Quoi de plus humain que de venir en aide à autrui par tous les moyens, notamment lorsqu'il s'agit de personnes âgées et sans soutien ? Dans la rue, qui de nous n'a pas porté secours de manière spontanée et sans qu'on le lui demande de le faire, une personne handicapée pour l'aider à traverser ou à monter dans un bus ? Il en va de même lorsqu'une personne nous demande à la poste de l'aider à rédiger une demande, remplir un formulaire administratif, ou ... un chèque. Mais c'est justement dans ce dernier cas, où il importe désormais de réfléchir à deux fois avant d'agir. En effet, ce moyen est devenu parmi les manœuvres frauduleuses utilisées par certains imposteurs afin de commettre des escroqueries et des malversations. Il est surtout usité en matière de chèques volés. Un individu parvient à voler un chèque, ou détient un chèque volé que lui a remis un tiers. Ce chèque peut être vierge ou comportant une signature en blanc. Il le fait libeller par une autre personne en faisant semblant de ne pas savoir écrire. Ainsi et en cas d'expertise graphologique, l'écriture s'avérant différente de la sienne, il peut s'en sortir en déclarant qu'il a eu le chèque litigieux par une autre personne en paiement d'une dette ou d'une marchandise, à l'occasion d'une transaction commerciale. Dans le cas où le chèque comporterait une signature en blanc, celui qui le reçoit et le libelle à son profit peut être impliqué, lorsque le titulaire fait opposition en prétendant que le chèque en question était volé. Cela pourrait être un moyen pour le titulaire du chèque, afin d'échapper au délit d'émission de chèques sans provisions, au cas où le chèque litigieux, serait retourné impayé. Le bénéficiaire qui l'a libellé lui-même n'est pas forcément de mauvaise foi, mais encore faut-il qu'il puisse en établir tangiblement la preuve. Ce fut le cas dans cette affaire dans laquelle a comparu dernièrement un quadragénaire pour répondre des accusations de vol et falsification de chèque dont il fit l'objet. La victime, déclara en effet qu'un ensemble de documents et de papiers personnels, dont un chéquier, lui ont été préalablement volés de sa voiture. Le chèque de 3500 dinars retourné impayé, appartenait au chéquier volé en question. Le présentateur du chèque a été arrêté et déclara qu'en sa qualité de commerçant, il a eu ce chèque d'une tierce personne à qui il avait demandé de le libeller, étant illettré. Quid de la signature ? Ce n'était pas celle de l'accusé bien évidemment, mais, en tous les cas, elle ne ressemblait pas à l'écriture du chèque libellé. Quoi qu'il en soit, l'accusé nia totalement, aussi bien le vol que la falsification dudit chèque. L'avocat de la défense plaida l'absence de la preuve du vol et encore de la falsification à l'encontre de son client, d'autant plus que l'expert graphologue, désigné par le juge, certifia que l'écriture du libellé du chèque, ne ressemble pas du tout à celle de l'accusé. Il sollicita pour cette raison, l'acquittement de son client. Le tribunal suivra-t-il la thèse de la défense ?