Le très conservateur New York Time a tiré à boulets rouges, hier, sur Barak Obama. Aux yeux des Américains qui ne s'imaginent pas perdre le leadership mondial, Obama a fait trop de concessions, au G20, à l'axe Berlin-Paris. Or, à Londres, le président américain a déclaré ceci: "Je suis venu écouter et apprendre". Et ce n'est pas de la fausse humilité. Il y a que l'Amérique d'Obama ne veut plus de cet unilatéralisme illuminé de Bush. Puis devant des milliers de jeunes français et américains à Strasbourg, Obama a eu ces deux phrases percutantes: "l'Amérique a été arrogante en coupant le dialogue avec l'Union Européenne". Et la deuxième: "En Europe, il y a un anti-américanisme sournois". Dans ses célèbres rubriques "Leçons pour l'avenir" (reprises par France 24) Jacques Attali explique à quel point l'Amérique a payé cher, entre les deux guerres, ce slogan lors de la guerre 14-18: "Pour gagner une guerre, il ne faut pas s'en mêler … Et pour gagner une guerre il faut la faire hors de ses territoires". La première attitude lors de la première guerre mondiale, aura plongé l'Amérique dans l'isolationnisme et a abouti à la crise du 29. La deuxième (faire la guerre hors de ses territoires) a valu à l'Amérique le bourbier irakien alors que l'urgence première, à cette époque, consistait en cette Afghanisation dont parle Obama, seul moyen de démanteler Al Qaïda. Et d'ailleurs Obama a clairement affirmé que, seule, l'Amérique ne vaincra pas le terrorisme! Ce qui est sûr c'est que ce marathon du G20 relayé par le sommet de l'OTAN marque deux ruptures: Obama rompt avec l'arrogance américaine et met en avant sa promesse de traiter avec les pays de "l'Axe du mal" (tel que le définissait Bush). La France transcende ses conflits d'intérêts avec l'Allemagne et renoue avec l'Atlantisme rompu par De Gaulle en 56 et pourtant c'est l'Amérique qui a libéré la France de l'occupation nazie! Sarkozy rompt donc avec De Gaulle et remet la France dans ce rôle qui est le sien. Pour peu que la Russie réalise que la relance de l'OTAN n'équivaut pas à une nouvelle déclaration de guerre froide, le monde sera mieux équilibré, multipolaire. Car jamais il ne sera de nouveau bipolaire et plus personne, surtout pas Obama, ne veut d'une planète unijambiste. De surcroît, avec cette France qui réassume sa dimension de "puissance mondiale, il y en aura pour la Méditerranée et pour les pays sainement émergents comme le nôtre.