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L'autorité parentale : Quelles limites ? - Il y a le risque qu'on passe d'un extrême à l'autre...
D'UNE EPOQUE A L'AUTRE
Publié dans Le Temps le 12 - 01 - 2009

Dans une société étant passée du traditionalisme du temps de la colonisation à la modernité au début de l'indépendance, la relation parents/enfants en Tunisie a beaucoup évolué. Une évolution qui pose, depuis un certain moment, des défis énormes ayant lien avec l'équation difficile à réaliser, entre autorité, respect et épanouissement des jeunes.
En Tunisie, comme dans tous les pays arabo-musulmans, la structure de la famille a toujours été patriarcale. Le père était, du moins en ce qui concerne les décisions importantes, celui qui a le dernier mot. Le rôle de la mère était réduit à un « catalyseur » entre les enfants, tenues généralement à l'écart, et le père. Elle faisait souvent le « postier » entre les deux parties.
Cette mise à l'écart et cette « distance » était considérée comme le meilleur moyen d'imposer, pour le père, un respect sans faille de la part de ses enfants, garçons et filles.
Les traditions héritées depuis fort longtemps d'une société, jadis structurée sur le modèle tribal, ainsi qu'une certaine interprétation des textes religieux ayant trait au respect des parents et au comportement quotidien en général, ont favorisé cette relation fondée sur une absence quasi-totale de tout dialogue et ou communication.
Le Prix Nobel de littérature Néjib Mahfoudh a brillamment exposé dans sa célèbre « trilogie » le rôle dominant du père dans la famille orientale traditionnelle. Un homme, « Si Essayed », outrageusement dominant qui impose un silence religieux durant sa présence à la maison.
Dans un tel contexte, parler de communication au sein de la famille est une question qui ne se posait même pas.
Les effets sur les enfants d'alors étaient énormes et à multiples facettes.
Les psychologues précisent que les comportements de ces enfants, devenus jeunes, dépendaient en partie des « séquelles » dans l'inconscience laissée par cette relation. La timidité ou l'agressivité ne sont que le prolongement inévitable du passé vécu pendant l'enfance.
Le besoin de s'exprimer, de donner son avis, parfois sur ses propres problèmes, reste une envie latente. A l'âge adulte et faute d'apprentissage communicatif et d'épanouissement de la personnalité, ce besoin de s'exprimer ne peut pas se faire d'une manière « conventionnelle ».
Le camp traditionaliste et tous ceux qui croient aux vertus de la discipline ne sont pas avares en louanges à ce système : il permet « d'éviter » les dérapages futurs, il fait apprendre le respect des règles et mœurs de la société (le labeur, le respect...) et permet surtout de propager et de reproduire le même comportement chez les générations futures. Ainsi, la société reste dans un statu quo qui ne pourrait que plaire aux défenseurs de cette vision des choses.
Des mutations qui vont changer la donne !
La société tunisienne s'est accommodée jusqu'à la fin des années soixante et le début des années soixante-dix de cette culture familiale qui reflète un conservatisme tout à fait « normal» à l'époque.
Mais, les mutations profondes que va connaître cette même société, vont, petit à petit, sonner le glas de la famille traditionnelle et créer une nouvelle façon de cohabitation « parents-enfants » mais également, poser de nouveaux problèmes comparables dans leurs effets négatifs à ceux issus de la période précédente.
En effet, avec la sortie massive de la femme tunisienne au travail, la généralisation de l'éducation, l'ouverture grandissante de la société sur l'étranger (immigration importante surtout vers l'Europe occidentale et tourisme massif des Européens en Tunisie), les effets sur le rôle traditionnel du père et sur son autorité vont se faire sentir à tel point qu'on a pu assister à un renversement de tendance et à une certaine déliquescence de la structure familiale. Les jeunes font aujourd'hui presque de leur tête...
Accrochés à la télé et aux ordinateurs,ayant atteint un certain niveau d'éducation, souvent universitaire, et voyant le rôle de leurs mères dans la famille évoluer de plus en plus, les jeunes ont d'une part, la capacité de s'exprimer et de donner leurs avis et d'autre part, ils trouvent, en la mêre un nouvel acteur plus « abordable ». Le père se trouve poussé à changer d'attitude d'autant plus qu'i fait, lui même, partie d'une génération relativement émancipée.
Mais la communication, qui va crescendo, ne va pas manquer de créer de plus en plus d'égalité entre les acteurs de la famille et disloquer cette peur de subir les foudres du père en cas de « dérapage » comportementale.
Aussi, les pères nés dans les années cinquante et les années soixante, et qui n'étaient guère gâtés par leurs parents, ne vont pas rééditer la même expérience avec leur propre progéniture et vont plutôt donner à leurs enfants quelque chose qu'ils n'ont pas connu eux mêmes. Une façon de se disculper. Psychologiquement, c'est explicable.
Malgré les bienfaits de cette évolution et de cette « démocratisation » de la vie familiale et Tunisie, il n'en demeure pas moins qu'elle a créé tout un lot de problèmes qui sont à l'origine de plusieurs difficultés vécues aujourd'hui par la jeunesse tunisienne.
Le premier est bien évidemment celui du niveau d'apprentissage à l'école qui connaît aujourd'hui un net fléchissement du en grande partie au manque de « curiosité ». Les élèves et étudiants s'intéressent plutôt au côté loisirs et à tout ce qui a trait au divertissement. Histoire d'être « in ». On se contente généralement à reproduire, le jour des examens, ce qu'on a appris en classe et peut importe si les résultats ne vont pas suivre. En tout cas, on risque pas grand chose à la maison.
D'autres problèmes sont également posés et sont, peut être, plus inquiétants tes que les passe-temps favoris diminués aux activités qui n'ont aucun effet sur la création d'une personnalité saine et équilibrée (jeu de cartes, rencontres dans les salons de thé... ). Les activités à caractère culturel ne sont pas vraiment du goût de nos jeunes. Même côté sport, les jeunes préfèrent plutôt regarder les matchs et soutenir « avec ferveur » une telle ou telle équipe que de pratiquer le sport. D'ailleurs, le tabagisme et à un degré moindre l'alcoolisme, qui sont des obstacles à s'adonner au sport, sont en quelque sorte le résultat de la perte d'autorité dans la famille. Etant jeune fumeur n'est plus traité aujourd'hui avec la même sévérité d'antan.
Y'a t-il une voie médiane
On peut certes multiplier les exemples sur les effets négatifs engendrés par ce nouveau climat qui règne dans la famille actuelle, mais est-il pour autant soutenable d'appeler à un retour à des pratiques désuètes ?. Certainement pas. Et d'ailleurs ce n'est plus possible car il s'agit d'une donne qui échappe au contrôle de la société.
L'équilibre entre ces deux voies ne peut se retrouver que si les parents eux-mêmes donnent le bon exemple. Il ne sert à rien de se lamenter sur ces changements et sur l'éducation des enfants si on leur donne pas dès leur bas âge la possibilité de « copier » un comportement parental équilibré dans les sens social et psychologique.
Une famille où règne une entente et une quiétude entres les deux parents et où on donne de la place à tout ce qui est culturel pourrait influencer positivement sur le comportement futur des enfants.
Il faut pas s'étonner pourquoi tel ou tel jeune n'est pas porté sur la lecture s'il n'a jamais vu son père entrain de lire un journal.


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