La « Veille concurrentielle» un outil intelligent de développement touristique réfléchi pourrait apporter des solutions... L'Organisation mondiale du tourisme a créé un outil de veille des destinations : Le baromètre « Tourismage », une base de données dynamique, permettant de recenser les identités, concepts et offres touristiques mis en avant par plus de 580 destinations dans le monde, pays, régions, villes, stations... L'outil permet notamment de faire ressortir les principales caractéristiques de ces concurrents au travers de quatre types d'offre que sont les activités et filières, l'hébergement, les publics cibles, les types de séjour... Selon ce même baromètre, 149 pays et 230 régions ont mis en œuvre en 2004 une action organisée et structurée de promotion touristique. Ainsi les « destinations » touristiques doivent faire face à une concurrence plus « frontale » entre les destinations et les offres. Il devient nécessaire pour les territoires, porteurs de destinations touristiques, de se différencier en recherchant un positionnement ou en le renforçant, de mettre en valeur ou de renforcer leur offre touristique et leur notoriété. Il est alors indispensable pour notre administration touristique, de parvenir à, non seulement preserver la place de notre pays parmi les destinations actuellement leader du marché mondial en sachant que la faiblesse des destinations : Egypte et Turquie, suite aux évènements sociopolitiques et attentats terroristes sur leurs territoires, ont représenté les années précédentes, de réelle opportunités en notre faveur. Mais surtout de se lancer avec détermination dans cette mêlée mondiale qu'est la recherche et la séduction du maximum de marchés porteurs potentiels. L'évolution permanente et constante de nos stratégies face à la concurrence est réellement importante étant donné que même si on se permettait une pause, les autre destinations continueraient la course avec acharnement et à grande vitesse... Thalasso, golf, chirurgie esthétique, environnement... L'ONTT exploite déjà ces filons afin de séduire de nouveaux visiteurs en Tunisie. Mais soyons réaliste, allons enquêter en Europe, (principale niche de touristes en Tunisie) sur une population de dix futurs vacanciers que nous choisirons au hasard, combien y sont adeptes de golf, de chirurgie esthétique, de thalasso ou amoureux de la nature ? Alors que sur dix futurs vacanciers, combien sortent les samedis soir dans des restaurants, bar et night-clubs ? Une des définitions de « touriste » est consommateur de restaurant, bar et animations... Après étude plus précise du baromètre Tourismage, on se rend compte que l'animation rapporte une valeur ajoutée évidente en termes d'image et de notoriété pour une destination. Le produit touristique est un bien d'expérience dont le consommateur évalue la qualité en le consommant. Le public qui voyage et consomme, est constitué principalement de jeunes et l'attente des clientèles concernant l'événementiel ou l'animation a considérablement évolué. Le caractère festif, la qualité des manifestations tout comme l'interprétation et l'approche plus ludique sont devenus des critères d'appréciation importants notamment sur le choix de la destination. Pour susciter des retombées significatives, la qualification de l'offre d'animation est devenue un enjeu essentiel. Notons que jeunes veut dire internautes et d'après l' « Observatoire du voyage » réalisé par Expédia, la Tunisie serait en tête des destinations préférées des internautes français avec 18% du total des réservations faites sur internet dans l'année. Et au niveau des marchés émetteurs, comme toutes attentes, c'est le marché français, en premier, que nous ayons avec 1,234 millions de visiteurs en 2006. Au paravant, c'était les Allemand qui avaient la palme d'or des principaux visiteurs en Tunisie et la perte de ce marché représente d'ailleurs un déficit considérable. Afin de reconquérir ce marché, les efforts de communication et de marketing n'ont cessés de croitre et le benchmarking avec les destinations concurrentes effectué par les TO allemands porte à croire que nous sommes très loin du compte. En 2006, nous avons enregistré 547 mille Allemands contre 571 en 2005 ; les efforts effectués n'ont alors pas porté leurs fruits. En se demandant « pourquoi ils ne viennent plus ? », il serait alors préférable de recentrer les objectifs et d'identifier les cibles du marché allemand qui connaît une évolution démographique et sociale importante... En octobre 2003, la Médina de Yasmine Hammamet a accueilli les travaux du 53ème congrès de la Fédération allemande des Agences de Voyages et des tours opérateurs (DRV), placé cette année sur le thème "Les stratégies de l'avenir" avec une participation de 600 professionnels du secteur, présidents des T.O., chefs d'agences, représentants d'offices qui ont fait le déplacement. Cette confédération est considérée comme étant la plus puissante non seulement en Allemagne mais aussi en Europe. A noter que cette association, qui compte plus de 5.000 adhérents, constitue la plus grande structure rgroupant les agences de voyages en Allemagne, et occupe la 3ème place à l'échelle internationale après l'association américaine «Asta» et l'association britannique «Abta»... Pour ce qui est de l'évènement, en sachant que c'était des décideurs à la recherche de produits touristiques, non pas culturels ou industriels, un programme étoffé leur à été soigneusement préparé... une exposition florale à été organisée par la société d'étude et de développement de Hammamet Sud où fleuristes et des pépiniéristes professionnels de différentes régions tunisiennes ont exposé leurs produits sous une tente géante mise en place dans le jardin public de Yasmine Hammamet, en face de la Médina. L'artisanat tunisien était également présent dans les locaux de la Médina. En dehors du fait que c'était l'occasion pour la promotion de notre destination, ces chefs d'entreprises allemands, traditionnellement féru de bière, face à des journées « chargées » ne demandaient qu'une seule chose après leur diners buffet à l'hotel... se détendre, sortir, aller a un bar, se promener ... Manque de bol, après 22h, tout est fermé et la lumière est éteinte...
Dans une ville fantôme, il il fallait donc aller se coucher... Que de belles promotions alors qu'ils étaient non seulement prêts à consommer mais aussi à tester en grandeur nature les prestations que l'on propose à leurs chères clients et ce qu'ils endurent... A l'époque, la Tunisie était leur destination phare mais actuellement ils préfèrent aller en Egypte et au Maroc...
Tarek CHEIKHROUHOU Etudiant Euro-American Institute CERAM, Sophia Antipolis