Le dossier de cette affaire de vengeance nous a encore retenu tant il dénote des changements néfastes dans le comportement des personnes. Trois personnes ont été marquées à vie par cette affaire. Il s'agit de la victime, de son agresseur et du commanditaire de l'agression. Leurs vies ont basculé à cause d'un esprit revanchard qui ne mène qu'aux abîmes. Pourtant, rien dans le passé de cette jeune fille ne laisse entrevoir une pareille orientation. L'instigatrice de cette affaire est une jeune fille âgée de 33 ans issue d'un milieu social populaire et ayant fait des études secondaires qui ont été achevées par l'obtention d'un baccalauréat. Elle n'a pas opté pour l'université ayant réussi à obtenir un boulot dans l'administration d'une grande chaîne de distribution de la Capitale. Sa situation matérielle s'est améliorée et il ne lui manquait qu'un conjoint pour compléter son petit bonheur. Son poste au travail lui a permis de nouer des liens avec le délégué commercial d'une usine de produits alimentaires. La relation entre les deux jeunes personnes n'a pas cessé de se raffermir et ils ont eu des rencontres en dehors du circuit de travail. Cette complicité bienveillante n'a pas échappé à l'une des collègues de la jeune fille, plus jeune qu'elle, mais plus éveillée à la vie et prête à tout pour réaliser ses objectifs. Ladite collègue a vite fait les yeux doux au délégué commercial suscité et un rapprochement entre les deux personnes a été constaté au grand dam de l'ancienne amie du délégué commercial. Cette dernière était dans tous ses états et a décidé de réagir avant que son éphémère bonheur ne parte en l'air. Elle n'a pas trouvé mieux que de charger des vagabonds de tabasser sa copine. Elle connaissait déjà un ancien camarade de classe qui a versé dans la délinquance et avec qui elle échangeait couramment des propos. Elle s'était ouverte à lui et il avait accepté la mission de gaieté de cœur. La jeune fille a indiqué à son « homme de main » les horaires d'aller et de retour de sa collègue et néanmoins rivale. Le bandit ne s'était pas fait attendre et il avait le soir même établi et exécuté son plan en détournant la jeune fille à un bois pas très loin de chez elle. Elle a essayé en vain de lui opposer de la résistance car le rapport de forces était déséquilibré en faveur du bandit qui était de surcroît armé d'un couteau. Le malfrat a lacéré le visage de la jeune fille et l'a violée en ignorant ses lamentations et ses pleurs. Les propos échangés entre l'agresseur et sa victime ont permis à cette dernière de comprendre que sa collègue était derrière ce détournement et que sa nouvelle conquête masculine en était la raison. La victime a passé un triste début de soirée avant que le malfrat ne la laisse partir non sans lui intimer l'ordre de ne plus fréquenter son nouvel ami. La jeune fille s'était adressée dare-dare à la police et a raconté sa mésaventure aux agents en émettant ses soupçons quant à l'éventuelle implication de sa collègue au travail. Cette dernière a été interpellée mais elle a nié complètement avoir un quelconque lien avec cette agression. Elle a été libérée pour insuffisance de preuves. Le dossier de l'affaire allait se clôturer et l'agression allait s'inscrire contre un inconnu lorsque le même malfrat a été arrêté dans une autre affaire. Comme ses signalements sont conformes à ceux indiqués par la victime du viol, l'instructeur n'a pas manqué de faire le lien. Le bandit a été pressé de questions et il a avoué son forfait précisant que son amie d'enfance était le commanditaire de l'agression. L'affaire a été présentée par notre journal lors de son instruction. Les deux accusés avaient déjà comparu devant la justice en septembre dernier et l'affaire avait été renvoyée sur demande de la défense. Dans une récente audience, la cour a condamné la jeune fille commanditaire à cinq ans de prison ferme et l'agresseur à six ans de prison. Les deux condamnés ont interjeté appel.