Fondée en 1949 pour rassembler l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Ouest face à l'Union Soviétique, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) tient le sommet de son soixantième anniversaire à un moment où elle s'interroge plus que jamais sur son avenir. L'Organisation qui a perdu, il y a vingt ans, son « ennemi rassembleur » (l'URSS), suscite, aujourd'hui, des questions sur sa raison d'être, sur son identité et sur son rôle. Pour beaucoup d'observateurs, l'OTAN n'est plus la même que par le passé et sa nouvelle mission se situe dans le contexte international actuel où les défis sont nombreux et les menaces diffuses et en premier lieu le terrorisme international. Le président américain l'a bien souligné devant ses pairs de l'Alliance en les exhortant à contribuer davantage à la guerre en Afghanistan, affirmant que la menace d'Al-Qaïda était plus immédiate pour les Européens que pour les Etats-Unis. Il est clair que Barack Obama est venu défendre sa nouvelle stratégie en Afghanistan et solliciter un renfort militaire de ses alliés. Washington semble avoir obtenu gain de cause même si l'engagement n'est pas à la hauteur des attentes. En effet, les dirigeants de l'OTAN auraient promis jusqu'à 5000 soldats. Un soutien qualifié de fort et unanime par le Président américain. Ce qui « est un signe de la détermination avec laquelle ils abordent les défis de l'OTAN », s'est-il félicité. Un bon signe d'unité mais qui cache mal des divisions sur des sujets cruciaux comme l'Europe de la défense et les relations avec la Russie. Et surtout, la résurgence du vieux débat sur « l'OTAN globale ». Le conseiller à la sécurité nationale du Président américain se prononce pour que l'OTAN ne soit pas une alliance « réactive » mais soit, désormais, appelée à prévenir les conflits. Deviendrait-elle, ainsi, le lieu où se décide la sécurité du monde et se substituer à l'Organisation des Nations-Unies ?