La finale de la coupe de la CAF ne présente pas seulement la caractéristique d'être tuniso-tunisienne. Elle va mettre en action deux équipes aux courbes, depuis quelque temps contraires. Si la courbe du CS Sfaxien est indubitablement ascendante, celle de l'Etoile, au vu de ses dernières sorties est pour le moins en panne. Si cette finale avait eu lieu il y a deux mois, on aurait donné à l'Etoile, comme disent les bookmakers une cote de 5 contre 1. Mais depuis quelques semaines, les attaquants de l'Etoile n'ont fait que du sur place, alors qu'à Sfax, l'euphorie de la dynamique ne cesse de planer sur son équipe. Bien sûr, ce constat n'a rien de définitif. Tout ne sera pas, peut-être comme voudrait le prétendre la logique. D'abord, dans une grande confrontation telle qu'une finale continentale, l'Etoile se retrouve toujours, ne serait-ce qu'au vu de son expérience. Son effectif, son fond de jeu, sa défense, épargnée par la crise, sont autant d'arguments pour une renaissance subite. Puis, c'est le CS Sfaxien qui risque de faire les frais d'une trop belle période. La concentration peut en pâtir. On ne connaît que trop bien les voltes faces du CS Sfaxien. Irrésistible quand tout baigne dans la concorde et l'entente comme il peut être décevant lorsque la sérénité le fuit. Actuellement il est au top de sa valeur. Il va jouer chez lui cette première édition. L'Etoile n'est pas au zenith de sa forme. Tout concourt donc pour une prise d'option par les Sfaxiens. Mais, répétons-le tout n'est pas si simple. L'Etoile joue non seulement gros pour conquérir ce trophée, mais aussi et surtout son avenir immédiat. Elle ne pourra pas mettre ses récents échecs en championnat sur le compte d'un creux de vague passager, si elle ne réussit pas cet après-midi une honorable prestation. Alors des deux côtés, c'est le mental qui va être mis en exécution pour dépasser l'euphorie sfaxienne qui peut cacher une déconcentration ou du côté soussien pour mettre en branle une opération de renaissance. En attendant et dans une perspective uniquement technique, tout semble nous préparer un duel épique entre une défense sahélienne parfaite et une ligne offensive sfaxienne sans égale aujourd'hui, dans le pays. Faut-il nous résigner donc à un spectacle tronqué où tout le jeu va être entre une seule défense et une seule attaque ? Le risque est certes grand, car il manquera en plus sur le banc de l'Etoile, une stabilité que la dernière crise ne peut ne pas accuser malgré tout. Tout en égrenant ces vérités toutes théoriques, on ne peut aussi ne pas penser à d'autres impondérables qui démentiraient les assertions les plus solides. Comme les contres, les balles arrêtées ou tout simplement un réveil brutal de cette coriace Etoile. Il serait facile de prévoir un nul blanc. Mais ne le souhaitons pas. Car il y va du prestige d'une finale tuniso-tunisienne.