La voyante se dit dotée d'un pouvoir surnaturel lui permettant de protéger quiconque des effets négatifs de la magie noire. Elle prétend également être tout à fait à même de guérir tous ceux qui sont atteints de maladies psychiques par les dons supranaturels qu'elle possède. A son sens, la plupart de ces malades sont habités par des Djinns. A fortiori lorsqu'il s'agit d'une dame qui cherche chaussure à son pied. Cette voyante en même temps guérisseuse, prétend également avoir des dons d'exorcisme. En outre elle se disait une grande connaisseuse en matière d'extraction de trésors des tréfonds de la terre. La femme qui était venue la consulter cherchait à marier sa fille qui appréhendait de devenir vieille fille bien qu'elle fût âgée d'une trentaine d'années à peine. La voyante lui promit monts et merveilles, mais la pauvre dame ne vit rien venir, bien quelle lui avait remis une somme d'argent assez consistante. Ayant compris qu'elle était victime d'une escroquerie, elle déposa une plainte au parquet, sans pour autant présenter des preuves tangibles à l'appui de ses allégations. Le procureur avait de ce fait classé l'affaire sans suite. Entre-temps, la victime reçut un coup de fil de la part d'une tierce personne qui se présenta en tant qu'inspecteur de police, se proposant de l'aider pour récupérer son argent de la prétendue voyante. La pauvre victime se croyant soulagée, accepta cette proposition avec joie. En altruiste, le faux policier lui proposa de renouveler sa plainte, en lui garantissant qu'il la fera parvenir en haut lieu. Mais quelque temps plus tard il lui réclama la somme de 800 dinars pour services rendus. La bonne-dame fut sidérée de son attitude alors qu'il était censé, étant donné sa fonction, agir pour aider tous ceux qui ont été lésés dans leurs droits d'une manière ou d'une autre. Aussi, commença-t-elle à douter de cet énergumène et elle s'empressa de ce fait de recueillir de renseignements sur lui. Coup de théâtre : le bonhomme s'avéra n'avoir jamais exercé de fonction dans les rangs de la police. Il était de mèche avec la voyante depuis belle lurette. C'était, en effet, elle-même qui lui communiqua les coordonnées de la victime, en montant avec lui tout ce scénario par lequel la bonne-dame fut doublement grugée. Le dicton tunisien énonçant " qu'il n'y a aucun chat qui chasse pour le bon Dieu " semble se vérifier dans plus d'un cas.