L'industrie tunisienne est-elle à l'abri du marasme qui affecte les pays les plus industrialisés ?. Le secteur secondaire est-il aussi immunisé qu'on ne le croyait ? . Le ralentissement industriel et le recul de la consommation européenne auront-ils d'impacts sur les unités productives tunisiennes ?. A vrai dire et tout comme le secteur bancaire et financier tunisien, l'industrie a également fait preuve de solidité face à la crise. Le recul de 1,5% des exportations pour les produits manufacturiers, la perte de compétitivité dans le secteur du textile-habillement, le trop-plein du chômage technique, partiel ou structurel, l'arrêt d'activité de certaines unités productives et la remise en question d'un ou de deux projets d'investissement direct étranger...n'ont pas contribué, paraît-il, à altérer le bilan 2008 de l'industrie. Le bilan 2008 a été officiellement déclaré positif. Malgré le ralentissement confirmé des exportations manufacturières au cours des deux derniers mois de l'année 2008 et les prémices d'une contagion, le volume des exportations réalisé en 2008 a dépassé l'objectif de réaliser 18000 MDT en 2010. Au terme de l'année 2008, les exportations tunisiennes ont totalisé une valeur de 18700 MDT, soit un rythme de croissance de 20%. En dépit des échos relatifs à la suppression d'un bon nombre d'emplois industriels, le bilan 2008 de création et de destruction d'emplois, est déclaré positif ou équilibré. Le ralentissement spectaculaire des exportations réalisées dans le secteur du textile-habillement n'a pas jusque-là affecté le rythme global des exportations. Mais ce qui est sûr c'est que l'année en cours est l'année de tous les défis. L'enjeu est de taille, surtout en prenant en considération la vulnérabilité de l'entreprise tunisienne en général, laquelle subit encore les problèmes chroniques de financement, de mauvaise gestion et de qualité. Toutefois les insuffisances et les défectuosités de l'entreprise tunisienne, ne doivent en aucun cas occulter les efforts déployés pour la promotion de leur compétitivité. Les résultats 2008 du programme national de soutien à la création d'entreprise, du programme de qualité et autres initiatives engagées en faveur de l'entreprise sont dans l'ensemble positifs mais restent insuffisants, mais La conjoncture actuelle nécessite une implication plus poussée des entreprises tunisiennes aux programmes de mise à niveau, de restructuration et de soutien. Les mécanismes d'appui sont également appelés à jouer pleinement leurs rôles. Autrement dit, le temps des abus de confiance, de traitements inégaux et illégaux, des dossiers portés classés, de ségrégation régionale...est révolu. En dehors des imperfections relatives dans le fonctionnement de certains mécanismes d'appui, les indicateurs quantitatifs sont en perpétuelle évolution.
4145 entreprises adhérées au programme de mise à niveau Au terme de l'année 2008, les pépinières d'entreprises se sont généralisées dans tous les gouvernorats pour totaliser 25 pépinières. Par ailleurs le tissu industriel compte 21 guichets uniques et 24 centres d'affaires. 295 conventions d'essaimage ont été approuvées dont 130 projets sont entrés en activité. Au niveau du développement des zones industrielles et des pôles technologiques, un aménagement de 21 zones industrielles est programmé pour l'année 2009 sur un total de 35 régions ciblées couvrant une superficie de 677 hectares. Quatre pôles technologiques sont en cours de réalisation. Pour ce qui est du programme de mise à niveau, 4145 entreprises ont enregistré leur adhésion depuis le lancement du programme en 1995 dont 2843 projets approuvés pour une enveloppe d'investissement estimée à 4670 MDT et un total de 652 MDT de primes. En matière de qualité, 900 entreprises tunisiennes sont actuellement certifiées. L'objectif est d'atteindre 1300 entreprises à la fin de cette année. Ainsi et malgré un effort continu de sensibilisation à la démarche qualité et la mise en place de l'infrastructure qualité adéquate, le nombre des entreprises adhérentes au programme est infime. Ainsi il est beaucoup plus opportun de maximiser la rentabilité et l'efficacité des mécanismes d'appui que d'augmenter leur nombre. Il ne suffit pas de mettre en place les mécanismes, des programmes et des dispositions légales, mais d'assurer plutôt leur suivi et leur bonne application de manière à aider les entreprises à dépasser les avatars de la crise à pérenniser la production industrielle et la création d'emplois.