*L'implication des équipes de santé pour une meilleure éducation et prise en charge est indispensable Les adolescents représentent 15% de la population tunisienne. Cette adolescence est une période de transition à l'âge adulte. C'est une période marquée par la transformation biologique, psychologique et sociale, la fréquence des problèmes de santé et surtout par une inadéquation entre les besoins de santé et une sous utilisation du système de soins. Quelle est la perception de nos jeunes des services de santé? Quelles sont leurs attentes? Quel est le rôle de la médecine scolaire dans la promotion de leur santé?
L'adolescence est une période du développement caractérisée par d'importantes transformations physiologiques, morphologiques et psychologiques. Les transformations physiologiques de la puberté constituent l'origine des transformations psychologiques de l'adolescent. Elles suscitent un ajustement psychologique et entraînent une augmentation de la pression et des tensions. Le recours au médecin est nécessaire voire incontournable. Quels sont les motifs de leur consultation? L'étude réalisée par la direction régionale de santé publique de Sousse de 2002 à 2006 a montré que 313 jeunes ont consulté durant les quatre ans parmi lesquels 81% étaient de sexe féminin. 61% étaient de niveau universitaire. 33% ont consulté l'ophtalmologue. 32% ont consulté le gynécologue.20% ont consulté le psychologue. 15% ont eu un entretien avec le médecin scolaire. Ces différentes consultations sont assurées par un médecin scolaire,un psychologue,un gynécologue,une sage femme et deux infirmières. Cette enquête montre que rares les jeunes qui consultent pour des troubles psychologiques ou psychologiques et pourtant les troubles de l'adolescence sont nombreux comme le montre le travail effectué par un centre de santé de base à Bizerte "Sur 130 adolescents, 67% souffrent de douleurs, 34% d'insomnie, 36% d'anxiété, 42% de nervosité,27% de comportement alimentaire et 19% de problèmes relationnels. 46% ont des difficultés scolaires dont 30% sont en rapport avec l'assimilation et 60% avec la concentration. Mais pourquoi nos jeunes consultent de moins en moins le médecin? Une étude effectuée par une équipe médicale à Kairouan a révélé : " En cas de problèmes de santé générale ou émotionnels, 76% des filles et 56% des garçons s'adressent aux amis, 44% aux parents, 20% au médecin généraliste. Les autres au médecin spécialiste, pharmacien, guérisseurs...Plusieurs difficultés les empêchent de consulter sont essentiellement des problèmes d'horaires inadéquats (72%) de compétence du médecin généraliste (63%) d'entourage qui cherche à connaître leurs secrets (53%) mais aussi leur insatisfaction de l'examen médical souvent incomplet (87%), une durée d'attente longue à la consultation (66%) et souvent un manque de courtoisie et un accueil peu chaleureux (52%)." L'étude a expliqué aussi que " les connaissances de ces jeunes paraissent souvent suffisantes concernant l'équipe de médecine scolaire. Par contre, ils accordent une grande importance au diagnostic précoce (75%) à la confidentialité (57%), à l'écoute ( 65%) et au dialogue (54%). Ces résultats témoignent de la nécessité de sensibiliser nos jeunes à la consultation car nombreux sont les adolescents qui ont recours au médecin en période épidémique. L'équipe de santé scolaire peut jouer un rôle important dans la promotion de la santé de nos jeunes. Les programmes d'éducation à la santé et les services ciblant les adolescents ont donc plusieurs défis à relever. La conjugaison des efforts des différents intervenants et l'implication des équipes de santé pour une meilleure éducation et information des jeunes et leurs parents est indispensable.