Malgré les multiples précautions dont les prétendants à la Omra se font généralement entourer pour mener à bien leurs démarches et éviter les mauvaises surprises, on ne cesse d'entendre de temps à autres le bruit d'affaires dénotant que les projets de « Omra » constituent des terrains fertiles pour l'escroquerie. La dernière en date de ces affaires a été récemment examinée par le Tribunal de Tunis. Dans cette affaire, les victimes sont au nombre de vingt-deux personnes âgées entre cinquante-huit ans et soixante-cinq ans. Ils ont été alléchées par l'offre d'un prétendu organisateur de voyages leur ayant promis de les emmener en Arabie Saoudite pour accomplir la Omra durant le Ramadan et de leur faciliter l'installation dans les lieux saints jusqu'au pèlerinage. L'apprenti-voyagiste leur a demandé trois mille dinars par personne et chaque membre du groupe s'est acquitté de la somme qui lui est due. Le prétendu agent de voyages a préparé les visas pour les voyageurs et a loué un minibus pour les transporter. Le groupe a quitté la Tunisie vers la Libye durant la première semaine du Ramadan. Ils ont mis trois jours pour arriver à Benghazi où un repos d'une nuit était prévu dans un hôtel du coin. Le lendemain, les voyageurs et leurs deux chauffeurs ont été surpris par la disparition de l'organisateur du voyage. Les recherches n'ont pas abouti à retrouver l'homme concerné. Les vingt-deux personnes s'étaient entendues avec les chauffeurs pour terminer le périple vers les lieux saints et rentrer suite à la Omra. Leurs moyens financiers ne leur permettaient pas de rester jusqu'au pèlerinage. D'ailleurs, les voyageurs ont payé de leurs propres deniers le carburant servant pour le restant du périple à partir de Benghazi et ils s'étaient engagés à payer le nécessaire du voyage pour les deux chauffeurs. De retour en Tunisie, les vingt-deux personnes ont porté plainte contre le prétendu agent de voyages. L'agence propriétaire du minibus a porté une autre plainte contre la même personne qui n'a pas honoré les frais de la location du bus. L'enquête a montré que la personne concernée est un escroc notoire et qu'il a été déjà condamné pour le même délit et a écopé d'une année d'emprisonnement. La ville de Sousse a été le théâtre de la précédente affaire. L'accusé a été condamné par contumace à cinq ans de prison et à une amende. Les victimes déplorent avoir traité avec quelqu'un du circuit informel à la recherche du moindre coût pour leurs « Omras ».