Huit jeunes hommes, dont un en état de liberté, ont comparu hier devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour constitution d'un réseau de trafic de drogue, détention, écoulement et consommation de drogue. Les faits de cette affaire ont été déclenchés suite à l'arrestation d'un jeune homme à bord d'une voiture algérienne, appréhendé par des agents de police, alors qu'il réparait le véhicule suite à une panne. S'approchant pour l'aider, croyant qu'il s'agissait d'un maghrébin, ils découvrirent que le chauffeur n'est autre qu'un tunisien. Alors, ils l'ont interrogé sur l'origine de cette voiture immatriculée. Hésitant, son comportement avait éveillé la curiosité des policiers, qui fouillant le véhicule, ont découvert une grande quantité de drogue. Illico presto, ils l'ont embarqué au poste. Soumis à un interrogatoire suivi d'un examen médical, il avoua être membre d'une bande maghrébo-tunisienne. Les agents de police qui voulaient piéger toute la bande ne disposaient que d'un téléphone portable et un seul membre de la bande, et c'était l'appât que les enquêteurs ont utilisé pour mettre fin à l'activité des membres de ce réseau. L'un des dealers lui a téléphoné pour lui expliqué son retard et que les clients attendaient son arrivée. Il lui a demandé de l'attendre dans une demi-heure dans un lieu précisé. C'est une durée très suffisante pour les policiers afin de se déplacer sur les lieux et monter la souricière. Une fois sur place, une boucle inaperçue a été formée par les éléments de la police pour ne pas permettre au deuxième dealer maghrébin et ses clients de s'enfuir. Quelques minutes après leur arrivée, il fait son apparition. Une fois qu'il a salué le jeune dealer, la boucle est bouclée et le jeune fournisseur est arrêté. Soumis aux interrogatoires, le jeune fournisseur a dévoilé l'identité de ses complices. Il a déclaré aux enquêteurs qu'il a été recruté par un dealer maghrébin. Seulement, son salaire mensuel dérisoire ne lui permet plus, au fil du temps, de gagner sa vie. Une situation qui l'a incité à recourir à des crédits bancaires. En conséquence, sa situation matérielle est devenue de plus en plus grave. La solution, recourir à une activité qui rapporte plus: le trafic de drogue. Depuis, il a commencé l'intermédiation entre les consommateurs, les dealers et les fournisseurs de zatla, contre une commission. De fil en aiguille, il a commencé à faire la connaissance des consommateurs issus des familles plus ou moins aisées. D'un trafiquant de ces types de drogues, il est devenu également consommateur surtout de la zatla. Il a dévoilé aux enquêteurs l'identité d'un autre fournisseur sans pouvoir le joindre par téléphone. Ne connaissant pas sa demeure, les enquêteurs ont fini par lancer une note de recherche à son encontre. Mis sous surveillance, les agents de police ont réussi à l'aide du téléphone portale à localiser les endroits et arrêter toute la bande. Interrogé, le deuxième dealer a pu introduire la drogue à l'aide de sa voiture. Il visita de temps en temps le pays accompagné de sa femme et son fils sous le prétexte d'emmener sa femme rendre visite à un docteur afin de la soigner. Ensuite il se dirige vers un hôtel à Hammamet là où il laisse sa voiture remplie de drogue dans le parking. Par la suite un deuxième individu conduit la voiture pour écouler la quantité emmené. L'affaire a été mise en délibéré.