Le Temps-Agences - Une cour d'appel égyptienne a condamné hier par contumace à sept ans de prison le propriétaire du ferry Al-Salam 98 dont le naufrage en 2006 en mer Rouge avait fait un millier de morts. Mamdouh Ismaïl, 36 ans, ancien membre du Parlement, a été condamné à sept ans de prison par la cour d'appel de Safaga, siégeant dans la localité toute proche de Hourgada, pour sa responsabilité dans la pire catastrophe maritime de l'histoire de l'Egypte moderne. Il est reconnu coupable de "meurtre non prémédité et de négligence". En première instance, en 2008, il avait été acquitté, provoquant la colère des familles des victimes. Le verdict rendu hier a été accueilli par des cris de soulagement de certains membres de ces familles qui assistaient au procès. L'affaire devrait connaître son épilogue devant la cour de cassation qui devrait être saisie dans les 45 jours, d'après des avocats de M. Ismaïl. Amr Ismaïl, le fils du propriétaire, jugé également dans cette affaire, a été acquitté, de même que deux autres accusés. La cour a en revanche condamné deux membres d'équipage à trois ans de prison. La cour d'appel a en même temps confirmé la peine de six mois infligée à Salaheddine Gomaa, qui commandait un autre navire, le Sainte-Catherine, pour n'être pas venu en aide aux passagers naufragés. Le tribunal de première instance qui l'avait condamné avait jugé qu'il avait manqué de "miséricorde" et n'avait "pas accompli son devoir en ne portant pas secours aux victimes". Plus de 1.000 personnes étaient mortes dans le naufrage, en février 2006, du ferry qui effectuait la liaison entre Douba (Arabie saoudite) et Safaga. La plupart des 1.400 passagers du Al-Salam 98 étaient des Egyptiens travaillant à l'étranger, dont certains ramenaient à leurs familles des mois, voire des années d'économies. Mamdouh Ismaïl avait quitté l'Egypte pour la Grande-Bretagne après le drame. La justice égyptienne avait lancé un mandat d'amener, via Interpol, levé son immunité parlementaire et gelé ses avoirs à l'étranger. En avril 2006, une commission d'enquête parlementaire avait rejeté dans un rapport la responsabilité du désastre sur la compagnie Al-Salam, qui aurait continué à utiliser le ferry "malgré des défauts importants". Elle avait également mis en cause le gouvernement pour sa gestion de la crise.