Jugeant la chronique du Dr. Rafaâ Ben Achour en parfaite symbiose avec notre ligne éditoriale, nous avons jugé utile de la republier dans le « Langage du Temps ». La voici : Depuis le déclenchement de l'offensive militaire israélienne contre Gaza, le 27 décembre 2008, les pays arabes divisés sont parvenus, lors de la réunion du Conseil de leur Ligue, à un consensus minimum, consistant à entreprendre une démarche auprès du Conseil de sécurité de l'ONU pour que ce dernier décrète un cessez-le-feu immédiat. La démarche était vouée à un échec, plus que prévisible en raison du soutien par au moins l'un des membres permanents du Conseil de sécurité (les Etats-Unis) à l'offensive israélienne, qualifiée de légitime défense, après la reprise de tirs de roquettes sur Israël à partir de l'enclave de Gaza par la résistance palestinienne. En effet, la démarche arabe n'a même pas réussi à engendrer une simple déclaration du président du Conseil de sécurité. Suite à cet échec, et au lendemain du déclenchement de l'offensive terrestre, une délégation arabe s'est déplacée à New York, pour inciter le Conseil de sécurité à adopter une résolution contraignante en vertu du chapitre VII de la Charte et plus précisément sur la base de l'article 39 de celle-ci. Aujourd'hui, le Conseil de sécurité n'est pas encore « mûr » pour adopter une telle résolution. Le précédent de la guerre de 2006, nous enseigne que le refus américain ne sera pas levé de sitôt. La résolution 1701 (2006), du 17 août 2006, n'a été adoptée qu'à l'issue du 30ème jour de guerre au moment où l'armée israélienne commençait à donner des signes de fatigue. En 2009, il n'est pas permis de laisser les crimes israéliens se perpétuer encore pendant 20 jours. Si tel devait être le cas, il ne resterait plus rien de Gaza et de sa population. La démarche arabe devrait consister à soumettre au vote du Conseil de sécurité un projet de résolution. Ce dernier butera sûrement sur le vote négatif de l'un au moins des membres du Conseil de sécurité. Dès ce moment, les Arabes pourront déplacer le débat devant l'Assemblée générale des Nations Unies en vertu de la résolution n°377 (V) de l'A.G des Nations Unies « Union pour le maintien de la paix » plus connue sous la dénomination Résolution Achesson du nom de son inspirateur, le secrétaire d'Etat américain Dean Achesson, de l'époque. En vertu de cette résolution « dans tous les cas où paraît exister une menace contre la paix, une rupture de la paix ou un acte d'agression et où du fait que l'unanimité n'a pas pu se réaliser parmi ses membres permanents, le Conseil de sécurité manque de s'acquitter de sa responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale, l'Assemblée générale examinera immédiatement la question afin de faire aux membres des recommandations appropriées sur les mesures collectives à prendre, y compris, s'il s'agit d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression, l'utilisation de la force armée en cas de besoin, pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales ». Ainsi, en déplaçant le débat du Conseil de sécurité vers l'Assemblée générale, une résolution pourra être prise et la majorité absolue de la communauté internationale aura exprimé sa désapprobation. C'est un résultat maigre, mais c'est la seule envisageable et que la diplomatie arabe soit pour le moment capable d'obtenir.