* La prévention contre le cancer du col de l'utérus sera dorénavant possible chez nous grâce à la vaccination. Les cancers du sein et du col de l'utérus, sont classés parmi les maladies les plus fréquentes chez la femme. Ils entraînent à la mort s'ils sont découverts à un stade tardif ou assez avancé. Leur incidence est de plus en plus élevée chez nous, d'où l'urgence de multiplier les campagnes de sensibilisation quant à l'importance du dépistage précoce de cette pathologie. Une prise de conscience de cet acte de la part des femmes est primordiale. C'est ainsi qu'elles peuvent être sauvées avant qu'il ne soit trop tard. Dans ce cadre, l'Office National de la Famille et de la Population (ONFP) a choisi d'axer son premier cercle sur la question. Tenu vendredi après-midi à son siège le cercle avait pour thème « la lutte contre les cancers féminins ; un problème de santé publique ». « En Tunisie, le nombre des malades atteintes d'un cancer du sein est en hausse. Les moyens tunisiens en radiothérapie sont nettement insuffisants. Les spécialistes en mammographie, exerçant dans le secteur public sont peu nombreux. De plus, la plupart de nos moyens sont concentrés dans les villes côtières », il s'agit bel et bien de l'état des lieux qui se présente concernant la lutte contre cette pathologie chez nous. Un bilan dressé par le Pr Mansour Ben Abdallah et confirmé par d'autres spécialistes. En fait, le Pr Mongi Mâalej, Chef de service de radiothérapie carcinologique à l'Institut Salah Azaiez précise que l'incidence de ce type de cancer est en nette augmentation essentiellement lors de ces dernières années. On s'attend d'ailleurs à enregistrer jusqu'à 2200 nouveaux cas de cancer du sein chaque année entre 2009 et 2013. Cela implique la multiplication des capacités de prise en charge de cette population d'autant plus que la maladie est beaucoup plus agressive chez les jeunes femmes de moins de 35 ans. A cet effet, Pr Ben Abdallah signale que la prise en charge de cette tranche d'âge est plus difficile et même plus coûteuse sur le secteur de la santé publique.
Dépistage précoce Par conséquent, le dépistage précoce de la pathologie demeure le meilleur remède. Toutefois nous enregistrons encore un grand retard dans le domaine à cause de l'absence d'une stratégie bien ficelée. A cela s'ajoute l'inconscience des femmes de l'importance de cet acte. Terrifiées par l'idée d'être atteintes ou ignorant la maladie, les femmes tunisiennes ne prennent pas l'initiative de se présenter dans les quelques centres spécialisés pour un simple contrôle. Autre fait inquiétant soulevé, le dépistage ne concerne en Tunisie que les femmes âgées entre 49 et 60 ans, « cela veut dire que 50 % des cas ne bénéficieront pas du dépistage de masse », d'après Pr Ben Abdallah. Une fois découvert, le cancer bouleverse la vie des malades, elles deviennent beaucoup plus fragiles. Une longue souffrance commence également pour cette population dans les couloirs des hôpitaux. Il s'agit essentiellement pour celles qui ne sont pas originaires du Grand-Tunis. Des problèmes d'ordre socio-économique se posent pour elles, sans oublier les tracasseries de logement, de prise en charge et du suivi médical. Ces actes nécessitent une présence ponctuelle alors qu'elles ne sont pas bien outillées pour confronter ces difficultés.
Cancer du col de l'utérus Autre maladie à laquelle elles sont confrontées, le cancer du col de l'utérus. Elle peut être écartée grâce à un suivi rigoureux et surtout par la prise de conscience. En effet, les consultations de dépistage précoce sont d'importance majeure, car elles peuvent dévoiler la maladie très tôt. La femme multiplie par conséquent ses chances de guérir et de mener une vie normale. Cependant, les efforts déployés dans le domaine de la sensibilisation et du dépistage précoce restent insuffisants Les données statistiques ont démontré qu'entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994 on comptait 216 cas du cancer du col de l'utérus, dont 195 cas de tumeurs invasives. 5,91 pour 100 mille femmes sont atteintes de ce cancer chaque année, d'après les chiffres affichés en 1994. Les spécialistes parlent d'un décalage entre les régions. Le taux d'incidence selon l'origine géographique est élevé à Sousse, au Kef et à Tunis contre un taux d'incidence bas à Sfax, à l'Ariana et à Kasserine. La prévention contre le cancer du col de l'utérus sera dorénavant possible chez nous grâce à la vaccination antipapillomavirus, c'est ce qui a été annoncé par le Pr Hela Chelly Chef du service de gynécologie obstétrique à la Maternité de la Rabta. En fait, les futures générations seront immunisées contre cette maladie. Pour être efficace, le vaccin doit être injecté avant que la fille ait des rapports sexuels. Se prémunir contre ces cancers curables devient tributaire d'une prise de conscience et surtout d'une multiplication des efforts de dépistage précoce.