* Sous un autre angle : L'arrière-goût d'inachevé des Etoilés * Hamza Baghouli à l'Etoile, c'est l'impasse Sur le papier Ben Chikha et Rohr optaient pour le 4-3-3. A priori le match s'annonçait offensif. Mais on connaît le subterfuge du 4-3-3: c'est le système le plus flexible. Il peut facilement se muer en 4-4-2 voire en 4-5-1. Et on a bien vu que, dix minutes à peine après le coup d'envoi, Tchala laissait le poste d'avant centre nominal à Messaadi, se décalant sur la droite et que derrière, Ouertani, pivot aux consignes strictes, se tenait derrière Yahia et Sellami. Puisque le football est fait de mimetisme, à peine Ben Chikha eut-il réajusté ce dispositif, ci-haut décrit, Gernot Rohr en faisait autant avec Mabrouki , pivot à son tour, derrière les deux fers de lance Nafkha et Gharbi. L'Etoile déplore certes l'absence de Bukari, véritable fonceur dans les 18 mètres adverses. Mais à l'évidence les balles ne parvenaient pas à Emeka. Même raisonnement pour le Club Africain qui essaie néanmoins de tisser des actions linéaires et de se frayer de l'espace dans le terrain adverse. En revanche, l'Etoile du Sahel opte pour les passes en profondeur. Sauf, que, autant pour les Clubistes, que pour les Etoilés, les idées claires manquent; la construction de jeu fait défaut l'animation aussi; les passes dans le dos de l'adversaire également. Dès lors, les attaquants sont démunis en munitions. Messaadi est mis sous l'éteignoir par Jmel. Sur le flanc opposé Bachtobji colle à la culotte à Emeka. L'attaquant clubiste Messadi autant que le fer de lance étoilé Emeka sont donc, chacun, isolés le premier sans relais avec les deux demi pointes Dhaouadi et Tchala; l'autre donnant l'impression de ne pas parler le même langage que Sassi et Tembo.
Nafkha anti-conventionnel Il n'empêche: malgré toute sa volonté de tisser des actions réfléchies, malgré un coup franc superbement botté par Sellami (11') et de peu à côté, on avait l'impression que le match n'était pas destiné à s'égrenner , car l'excès de tacticisme de part et d'autre n'autorisait guère des initiatives individuelles. Sans doute, Tchala peut-il semer la confusion dans la défense étoilée pour peu qu'il reprenne, de temps à autre, instinctivement, son rôle d'attaquant de pointe. S'il va au centre, l'axe étoilé passe de mauvais moments. Cela, Ben Chikha a fini par le comprendre dès la 25' ordonnant – ou plutôt cautionnant – Tchala derrière Messaoudi. Il faut aussi souligner – là aussi – que la seule action dangereuse de l'Etoile a été pour ainsi dire anti-conventionnelle. Las de devoir boucher les espaces et de marquer son vis-à-vis, Nafkha s'était résolument engagé, balle au pied, à la 24', donnant la possibilité de tirer en force. Nefzi renvoie maladroitement sur Gharbi hors-jeu. Ce sont là les seules actions dignes d'être relevées. Sinon, on ne comprend pas que, pratiquement, toutes les balles arrêtées, près des 18 mètres étoilés, fussent confiées à Sellami. Exécution de coups francs donc téléphonées, prévisibles pour le gardien Methlouthi. Et l'on sait d'ailleurs que s'ils en ratent la première, les "talentueux gauchers" en rateront les autres. Pour le reste, le jeu fut haché, ennuyeux même. Il était aisé aux communs des mortels de prévoir l'issue d'une action, ou d'imaginer qui donnerait la balle à qui… Cela était valable jusqu'à la 36ème minute, quand l'Etoile se mit en tête de foncer dans les couloirs, inspirée par Nafkha. Les limites clubistes dans ces deux trançons furent mises à nu. Nafkha avait – le seul – flairé la brèche. Il appela donc ses latéraux à gagner quelques mètres – à droite et à gauche – dans le terrain clubiste, et après deux rushs percutants, la troisième fut la bonne (36'): une balle en or pour Messaab Sassi, curieusement "ignoré" par les défenseurs clubistes. Celui-ci croise calmement son tir du pied gauche. Contrairement à ce qu'avancent quelques commentateurs, à chaud, Nefzi n'assume aucune responsabilité sur le but. Le Club Africain réagit certes, alors que l'Etoile adopte une tactique attentiste cherchant logiquement les contres. A la 42', les attaquants clubistes pastichent sur une balle de Messsaadi renvoyée par la transversale. Ils rampent donc, mais sans idées claires. Et du coup, vers la fin de la mi-temps, les Etoilés retrouvent "la sérénité", terme à la mode à Sousse.
Les minutes s'égrennent mais sur le final… Tiédeur d'un dimanche grisâtre. Le stade de Radès est trop vaste pour ce "petit événement". Le public étoilé n'a pas suivi son équipe. Mais le plus beau public de Tunisie, celui du Club Africain, manquait d'enthousiasme. Il ne retrouve toujours pas son équipe. Il y manque la ferveur. Peut-être aussi qu'on s'est résigné à comptabiliser cette saison dans "les comptes et profits". Non que les Clubistes manquent de volontarisme ou qu'ils rechignent à la besogne. Mais ils sont lents et, de surcroît, cette stratégie consistant à trop user des centrages recherchant un Tchala encore en deçà de sa forme, fait le jeu des défenseurs athlétiques étoilés. Ben Chikha incorpore El Ifa à la place de Drebali auquel on impute la faute sur le but étoilé, et de son côté, Rohr incorpore Abdennour à la place de Meriah. Il y aurait néanmoins à poser une question précise à l'entraîneur clubiste: Sellami peut-il faire le régisseur central? Peut-il faire aussi le régisseur derrière les pointes? Dans les deux cas, ce n'est pas évident. Autant ce pied gauche est créatif, déterminant sous certains aspects, autant il est pénalisant pour l'équipe dès lors qu'il s'agit d'orienter l'action. En l'alignant sur l'axe à hauteur des 25 mètres de la cage étoilée. Ben Chikha empêche Sellami de créer une authentique force de percussion sur la gauche. Cela fait que le Club Africain est privé de jeu sur les ailes, alors que le flanc droit étoilé est loin d'être intraitable. A vingt minutes de la fin de la rencontre on ne pouvait espérer assister à du beau jeu. Les Etoilés gèrent cet avantage et, pour y parvenir, ils deviennent réalistes luttant balle sur balle. Plaire? Ils s'en moquent. Le problème c'est que les Clubistes paraissent résignés. Tout au plus, Ben Chikha procède-t-il à des changements sans incidences tactiques comme lorsqu'il remplace Sellami – victime de la tactique clubiste justement - par Bouchaaâla (75'). De l'autre côté, Belhaj Frej supplée Gharbi. Et là, c'est un changement tactique: renforcer le deuxième écran défensif devant l'arrière garde étoilée. Les Clubistes ont-ils tenté tout ce qui était en leurs moyens pour renverser la vapeur? Non. Est-ce de leur faute? Oui et non. Oui, dans la mesure où la méforme de joueurs-clés comme Wissem Ben Yahia (tardivement remplacé par Melliti), ainsi que celle de Tchala ont pesé sur le métabolisme général de l'équipe. Non dans la mesure où, comme d'habitude, Ben Chikha ne sait faire que des lectures au premier degré de ses matches: il est incapable d'imaginer des réajustements tactiques. C'est un peu le reflet caractériel du personnage: quand il part sur des certitudes, avoir à les corriger lui donne l'impression de se déjuger. Le football, néanmoins, n'est pas une science exacte. C'est même ce qu'il y a de plus relatif. Le Club Africain était sur le point de sortir de la course… La saison dernière, il s'était, à un certain moment, retrouvé à moins de six points de l'Etoile. Puis ce fut la remontée spectaculaire car, justement, Ben Chikha avait eu l'intelligence d'écouter les autres et d'apporter de l'eau à son vin… Mais puisqu'il y a toujours une justice immanente, c'est ce Tchala, hué, maudit en cette après-midi de grisaille qui piquait la tête décisive dans les filets de Methlouthi. Délivrance. Force de caractère. Une certaine Baraka. Le Club Africain devient, du coup, irrésistible, lors des sept dernières minutes du match. Et celui-ci n'aura valu que par cet épilogue, ce rebond final, car justement, rien n'est jamais acquis en football. Et rien n'est jamais perdu. Raouf KHALSI
Synopsis Stade du 7 Novembre de Radès Temps froid et couvert Assistance nombreuse Trio arbitral belge dirigé par Franck Dibleker Joueurs avertis: Tchala (CA) Tonniche, Nafkha, Mossaâb Sassi, Berradhia (ESS) Buts de M. Sassi (36') pour l'ESS Tchala (90+2') pour le CA Formation des équipes CA: Nefzi – Souissi – Amri – Derbali – Bachtobji – Ouertani – Ben Yahia – Sellami – Tchala – Dhaouadi Remplacements de Derbali par Ifa (46') – Sellami par Bouchaâla (71') – Ben Yahia apr Melliti (79') ESS: Methlouthi – Berradhia – Mériah – Jmel – Tonniche – Nafkha – Mabrouk – Fayo – Gharbi – M. Sassi – Opara Remplacements de Meriah par Abdennour (46'), M. Sassi par Belhadj (73') – Opara par Ben Dhifallah (87')
A chaud Ben Chikha : « Non je ne suis pas énervé » « Nous nous attendions à une telle réaction d'orgueil de l'Etoile. Nous avons encaissé un but sur une touche, une bévue impardonnable. Mais en deuxième mi-temps nous avons renversé la vapeur et il faut souligner que nous avons introduit El Ifa, Bouchaâla, Melliti et avons finalement joué avec quatre joueurs offensifs. Je n'avais pas le droit de toucher à une défense qui n'avait pas encaissé de but durant les cinq matches précédents. L'animation du jeu au milieu nous aura manqué, mais bon, il faut savoir l'accepter. Cela, soyez sûr que j'étais confiant, calme et rassurant envers mes joueurs à la mi-temps ».
Mohsen Habacha : « L'Etoile se porte bien » « Après notre but, nous aurions pu en marquer un autre. En tous les cas ce fut un beau match et je peux rassurer nos supporters : l'Etoile se porte bien et elle se remet en marche ». ------------------------------------ Sous un autre angle : L'arrière-goût d'inachevé des Etoilés
Le temps additionnel s'est avéré cruel pour les Etoilés qui ont vu venir le succès à Radès mais qu'ils ont mal su sauvegarder jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre belge. Pourtant, les hommes de Gernot Rohr du reste autant que ceux de B. Chikha ont entamé la rencontre comme il fallait avec une envie de gagner évidente même si les deux protagonistes avaient la peur au ventre d'encaisser un but. Les Etoilés qui restaient sur une défaite subie à Sousse devant le leader espérantiste se devaient de se ressaisir aux dépens de leurs poursuivants immédiats. La première mi-temps allait révéler un ensemble étoilé enthousiaste organisé en un 4-3-3 résolument offensif, un schéma tactique qu'affectionne Gernot Rohr. La défense étoilée, en dépit de l'absence de son capitaine Felhi n'a pas eu à souffrir devant des Clubistes manquant d'arguments offensifs. La défense sahélienne s'est chargé de bloquer Dhaouadi dans le couloir gauche, Berradhia l'a constamment muselé pour annihiler les chevauchées et les contres du clubiste tandis que Mériah surveillait de près Tchala. Les longues balles balancées en profondeur par Sellami et B. Yahia n'ont pas inquiété le longiligne et néanmoins expérimenté Mejdi Tenniche et son compère de l'axe Ammar Jmel. Mais, le tort de l'Etoile est de ne pas garder le ballon pour tenter de dissuader les clubistes voire de leur faire perdre patience. Le milieu du terrain recomposé n'a pas gagné beaucoup de duels. La plupart de ceux-ci ont tourné à l'avantage des clubistes. Il a fallu que Nafkha prenne l'initiative devant pour que la différence soit faite. Une attaque placée et une passe décisive du même Nafkha à Mossaâb Sassi permet à l'Etoile d'ouvrir la marque par le jeune Sassi dont le tir au ras du poteau gauche trompe Nefzi (37').
La sortie de Meriah La deuxième mi-temps a été presque entièrement à l'avantage des locaux. Quelque peu désordonnés, les coéquipiers de Wissem B. Yahia ne parviennent pas à prendre en défaut une défense étoilée très repliée mais hermétique. Même Tembo et Sassi reviennent en position défensive pour bloquer les deux couloirs plus qu'il n'en faut à leur défense laissant le champ libre aux Clubistes qui s'approprient le milieu et par voie de conséquence s'installent dans la zone de l'Etoile. Le poids du match s'alourdit sur une défense sahélienne presque rénonciatrice dégageant à la va-vite les ballons que centrent Dhaouadi ou les deux latéraux et surtout gauche Anis Amri . Et l'on est en droit de se poser la question sur la sortie de Mehdi Mériah remplacé par Aymen Abdennour. Le jeune étoilé, en dépit de sa grande volonté commet en effet trop de fautes sur l'adversaire dans des endroits stratégiques du terrain. Nanti d'un physique de déménageur mais ayant un déficit technique évident, Abdennour a compliqué à plusieurs reprises la tâche à ses coéquipiers. D'ailleurs, le coach clubiste a vu juste en ordonnant à Dhaouadi d'opérer sur le flanc droit de l'attaque clubiste là où il y a effectivement Abdennour. La défense étoilée résiste tout de même, se dégage . Tembo amorce des contres meurtriers qu'il ne peut achever car manquant de soutien. Le temps s'écoule vite pour des clubistes impatients, pas trop vite pour des Etoilés pressés dans leur zone pour garder jalousement l'avance du but de Sassi. Mais une faute de placement de Hamdi Mabrouk sur un corner de Dhaouadi permet à Tchala de rétablir l'équilibre (90'+2'). Pourtant, l'Etoile aurait pu aspirer à la victoire si elle ne s'était pas montré trop défensive en deuxième mi-temps. Et le CA de rester invaincu. Mounir EL GAIED ------------------------------------ Hamza Baghouli à l'Etoile, c'est l'impasse Farouk Ben Mustapha, un contrat de 18 mois avec le CAB
Notre source est sûre : Hamza Baghouli ne passera dans une quelconque équipe qu'en contre-partie de la somme de 600.000 dinars, plafond fixé par Ahmed Karoui pour libérer le joueur sous contrat jusqu'à 2011. Lequel joueur tient à endosser le maillot de l'E.S.Sahel. C'est pourquoi nous disons que la solution n'est pas pour bientôt. Par ailleurs, le jeune gardien de buts Farouk Ben Mustapha, lui aussi convoité par l'E.S.Sahel a signé un contrat d'une durée de 18 mois avec le C.A.Bizertin.