Tout est en train de changer. Tout ne recommencera plus comme avant, parole de « politiques » qui, après avoir été distancés par le monde implacable de la finance, ont décidé de reprendre les choses en main, afin de ne pas reproduire les erreurs d'hier. Il est impératif d'apporter les correctifs nécessaires. La crise qui vient d'ébranler le monde n'est pas une parenthèse dans la vie des nations, elle s'est abattue sur la planète comme un signal fort d'un changement nécessaire. Bretton Woods 1 a vécu. De plus en plus des voix s'élèvent pour créer Bretton Woods 2 qui permettra de sortir de la crise. Nicolas Sarkozy en tant que président en exercice de l'Union Européenne et José Manuel Barosso, président de la Commission Européenne, ce duo devenu inséparable depuis le début de la crise, a tout fait pour proposer la tenue d'un Sommet mondial pour refondre le système actuel. Les Européens veulent prouver qu'ils ne sont pas des nains financiers et diplomatiques, mais bel et bien des partenaires « costauds » avec lesquels il faut désormais compter. A crise mondiale, il faut nécessairement une solution mondiale. Nicolas Sarkozy a proposé aux Américains la tenue, après le 4 novembre, jour d'élection aux U.S.A, de ce sommet. Mais le président Bush veut prendre tout son temps, il reste prudent et entend surtout garder la main sur cette question. Il n'est pas prêt à se laisser distancer par les Européens et encore moins à se laisser dicter la marche à suivre et la manière de procéder à la réforme du système. Bush veut préserver les fondements du capitalisme actuel avec le respect du libre marché, du libre échange et de la libre entreprise. A 3 mois de son départ, officiellement fixé au 21 janvier 2009, le président américain ne paraît pas pressé de lancer les invitations ; pour lui, cette crise est une ultime aubaine pour réaliser un grand coup d'éclat avant de quitter la Maison Blanche. Prudent, il préfère jouer la « montre » et laisser à son successeur le soin de se pencher et surtout de boucler cet épineux dossier. En attendant qu'Américains et Européens qui représentent à eux deux, 70% de la finance mondiale, s'entendent sur la paternité de cette initiative pour rebâtir le capitalisme du futur, on peut se demander si cette crise a tout de même généré des bienfaits. A quelque chose malheur est bon, dit l'adage. Cette crise aura au moins le mérite d'avoir signalé l'urgence d'introduire les correctifs nécessaires à un système devenu irresponsable et incontrôlable. Elle aura, également, contribué à baisser considérablement le prix du pétrole qui a chuté de plus de 50% en 4 mois. Qui l'aurait imaginé ? Pour l'instant, c'est l'expectative avant le changement. Le monde entier a un œil sur les bourses qui varient en dents de scie. En Tunisie, on suit de près l'évolution des indicateurs de bourses et on fait preuve d'une vigilance soutenue, afin de prendre les mesures qui s'imposent en temps opportun. Mais au fait que nous réserve l'avenir pour demain ? Rien de réjouissant, car c'est déjà la récession annoncée, mais rien d'alarmant aussi, car plus on est prudent et moins on est touché. Ce n'est pas encore la gloire, mais ce n'est plus déjà la peur d'un lendemain incertain. Le monde n'est pas en route vers l'inconnu. On n'est pas dans le gouffre, mais on est passé près du bord du gouffre. Il est, peut-être, temps que tout ce monde reprenne ses esprits, comme le leur a demandé le président de la Banque européenne. Ce que l'histoire retiendra et l'avenir le prouvera, c'est que le monde ne sera plus comme avant, il a commencé déjà à muer. Il faut en prendre acte et, surtout, commencer à s'y adapter.