Les menaces toutes proches auxquelles sera confronté le secteur industriel requièrent une accélération des actions visant àcomprimer les faiblesses communes afférentes à la faible compétitivité, au retard technologique et à la faible maîtrise des coûts. Le secteur des composants automobiles mécaniques est l'une des branches des industries mécaniques et électroniques qui est appelé à saisir les opportunités présentes et outrepasser les faiblesses.
Une journée de présentation des résultats de l'étude de positionnement stratégique des composants automobiles et mécaniques, a été organisée hier à Tunis. La branche est soumise aujourd'hui à une obligation de qualité, d'où l'intérêt de mettre le point sur ses performances et ses lacunes afin de hisser les exportations des industries mécaniques, électriques et électroniques (IME) à des paliers supérieurs, pour réduire l'importance du déficit commercial du secteur et d'améliorer la productivité et la compétitivité d'une branche porteuse.
Le secteur compte 84 entreprises et emploie 10242 personnes. Le volume des investissements n'a pas dépassé 226,7 MDT entre 2001 et 2005 et le taux de croissance annuel moyen est calculé à 8,8%. Le taux de couverture de la branche est passé de 34% en 2000 à 90% en 2005. « La branche des composants automobiles et mécaniques connaît une augmentation des exportations avec un taux de croissance annuel moyen de l'ordre de 30%. Les exportations vont atteindre à la fin de l'année 2007 plus de 600 MD », a affirmé Afif Chelbi, ministre de l'Industrie de l'Energie et des PME à l'ouverture de la journée. Il a, par ailleurs, mis l'accent sur l'importance du partenariat industriel avec les constructeurs d'automobiles, notamment les équipementiers européens. « Plusieurs facteurs militent en faveur d'un renforcement de ce partenariat déjà intense entre opérateurs tunisiens et étrangers », a-t-il affirmé.
Faible production
L'étude de positionnement stratégique de la branche des composants automobiles mécaniques, réalisée par l'Agence de Promotion de l'Industrie a permis de déceler les points faibles du secteur et de décortiquer les principaux axes de son développement. La faible productivité de la branche, la faible maîtrise des coûts, le volume insuffisant des exportations, l'homogénéité des produits et la faible réactivité de certains segments sont les principales faiblesses relevées par l'étude. Le benchmarking ou encore l'étude comparative sur la place du secteur en Tunisie par rapport aux principaux pays concurrents, essentiellement : l'Espagne, la Turquie, la Roumanie, la Pologne, le Maroc..., a montré l'insuffisance de la capacité productive des entreprises tunisiennes et la faible maîtrise des technologies et des services. Le taux de croissance annuel moyen de la production est situé à 20% et l'on prévoit une valeur ajoutée de l'ordre de 1000 TND au terme de l'année 2006.
Compétitivité, prix pas toujours prouvée
Conformément aux conclusions de l'étude, la capacité de la production des 84 entreprises de la branche (dont 29 totalement exportatrices) est incapable d'aborder les marchés internationaux. Plusieurs facteurs de développement à court et moyen terme sont à améliorer parmi lesquels la gestion des déchets, la maîtrise des procédés, la gestion de l'approvisionnement et les lignes de la production. Le positionnement des produits a montré les faibles quantités fabriquées pour certains articles et leurs faibles réactivités par rapport à la concurrence en raison d'une faible maîtrise de la qualité, d'un retard technologique et d'une compétitivité (qualité/prix) pas toujours prouvée.
Outre la vulnérabilité de la branche à la concurrence étrangère, le secteur est confronté à d'autres menaces dont l'incapacité de contrôler la concurrence déloyale et la forte protection douanière. D'où, la nécessaire exploitation des niches porteuses dont le marché de montage de Minibus et l'obligation de saisir les opportunités offertes, particulièrement celles qui sont relatives à la délocalisation des centres de recherche et de développement et à la disponibilité des fonds d'investissement.