Deux jeux vidéos sont sortis juste quelques heures après l'inoubliable aventure burlesque de Bush avec les chaussures irakiennes. Après le journaliste Mountadhar AlZaidi qui a fait preuve de courage en jetant sa paire de chaussures à la figure du président qui se prend pour le maître incontesté du monde depuis son investiture en 2000, c'est le tour aux millions d'internautes (enfants, jeunes et adultes) de se procurer des moments de plaisir en « savatant » le maudit président ! Les histoires de godasses ont toujours eu un effet significatif dans la tradition et la culture arabe ! A défaut de pierre, nos vénérables pèlerins ne lancent-ils pas leurs savates pour lapider le Satan ? Même en politique, la chaussure fut une fois utilisée à l'ONU, souvenez-vous, par un certain Khrouchtchev qui donna un coup de chaussure sur la table pour protester contre un délégué philippin qui assimilait les pays de l'Europe de l'Est à des colonies de l'URSS ! Ce coup de chaussure restera indélébile de mémoire d'homme. Si les chaussures du journaliste irakien avaient été évitées in extremis par Bush, lors de la conférence de presse tenue en signe d'adieu à l'Irak, c'est dans le jeu électronique, auquel les petits irakiens s'adonnent à cœur joie, qu'ils sauront atteindre mille fois par jour la figure de cet intrus indésirable en le chassant à coups de chaussures. Ainsi ils savoureront dans cet univers ludique, ne serait-ce que virtuellement, une revanche tant espérée, tant attendue ! Et ils s'en réjouiront davantage, quand un jour, en vue de promouvoir leurs jeux, ces ingénieux concepteurs remplaceront les chaussures actuelles par d'autres plus grosses, plus fortes, des brodequins ou des rangers, par exemple ! Un très beau cadeau offert en cette fin d'année par les auteurs de ces jeux aux enfants irakiens: des jeux pleins d'humour et de symbolisme. Les milliers d'irakiens massacrés, disparus, emprisonnés, torturés et expatriés sont bel et bien l'œuvre désastreuse de ce Bush qui, comme pour se repentir, vient de rappeler à qui veut l'entendre que l'invasion de l'Irak était une erreur ! (Il fallait dire une horreur !) Les petits Irakiens, restés orphelins, n'ont pour le moment qu'un seul réconfort, c'est de se livrer à ce jeu pour remporter une victoire en déversant leur rancune sur ce président va-t-en-guerre qui les a tant humiliés, tant dupés, tant déçus par ses manœuvres belliqueuses. Par ce jeu, ces petits irakiens sauront que la vengeance est un plat qui se mange froid : tant que l'occupant n'est pas encore parti, ils ne se lasseront pas de le bombarder à coups de chaussures à travers leur jeu, le seul moyen dont ils disposent pour intimider ce grand ennemi du peuple irakien qui voulait s'ériger en justicier, venu au secours de ses « amis » alors que tout le monde sait que les Etats-Unis n'ont pas d'amis, mais rien que des intérêts ! Les enfants irakiens n'oublieront jamais de remercier les auteurs de ces jeux, (parce qu'ils ne sont pas ingrats !) qui leur ont permis de se mettre dans la peau de Mountadhar AlZaidi, ce héros national qui a su démontrer aux peuples arabes passifs et défaitistes qu'il n'est pas un mouton de Panurge ! Quant à moi, ne vous en déplaise, je joue volontiers à ce jeu de chaussures anti-Bush ! J'en ai lancé jusqu'à présent 100, mais le méchant n'en a reçu que 75. Ne vous en faites pas ; je vais tenir bon. Je viserai mieux les prochains jours pour réussir tous les coups ! Croyez-moi ! A vrai dire, c'est un sacré défoulement !