Grands-parents et petits-enfants, un monde à part que lie une tendre complicité. Comme une tentative de retour à la prime enfance non exprimée tacitement par les papys et les mamies qui retrouvent du bonheur, immense et indicible, à côtoyer leur descendance, à l'aiguiller, à la dorloter. Chacun à sa manière pour lui permettre de s'épanouir. Les marques de tendresse se multiplient alors, le subconscient étant maître des actes les plus révélateurs. L'on baigne dans la délicatesse empreinte d'une infinie douceur. Surtout lorsqu'ils s'adressent aux petits-enfants en bas âge, qui voient en eux, une source intarissable pour leur parler de la princesse au bois dormant, de la fée à la baguette magique, de l'ours dodelinant de la tête ou pour se prêter aux jeux les plus ludiques. Amina, un petit bout de chou de 5 ans, n'a-t-elle pas rigolé jusqu'à en pleurer lorsque son grand-père lui a raconté son histoire préférée du loup et de la chèvre ? Elyès, le capricieux gamin de 7 ans, n'a-t-il pas collé aux basques de sa mémé pour l'accompagner au bain maure afin qu'il se délecte de ses mains expertes qui lui caressent tendrement l'échine ? Une véritable complicité inscrite dans les gènes qui explose à la face de la famille et adoucit les fratries les plus turbulentes. Par un véritable phénomène d'osmose, cette dualité grands-parents-petits-enfants engendre un bien-être général profitable aux générations successives. L'empreinte indélébile du patriarche lui survit d'une manière inconsciente dans les familles solidaires, soudées et homogènes. Les vicissitudes de la vie s'estompent au contact de mamie et papy car ils trouvent toujours le mot juste, le geste plein de gentillesse, pour les éloigner de cette jeunesse qu'ils couvent délicatement. Certains iront jusqu'aux effusions consolatrices pour chasser l'émoi qui se manifeste parmi les plus fragiles de leurs petits-enfants. Une sociologue de renom n'a-t-elle pas affirmé que : « Grands-parents et petits-enfants sont passés d'une relation hiérarchique à une relation de coopération et de communication profonde. Ils sont devenus les piliers affectifs, des remparts devant la fragilité d'une famille contemporaine souvent déstructurée ». Quant à l'effet boomerang recherché par ceux du troisième âge que l'on nomme à présent les seniors, il est largement obtenu comme l'affirme Néjiba : « Le bien-être affectif que m'apporte mes petits-enfants est inégalable. C'est quelque chose de particulier, bien palpable et difficilement explicable. Seules, les grand-mères, le comprennent et surtout le ressentent ». Eternelle complicité qui perdure depuis la nuit des temps.