L'espoir de retrouver des survivants s'amenuise Le Temps-Agences - Survolant les ruines de L'Aquila juste après le séisme, tenant la main aux rescapés dans les camps, parcourant les gravats, coiffé d'un casque rouge ou assistant aux obsèques l'air recueilli, Silvio Berlusconi a été largement loué pour sa gestion de la crise, malgré une gaffe sur les réfugiés. "C'est dans les situations d'urgence qu'il donne le meilleur de lui-même", explique le président du Sénat, Renato Schifani, allié de longue date du "Cavaliere". Le chef du gouvernement, âgé de 72 ans, a déployé des trésors de cet optimisme pour soutenir et remonter le moral d'un pays traumatisé par le tremblement de terre, le plus meurtrier qu'ait connu l'Italie depuis 30 ans. Le bilan de la catastrophe de lundi dans les Abruzzes s'élevait hier à au moins 291 morts et une bonne partie de la ville médiévale de L'Aquila est réduite à l'état de ruines. Au contraire d'un George W. Bush qui avait tardé à prendre la mesure du drame lors du passage de l'ouragan Katrina sur la Louisiane en 2005 (plus de 1.500 morts), Silvio Berlusconi a réagi dès les premiers instants. Quelques heures à peine après le tremblement de terre, il survolait les lieux en hélicoptère. En habitué des gaffes, le président du Conseil n'a toutefois pu retenir un trait d'humour douteux sur les allures de village de vacances des camps de tentes à L'Aquila. "Mettez de la crème solaire", a-t-il conseillé à une réfugiée mardi, suscitant des rires dans l'assistance, "allez au bord de la mer!", a-t-il lancé, invitant les rescapés sans abri à loger aux frais de l'Etat dans les stations balnéaires de la côte Adriatique. Environ 10.000 personnes sont de fait accueillies dans les hôtels du bord de mer. Sur la chaîne allemande n-tv, le chef du gouvernement a souligné que l'hébergement dans les tentes était provisoire et qu'il "faut prendre ça comme un week-end au camping". "Je ne crois pas que ce soit déplacé", s'est-il justifié. au contraire, "je crois qu'hier les enfants avaient besoin d'un sourire, d'un peu d'optimisme et d'amusement". M. Berlusconi a expliqué qu'il ne voulait pas cultiver "une atmosphère de pessimisme, de négativisme, de maladie et de mort" dans les endroits qui abritent les rescapés. "On a parfois besoin de sourire même au coeur d'une telle tragédie. Sans optimisme, on ne peut pas surmonter les difficultés et atteindre les objectifs les plus ardus", a-t-il ajouté. De toute façon, sa bévue a été éclipsée par son activisme. Dès qu'il a été informé du séisme dans les Abruzzes lundi matin, le chef du gouvernement a annulé un déplacement en Russie et s'est envolé pour la zone sinistrée. Il y est resté trois jours d'affilée, tenant les journalistes au courant de l'évolution du bilan et de la situation. Il s'en est d'ailleurs vanté, parlant de lui à la troisième personne: "le président du Conseil est grandement satisfait d'avoir battu le record d'endurance: 44 heures d'affilée sans se coucher." Même ses adversaires ont salué l'attitude de Silvio Berlusconi, par ailleurs toujours haut dans les sondages de popularité. Dans un pays coutumier du chaos politique, le "Cavaliere" a fait l'unanimité sur sa gestion de la crise. ----------------------------------- L'espoir de retrouver des survivants s'amenuise Le Temps-Agences - Les équipes de secours continuent de fouiller les décombres des bâtiments, immeubles et maisons détruits par le séisme qui a frappé les Abruzzes lundi, mais l'espoir de retrouver des survivants était désormais très mince. L'Italie a rendu vendredi un émouvant hommage national aux 291 victimes qui ont péri dans la plus grave catastrophe naturelle qu'ait connue la Péninsule depuis 30 ans. Quelque 40.000 personnes sont toujours sans abri. Aidées par des chiens renifleurs, les unités de secours ont espéré vendredi soir découvrir des survivants enfouis sous un immeuble de quatre étages qui s'est effondré à L'Aquila. Mais la piste s'est éteinte au cours de la nuit et les sauveteurs ont avancé l'hypothèse que les chiens avaient peut-être seulement flairé l'odeur de cadavres. Au moins neuf corps sans vie ont été retirés des gravats à cet endroit, ont précisé les pompiers. Les sauveteurs ont indiqué avoir entendu des bruits sous l'amas de gravats. "Nous avons creusé toute la nuit et il ne nous reste plus qu'à attendre. Nous n'entendons plus rien", a précisé un secouriste interrogé par Reuters. Le dernier survivant, retiré des décombres, était une femme de 20 ans qui a été sauvée jeudi. Les services de la protection civile ont annoncé que les opérations de recherche étaient pratiquement terminées et de nombreux responsables s'attendent à ce que les secours cessent leur travail dimanche. De violentes répliques ont touché la région des Abruzzes au cours de la nuit et hier matin, provoquant des mouvements de peur parmi les survivants qui se préparent à passer les fêtes pascales dans des abris de fortune. Les dégâts sont estimés à trois milliards d'euros et leurs conséquences sur l'économie italienne pourraient rester limités malgré la crise. Le gouvernement a promis l'ouverture d'une enquête tandis que le chef de l'Etat, le président Giorgio Napolitano, a avancé l'idée que l'ampleur des dégâts pouvait s'expliquer par le non-respect des normes anti-sismiques lors de la construction des édifices.