* Chéchia, orfèvrerie en argent et bijouterie connaissent un regain de qualité et d'intérêt Le regain de vitalité que l'artisanat tunisien a retrouvé, ces derniers temps, se confirme, mais semble rester largement tributaire des achats des touristes et de l'exportation, comme la chéchia, l'orfèvrerie en argent, et la bijouterie, qui ont fait, lundi soir 22 septembre, l'objet de la traditionnelle tournée du ministre chargé du secteur, dans les souks de Tunis, à l'occasion du saint mois de Ramadan. Après le rattachement du secteur au département du commerce, c'est donc à Mr Ridha Touiti, ministre du Commerce et de l'Artisanat qui a a fait cette visite nocturne de deux heures dans les souks de la médina de Tunis, commencée à 22 heures à partir de la place de la Kasbah et achevée à minuit. Il était accompagné de Mr Khélil Lajimi, ministre du Tourisme, ancien département auquel était rattaché le secteur, ainsi que de Mr Chokri Mamoughli, secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur qui était auparavant chargé de l'artisanat. Et comme il se doit, ils étaient habillés du costume national ainsi que les nombreux cadres de ces départements venus les seconder.
Tradition, création et innovation L'animation était à son comble, comme à l'accoutumée, par cette nuit de Ramadan, dans les souks de Tunis qui demeurent le centre principal de l'artisanat tunisien, malgré leur envahissement croissant par des activités étrangères. La visite a compris huit établissements de renommée depuis très longtemps, à l'intérieur comme à l'extérieur, dans la fabrication et la vente de la chéchia, l'orfèvrerie en argent et la bijouterie. Au lieu de doléances, les artisans étaient davantage enclins a présenter, avec une réelle joie, les résultats et les acquis de leur effort incessant en matière d'amélioration de la qualité des produits et de leur adaptation innovante aux nouvelles exigences de la clientèle locale et étrangère, dans le strict respect des créations traditionnelles. Grâce aux encouragements du gouvernement et de l'action des artisans, l'article de la chéchia qui a fait longtemps la réputation et la richesse de la Tunisie , avant de péricliter, a pu littéralement renaître de ses cendres. A en juger par les dirigeants des établissements visités, la demande s'est accrue, en particulier à l'étranger et plus spécialement en Libye, au Niger et au Nigéria où cette typique coiffure rouge et noire cylindrique et tronconique est, encore, très répandue. Parfois, la production n'arrive pas à suivre les commandes. L'effort d'amélioration a porté aussi bien sur les produits que sur les emballages. Les artisans et les commerçants de ce produit tunisien, introduit dans le pays, depuis plusieurs siècles, par les réfugiés de l'ancienne Andalousie arabe, ciblent, aussi, les nombreux consommateurs arabes et africains des vastes marchés européen et américain. Le travail de l'argent connaît, aussi, un développement remarquable, en Tunisie, au niveau de la production et de l'écoulement. Les artisans spécialisés dans ce domaine font montre de grande ingéniosité dans l'enrichissement des produits, à telle enseigne qu'ils sont donnés en modèle dans des revues japonaises spécialisées. Le ministre du Commerce et de l'Artisanat a procédé à cette occasion à la remise du poinçon de maître- artisan dans le travail d'argent et orfèvrerie d'argent à un groupe d'artisans, de manière à valoriser leur production, grâce à ce moyen d'authentification. Quoique les articles d'argents soient généralement vendus à la pièce, l'un des établissements les vend au poids, à un prix très raisonnable (2 dinars 500 le gramme ou 1, 30 euros), alors qu'une cruche en argent incrustée de jade nécessite, d'après le dirigeant de l'établissement, trois mois de fabrication, tant elle est finement travaillée. Malgré les problèmes conjoncturels et structurels, la bijouterie et la joaillerie tunisiennes se distinguent aussi par leur richesse, leur diversification et par de longues traditions de création et d'innovation qui constituent autant d'atouts leur permettant de recouvrer, sûrement, leur rayonnement et leur véritable place.