. Les frontières avec l'Iran et la Syrie fermées Le Temps-Agences - Les forces de sécurité irakiennes disposent désormais de pouvoirs étendus pour pacifier Bagdad, en guerre civile larvée, a annoncé le Premier ministre irakien hier, alors que les frontières terrestres avec l'Iran et la Syrie étaient provisoirement fermées. "Aujourd'hui, le plan de sécurité de Bagdad a pris effet", a déclaré le Premier ministre chiite Nouri Al-Maliki à des journalistes lors d'un déplacement à Kerbala, à 110 km au sud de Bagdad. "Les hors-la-loi ne trouveront pas de refuge, même dans les lieux saints, car la vie humaine est plus sacrée", a-t-il dit en assurant que le plan ne favorisait aucune communauté, sunnite ou chiite, et viserait les extrémistes des deux bords. Un décret accorde de larges pouvoirs au général irakien Abboud Gambar, l'homme chargé de mettre en place ce plan, qui aura sous son autorité la police et l'armée pour la région de Bagdad. "Tous ceux qui enfreindront les mesures imposées par ce décret seront jugés en vertu de la loi antiterroriste", avait-il prévenu avant-hier soir. Le général a précisé que les forces sous son commandement pourront "arrêter, interroger, fouiller les individus en cas de nécessité", dans cette ville où extrémistes sunnites et escadrons de la mort chiites ont fait des milliers de victimes en 2006. Ces forces pourront "perquisitionner toute propriété privée", "imposer des restrictions aux mouvements des véhicules, les fouiller et mettre en place des points de contrôle", des opérations déjà fréquentes à Bagdad. Des "mesures" pourront être prises concernant les "colis, correspondances, messages, communications et équipements de télécommunications". Enfin, a-t-il annoncé, les forces de sécurité pourront "imposer les restrictions nécessaires dans tous les lieux publics, centres, clubs, organisations, syndicats et entreprises, institutions et bureaux". Ceux qui occupent illégalement les maisons de personnes déplacées par les violences confessionnelles disposent par ailleurs, en vertu du décret, de deux semaines pour quitter les lieux, alors que de nombreux quartiers mixtes de Bagdad, où cohabitaient chiites et sunnites, sont en voie d'homogénéisation en raison des violences. La mise en application du plan est tangible dans la capitale, où les points de contrôle se sont multipliés sans pour autant empêcher une vague d'attentats qui a tué plus de 100 personnes lundi et mardi, à l'est et l'ouest du fleuve Tigre. Des forces de sécurité irakiennes déployées sur certains axes y fouillaient encore hier les véhicules et contrôlaient les pièces d'identité des automobilistes, créant d'importants embouteillages. Le plan de sécurisation de Bagdad a aussi entraîné la fermeture provisoire des frontières terrestres avec l'Iran, à quelque 120 km à l'est, et la Syrie, à plus de 500 km au nord-ouest, selon un haut responsable de la sécurité irakienne s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Deux points de passage frontaliers avec la Syrie doivent rouvrir dans les 72 heures et quatre postes à la frontière iranienne seront rouverts dans ce même laps de temps, a-t-il précisé. L'Iran est accusé par les Etats-Unis de fournir des armes aux milices chiites. Les autorités irakiennes ont pour leur part accusé la Syrie de laisser passer en Irak "50% des terroristes qui y commettent des attentats".