Le Temps-Agences - Les tensions entre Suisses et Allemands à propos du secret bancaire, qui ont valu à un ministre d'être comparé à un Nazi, ont révélé au grand jour des animosités entre les deux pays, au moment où beaucoup de Suisses s'inquiètent de la forte augmentation du nombre d'Allemands qui s'installent dans la Confédération. Le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, a répliqué à ceux qui en Suisse l'ont comparé à un nazi, et dit avoir reçu des lettres de menaces venant de la Confédération helvétique. Peer Steinbrück, qui avait déjà provoqué la colère des Suisses l'an dernier en demandant que l'on manie la "carotte et le bâton" concernant la question des paradis fiscaux, a déclenché un nouveau tollé samedi dernier en comparant la Suisse aux "Indiens" qui fuyaient à l'approche de la cavalerie. Le ton est monté mercredi entre la Suisse et l'Allemagne à propos du secret bancaire, avec les propos d'un député suisse, Thomas Müller, qui a rappelé à Steinbrück le IIIe Reich. Le député, membre du Parti démocrate-chrétien qui appartient à la coalition au pouvoir, a comparé le ministre à une "génération d'Allemands (...) qui patrouillaient dans les rues avec des bottes, des manteaux de cuir et des brassards". Le député s'exprimait au cours d'un débat animé au Conseil national (chambre basse du Parlement), alors que la Suisse venait de proposer d'assouplir ses réglementations sur le secret bancaire, face à un mouvement général dans le monde occidental contre les paradis fiscaux, conduit par l'Allemagne. "Je reçois de Suisse des lettres de menaces et on me dénigre en me faisant passer pour un laquais des nazis", a déclaré hier Peer Steinbrück au journal Süddeutsche Zeitung. "C'est totalement disproportionné et inacceptable", ajoute-t-il. Hans-Rudolf Merz, conseiller fédéral (ministre) chargé des Finances, s'est employé hier à désamorcer les tensions, en annonçant qu'il allait se rendre à Berlin pour discuter du problème.