De par sa position dans la sphère sociale et le développement économique, la femme dispose d'un rôle important et indéniable dans la prise de décision. Mais sa représentativité au niveau des postes stratégiques reste limitée et en deça des attentes notamment en Afrique et même au niveau de la région. Selon les statistiques, les femmes ne représentent que 9 % des parlementaires, un taux très bas par rapport à la moyenne internationale qui est de l'ordre de 13,4 %. Pour améliorer la situation, quelques initiatives sont prises en faveur de la femme, notamment la création d'un réseau de réflexion ou des tables rondes sur la question. L'Institut International de Recherche et de Formation des Nations Unies pour la Promotion de la Femme (UN-INSTRAW) et le Centre de la Femme Arabe pour la Formation et la Recherche (CAWTAR) ont organisé récemment une table ronde nationale de réflexion. Il s'agit de la troisième, après celles tenues au Maroc et en Algérie. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet conjoint, initié par les deux partenaires, intitulé « Renforcement du leadership féminin et de la participation des femmes à la vie politique et aux processus de prise de décision en Algérie, au Maroc et en Tunisie". En fait jusque-là les femmes ont peu de possibilités de participer, d'influencer ou de déterminer les orientations politiques, économiques ou sociales de leurs pays. C'est un constat confirmé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). La femme arabe a toujours été éloignée du paysage politique et de la prise de décision et ce, à cause de l'héritage culturel, religieux et social. Ses chances de s'impliquer dans ce processus sont réduites même trop à l'exception de quelques-unes qui ont réussi à s'imposer d'une manière ou d'une autre dans le paysage politique. Cette situation certes le développement socio-économique de toute société qui marginalise ses citoyens toutes tranches d'âges confondues. Pour y trouver des remèdes, un ensemble de spécialistes, de représentants de ministères, de partis politiques, du Parlement, du Sénat, d'institutions gouvernementales et non-gouvernementales, ainsi que des experts, des chercheurs et des professionnels des Médias se sont réunis dernièrement autour d'une table ronde pour discuter des composantes d'un projet de renforcement du leadership féminin et de la participation des femmes à la vie politique et aux processus de prise de décision en Algérie, au Maroc et en Tunisie. La rencontre fut une occasion de débattre de la trajectoire du projet lors de la prochaine période.
Echange de points de vue En outre, la table ronde a offert l'opportunité d'échanger les points de vue au sujet des étapes du projet déjà initié, notamment l'état des lieux et la participation de la femme à la vie politique, incluant les acteurs principaux et les priorités nationales et subrégionales identifiées. De même qu'un échange des expériences et des bonnes pratiques entre les participant(e)s à propos des problématiques posées en rapport avec la question du leadership féminin et la participation des femmes à la vie politique et aux processus de prise de décisions au niveau local. Il est à noter que ce projet qui s'étend sur trois ans. Il a été instauré par l'Institut International de Recherche et de Formation des Nations Unies pour la Promotion de la Femme (UN-INSTRAW) et le Centre de la Femme Arabe pour la Formation et la Recherche (CAWTAR) en Juin 2008, avec un financement du gouvernement du Royaume d'Espagne. Ce projet contribue à une meilleure intégration des femmes dans la vie politique et dans les processus de prise de décisions en Algérie, au Maroc et en Tunisie, considérés comme des pays ouverts à la participation de la femme, ayant en ce sens affirmé leur volonté de promouvoir ses droits, et ayant ratifié les principaux instruments internationaux et les conventions visant la réalisation de l'égalité entre les deux sexes dans l'exercice des droits politiques. Pour ce faire, plusieurs activités sont programmées en matière de recherche, renforcement de capacités, de plaidoyer et de communication, afin d'assurer un meilleur impact sur la réalité de l'exercice des femmes de leurs droits politiques et promouvoir leurs rôles dans la prise de décision, à tous les niveaux.