Quoique en évolution continue, le système bancaire déplore encore des insuffisances pénalisant aussi bien les institutions financières que les unités de production. La banque, partenaire principal de l'entreprise dans ses transactions commerciales, se doit de lui fournir des conditions confortables sur le plan des outils de paiement. Ces derniers, classiques, utilisés depuis des années, sont devenus peu commodes. Parce que l'activité commerciale évolue à tout point de vue, un nouveau paramètrage de la structure s'impose. Ainsi, les modes de paiement ont-ils besoin d'être modernisés et d'épouser le progrès. Dans ce cadre, la société EUROPEAN NORM a présenté hier à l'Association Professionnelle Tunisienne des Banques, un nouveau moyen de paiement : l'e-créance. L'ensemble des banques tunisiennes vient de découvrir un nouvel instrument de paiement censé révolutionner la traite. En effet, suite à la promulgation de la nouvelle loi 2000-92 relative aux créances professionnelles, la société EUROPEAN NORM a mis en place un serveur au niveau de la SIBTEL (Société Interbancaire de Télécompensation) avec un interfaçage du système relié avec ceux des banques tunisiennes. Ce serveur permet aux banques, aux commerçants et aux fournisseurs de conclure des transactions commerciales par le biais d'une traite électronique dite « e-créance ». Cet instrument offre avant tout l'avantage en gain du temps. Il suffit au client de souscrire une traite sur une interface simple d'usage en précisant les informations nécessaires (numéro de la facture, libellé, montant, date d'échéance, le fournisseur bénéficiaire de la traite, etc.). Ce système est accessible aux banques et facilite leur accès à l'information. Il est de même conçu dans un objectif essentiel consistant en la minimisation des risques. En fait, si un client s'abstient de payer sa créance le cas échéant, il n'aura plus la possibilité d'en émettre d'autres au niveau du serveur jusqu'à ce qu'il s'en acquitte auprès de sa banque. Il s'agit donc de simplifier la procédure habituelle en économisant du temps et de l'argent puisque l'adhésion à ce système ne coûtera pas grand chose aux banques et il est accessible à tous y compris les personnes physiques. Certains banquiers se sont exprimés à propos de la possibilité de mettre en place une centrale des risques qui comporte des informations complètes concernant les clients telles que les informations collectées auprès de la CNSS et de l'administration fiscale. Le but étant bien entendu d'éviter au maximum les risques liés aux traites impayées. Le système prévient de même le paiement anticipé de la traite outre des dispositions complémentaires dans le but d'accompagner le banquier jusqu'à ce que le système soit stabilisé. Avec une information centralisée et disponible à temps réel, les problèmes, ou du moins une grande partie d'entre eux, liés à la traite classique seront éliminés. Surtout, que le système de l'e-créance est conçu de manière à pouvoir l'adapter aux revendications des utilisateurs, en l'occurrence les banquiers. Le coût est minime en comparaison avec ce que coûte actuellement le remboursement ou l'achat d'une traite aux banquiers. L'e-créance représente, en fait, un procédé de modernisation du paiement. Un moyen utilisé par les Belges depuis les années 80 et qui a prouvé son efficacité à plus d'un titre. Le « hic » c'est que certaines parties prenantes n'adhèrent pas au concept de modernisation et refusent de renoncer aux outils classiques qui deviennent pourtant obsolètes.