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La désacralisation du mariage
NOTRE EPOQUE
Publié dans Le Temps le 16 - 02 - 2009


On divorce plus parce qu'on ne se marie ....
La conception du mariage a changé à travers les temps, cette institution n'est plus aussi sacralisée que par le passé. Son déclassement a entraîné celui de la famille dont le noyau s'est atomisé :
la famille lignage a cédé la place à la famille conjugale. On ne se marie plus entre parents pour préserver les biens au sein de la famille, mais pour d'autres raisons, on sort de l'enceinte de celle-ci, et on choisit la personne la plus chérie ou celle avec laquelle on a quelques intérêts. Mais qu'elle soit de cœur ou de raison, cette union perd de sa solidité, le divorce devenu très fréquent l'affecte d'une certaine fragilité, ce phénomène social très notoire nous laisse douter que l'amour soit encore un garant de longévité, qu'il soit un ciment pouvant unir deux compagnons à vie d'autant plus que la Tunisie est classée quatrième au monde en taux de divorce : sur les 15000 demandes de divorce, déposées chaque année auprès des tribunaux, 11000 aboutissent et leurs demandeurs obtiennent gain de cause.
On pourrait penser qu'il est absurde de voir une relation tissée si jalousement se terminer facilement et promptement. Cela nous amène à nous interroger sur la sincérité des sentiments et des convictions des partenaires avant l'engagement sur lesquels ils bâtissent leurs relations.

Les nouvelles contraintes
On ne se marie plus aussi jeune qu'avant, les mariages sont décalés d'au moins une dizaine d'années. A première vue, cela pourrait paraître un signe de maturité, mais à voir de près, ce comportement décèle d'autres vérités, il est symptomatique d'un malaise social profond. Ce qui nous conforte dans nos inquiétudes c'est le chiffre avancé par une récente étude nationale qui a concerné 10 000 jeunes âgés de 15 à 25 ans et qui montre que 50% des jeunes tunisiens ne projettent pas de se marier ni fonder une famille. Les difficultés matérielles et l'évolution du niveau social en sont les raisons principales.
Tout d'abord, le droit à l'éducation accordé à la fille au même titre que le garçon a fait que celle-ci ne se marie plus à l'âge de vingt ans ou un peu avant comme sa mère et sa grand-mère. Cette égalité avec son partenaire lui a ouvert des horizons et l'a rendue ambitieuse. D'autre part, avec l'ouverture des esprits et la progression du mode de vie, les mentalités ont changé. On veut profiter de sa jeunesse en variant ses relations et ses sources de plaisirs avant de s'engager avec quelqu'un dans des rapports sérieux, renoncer au célibat et intégrer le cercle des sages, passer du camp des hédonistes à celui des stoïciens.
En plus des handicaps de l'esprit, il y a ceux de la vie : vu la cherté de celle-ci, il faut désormais un temps énorme pour pouvoir faire des économies, cette règle s'applique aussi bien à ceux qui travaillent tard à cause des études longues et du chômage qu'aux autres, ceux qui rompent les études très jeunes et débutent dans le monde du travail plus tôt. Les uns comme les autres trouvent des problèmes énormes pour fonder un foyer, c'est un projet très coûteux dont les frais s'élèvent en moyenne à pas moins de 10 000 dinars. Donc, ces difficultés matérielles amènent plusieurs jeunes à se détourner du mariage soit provisoirement soit définitivement. Les adeptes de la première option reportent ce moment de bonheur à plus tard, ils attendent l'amélioration de leur situation. Mais lorsqu'au bout d'un certain temps ce vœu n'est pas exaucé, ils changent de position : déçus de la fortune qui leur tourne le dos, ils revêtent la robe de l'hymen avec les moyens de bord.

Les illusions perdues
Pendant les premiers mois, les difficultés sont aplanies ou plutôt occultées par l'effet envoûtant des noces, pendant cette période, on s'abreuve de miel et on plane dans le ciel, la douceur et le bonheur qui nous bercent nous font oublier notre vérité, c'est-à-dire notre misère. Mais le jour où cette source de délices tarit, cette dernière se campe devant nous sous un visage encore plus hideux, plus monstrueux et plus menaçant. On est secoué par cet impitoyable ennemi qui nous fait revenir à notre réalité sans aménités, on réalise tout d'un coup et à notre grande surprise qu'on est incapable de la supporter. C'est le cas de Lobna, une jeune mariée. « On s'est unis par amour mon mari et moi, nous confia-t-elle, j'ai accepté de vivre avec lui dans une seule chambre chez ses parents, mais quelques mois après, les problèmes avec ma belle-mère et sa fille divorcée ont commencé, et la veille de mon premier Aïd comme mariée ; elles nous ont mis à la porte mon mari et moi, ma famille à laquelle nous nous sommes adressés n'a pas fait mieux, et sans la générosité d'un ami de mon époux qui nous a offert l'hospitalité, on serait restés dans la rue. Mon mari a un travail non stable dans le privé et qui est de surcroît mal payé, heureusement que je fais de la décoration et que je participe de temps en temps aux foires, autrement on ne serait même pas capables de payer le loyer. Sincèrement, j'en ai assez de cette vie misérable, ajouta-t-elle dépitée, vraiment j'enrage quand je me rappelle que j'ai promis à mon mari de consentir tous les sacrifices possibles pour faire vivre notre amour, je croyais qu'il serait notre nourriture et qu'on pouvait donc se contenter de peu comme des oiseaux dans la chaleur de notre petit nid, comme j'étais naïve ! Nos relations sont très tendues, il ne se passe pas un seul jour sans que nous nous disputions, on manque de tout, même cet amour sur lequel nous avons bâti notre mariage s'est évaporé, notre misère a tout détruit, on est sur le point de se séparer ».

Le péché mignon
Les problèmes entre époux n'existent pas uniquement lorsqu'il y a difficultés financières, ils peuvent également survenir quand ces dernières sont absentes et que le couple vit dans l'aisance et le confort. L'absence des soucis d'argent n'est donc pas vraiment une garantie contre les tensions, elle n'est pas toujours un gage de stabilité et de bonheur. « J'avoue que je n'ai pas fait le bon choix, nous dit Kamel, un cadre supérieur, j'étais ébloui par la beauté de ma femme, c'était le seul élément sur lequel j'ai basé la relation, et comme je ne lui ai pas trouvé d'autres qualités, avec le temps, cette beauté s'est affadie, alors je me suis tourné vers d'autres femmes, elle m'y a obligé, je ne peux pas engager une discussion de quelque ordre qu'elle soit avec elle tellement elle est inculte, elle ne s'y connaît que dans les feuilletons mexicains et la mode, à cause d'elle, notre fille aînée a raté sa scolarité, j'ai peur qu'elle n'influence négativement ses frères et soeurs, les chamailleries sont notre lot quotidien, et si je suis encore avec elle, c'est à cause de nos enfants, je veux leur faire éviter les perturbations et les soucis du divorce». Drôle de sacrifice, il mène une vie d'adultère et offre à ces derniers qu'il prétend protéger un foyer d'enfer, la séparation ne leur serait-elle pas salutaire ? On se demande si les raisons de ce « dévouement » ne seraient-elles pas la préservation de sa sécurité et de son bien-être, n'oublions pas que le divorce coûte très cher, de plus, dans le cas où il se remarierait, et c'est ce qui arrive souvent, ses charges se doubleraient, puisqu'il aurait deux foyers à gérer.
L'adultère peut exister même quand on s'entend bien avec le partenaire. Avoir sa maîtresse ou son amant devient une nécessité pour certains. « J'aime ma femme, elle me donne tout, nous révéla Montassar, mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'empêcher d'avoir d'autres relations de temps en temps ». C'est un pécheur consciencieux. Avant de soulager votre conscience, rassurez-vous monsieur que votre compagne n'a pas de compagnon.


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