Il ne souffrait pas de troubles nerveux et n'était pas un criminel par nature. Ce jeune homme normal, ne supportait pas cependant les odeurs nauséabondes par lesquelles il était obnubilé. C'est du moins ce qu'il déclara au juge. Pour s'en débarrasser, il ne trouva pas mieux que d'étrangler sa femme jusqu'à ce que mort s'ensuive. Souvent quand on entend dire que quelqu'un avait tué sa femme il y'a toujours une cause plus au moins logique pour le meurtrier afin de justifier son acte. Mais quand l'acte de meurtre envers sa femme, est justifié par les mauvaises odeurs qu'il croyait sentir partout où il se trouvait cela semble un peu bizarre. Tel fut le cas de ce père d'un jeune enfant de trois ans qui avait étranglé sa femme qu'il aimait pour le seul fait qu'il sentait des mauvaises odeurs et qu'il pensait que son épouse ne cessait de faire des actes de sorcellerie. Il y avait une grande histoire d'amour entre ce couple. Tous leurs proches et voisins étaient au courant de leur idylle. Elle était à son dix-huitième printemps, l'unique fille de sa famille. Et lui était son aîné de six ans et travaillait dans une société d'audiovisuel. Il se déplaçait souvent avec les acteurs et le metteur en scène pour des films et des reportages. C'est vrai, la famille de sa bien aimée ne souhaitait pas qu'il soit le futur mari de leur unique fille. Mais, la jeune fille l'aimait beaucoup au point qu'elle a fait peu de cas des mises en garde continuelles de ses parents, pour enfin l'épouser. C'est ainsi que la nuit des noces a été rapidement célébrée et elle a rejoint son mari dans son nouveau foyer en 2004. Une année plus tard, elle a mis au monde son premier et unique garçon. Après trois ans et demi de mariage, les deux époux s'aimaient-ils encore ? Pour la jeune victime, peut-être oui. Mais, en revanche, pour l'époux il s'avéra que ce n'était pas du tout le cas. Devant le juge, l'accusé affirma que sa femme l'avait abandonné, elle a changé de comportement avec lui . Il n'avait pas compris la vraie raison. Il doutait que sa femme essayait par tous les moyens de l'ensorceler, afin de le détruire sur le plan moral. Il avait, déclara-t-il, des sensations bizarres, et avait constamment l'impression qu'il sentait des odeurs nauséabondes à la maison et même partout où il allait. Il ajouta qu'en outre il n'avait plus d'appétit et souffrait même d'anorexie. Il avait également l'impression que sa femme le fuyait, comme si elle ne pouvait plus physiquement le supporter. Le jour des faits il tentait de l'amadouer par des mots doux et des caresses, mais elle le repoussa violemment. Ce fut la goutte qui fit déborder la vase. Il se sentit vexé au point de ne plus y voir clair. Ses doutes envers cette épouse qu'il aimait tant étaient confirmés. Il déclara qu'en se débarrassant de son épouse, il va certainement se débarrasser de l'ensorcèlement et de toutes les sensations bizarres. Arrivé au paroxysme de la colère, il mit ses deux mains pour l'étrangler jusqu'à ce que mort s'ensuive en l'achevant avec un foulard qu'il lui serra autour du cou. S'assurant de sa mort, il prit le téléphone pour alerter son frère qui à son tour alerta la police. les agents de la brigade criminelle ainsi que le procureur de la république se dépêchèrent sur les lieux et une enquête fut ouverte. Le médecin légiste précisa que la mort était suite à la strangulation. Arrêté et inculpé de meurtre prémédité le jeune époux a comparu hier devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de son acte. L'avocat soutint son que son client souffre de troubles nerveux et demanda sur cette base, que son client soit soumis à ,une expertise psychologique afin de déterminer le degré de sa responsabilité. L'affaire est mise en délibéré.