Le Temps-Agences - L'Iran doit rester ferme et déterminé à mener à bien son programme nucléaire, a affirmé le président Mahmoud Ahmadinejad, deux jours après l'expiration de l'ultimatum des Nations unies. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a pour sa part assuré que Washington n'avait pas renoncé au processus de négociations, qui selon elle, peut aboutir si la communauté internationale fait preuve de cohésion. Le Conseil de sécurité des Nations unies avait sommé Téhéran de geler avant le 21 février ses activités d'enrichissement d'uranium, que les puissances occidentales jugent suspectes. Dans un rapport remis jeudi, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) constate que cet ultimatum est resté lettre morte. Les membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu et l'Allemagne (5+1) se réuniront demain à Londres pour évoquer de nouvelles mesures, après les sanctions imposées dans le cadre de la résolution adoptée le 23 décembre. "Nous avons clairement fait savoir que nous étions engagé dans une démarche diplomatique, que nous croyons que cette voie diplomatique peut réussir si la communauté internationale reste unie", a néanmoins rappelé la secrétaire d'Etat américaine lors d'une conférence de presse à Ottawa à l'issue d'une visite officielle. "Nous devons nous préparer à poursuivre sur la voie du Conseil de sécurité et sur celle qui, espérons-le, peut mener à des négociations", a-t-elle insisté, en écho aux propos tenus un peu plus tôt par Mohamed ElBaradeï, directeur général de l'AIEA. "Nous pensons que la porte est encore ouverte, qu'il y a une fenêtre d'opportunité pour l'Iran et la communauté internationale dans la perspective d'un retour à la table des négociations", a-t-il assuré, à la presse après un entretien avec le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon. Le diplomate égyptien a réitéré son offre de "temps mort", qui propose une suspension du processus d'enrichissement et des sanctions internationales pour permettre la reprise d'un dialogue direct. "D'un côté, la porte reste ouverte à des négociations avec l'Iran, mais, de l'autre, le nouveau rapport de l'AIEA montre que l'Iran ne remplit pas ses obligations", a quant à elle souligné la chancelière allemande Angela Merkel, s'adressant à la presse aux côtés de Jacques Chirac. "Par conséquent, je crois qu'il faut se réjouir que l'on prenne une fois de plus le chemin du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-elle ajouté. Les Etats-Unis et plusieurs pays de l'Union européenne sont favorables à de nouvelles sanctions, mais la Russie a mis en doute leur utilité. Selon Nicholas Burns, secrétaire d'Etat adjoint, Rice a eu une bonne discussion, jeudi à Berlin, avec son homologue russe et les représentants européens. Tous "ont reconnu que l'étape suivante était logiquement la rédaction d'une deuxième résolution au Conseil de sécurité", a souligné le diplomate américain, selon lequel les mesures incitatives proposées en échange du gel du programme d'enrichissement d'uranium resteront en vigueur.
Les USA ne sont pas en position d'attaquer Téhéran a estimé hier que les Etats-Unis n'étaient pas en position d'entreprendre une action militaire contre l'Iran, exhortant Washington et ses alliés à entamer le dialogue. "Nous ne voyons pas que l'Amérique soit en position d'imposer une autre crise à ses contribuables en lançant une nouvelle guerre dans la région", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki. Il répondait ainsi aux propos du vice-président américain Dick Cheney, lequel, actuellement en tournée asiatique, venait de réaffirmer en Australie que "toutes les options sont encore sur la table". Et d'ajouter que "ce serait une grave erreur si une nation comme l'Iran devenait une puissance nucléaire". "Le seul moyen d'atteindre une solution aux querelles, ce sont les négociations et les pourparlers. C'est pourquoi nous voulons que la réunion de Londres prenne une décision courageuse et reprenne les discussions avec l'Iran", a ajouté Mottaki.