner (à l'image de Ben Belgacem et Oumaya). Doit-on exiger des entraîneurs à l'ère du professionnalisme qui bat son plein et à l'instar des joueurs locaux et étrangers, un passage obligatoire du côté du centre médico-sportif pour déceler éventuellement toute anomalie, surtout lorsque celle-ci émane d'un septuagénaire ? A vrai dire, le CAB a longtemps pâti ces trois dernières années d'un bicéphalisme préjudiciable à la bonne marche du club, lequel bicéphalisme n'a fait que créer un schisme au sein du comité et par extrapolation instaurer une vindicte populaire grave. Ponctué par une gestion au jour le jour, sans stratégie aucune et sans vision à long terme, le club nordiste est comme englué dans le train-train quotidien, se débattant dans de sempiternels problèmes de trésorerie, amplifiés par le manque de ressources propres et des chemins de financement clairs. A ce sujet, il est quand même révoltant de quantifier seulement quatre adhérents au club comme révélé lors de la dernière AG évaluative du club. En dépit du soutien indéfectible des autorités régionales qui injectent à chaque occasion de l'argent frais pour renflouer les caisses du club. Notons au passage que le président du club Ahmed Karoui, qui a toujours fait fi des relents mal intentionnés de ses détracteurs et qui ne s'est jamais dérobé de ses responsabilités, vient enfin de renforcer son comité directeur par de nombreux jeunes dirigeants plein de volonté et de dévouement aux couleurs des « jaune et noir », il a par la même rappeler à la rescousse le directeur technique Larbi Zouaoui pour supplier le coach Tlili souffrant et entreprendre le rééquilibrage de l'équipe Fanion.
La thérapeutique de Larbi Zouaoui sera-t-elle efficace ? Il est vrai que l'avènement de l'enfant du club, le directeur technique Larbi Zouaoui qui enregistre son énième retour à la tête de l'équipe senior de football du C.A.B a réjouit la majorité des puristes du nord. Larbi Zouaoui qui est conscient de ce lourd héritage, semble confiant en sa mission, soit de rééquilibrer les lignes afin de remettre l'équipe sur pied pour retrouver ses sensations. Par ailleurs, Larbi Zouaoui qui est connu par sa compétence et ses connaissances des rouages du club, a déjà entrepris un vaste programme de travail assez « musclé » en vue de restructurer l'ossature de l'équipe et la rendre plus compétitive et plus compact qu'auparavant pour qu'elle puisse retrouver son punch habituel. Quant à la préparation pour la reprise de la compétition, qui se poursuit dans la bonne humeur avec des séances d'entraînements assez soutenues sur la pelouse du stade 15 octobre, sont certainement permettre à Zouaoui de peaufiner les automatismes de son équipe et d'effectuer les permutations et les échanges judicieux pour rendre sa charnière défensive plus stable et sa ligne d'attaque plus percutante et capable de s'investir à fond pour retrouver son efficacité et la belle prestation fournie mercredi dernier devant le ST. Ce qui dénote aussi que les compartiments de l'équipe ont évolués avec plus d'assurance sans pression et avec aisance, ce qui augure des lendemains meilleures.