Maintenant que le rideau est tombé et que l'O.Béja a officiellement assuré son maintien parmi l'élite, il est impératif de faire le bilan d'une saison mitigée et de parler de toutes les anomalies qui ont laissé planer le doute quant au maintien du club en Ligue I jusqu'à l'avant dernière journée avec toutes les sueurs froides qu'ont pu connaître les férus bejaois à la seule idée de voir leur équipe fanion quitter l'élite. Maux et remèdes L'important pour l'avenir c'est de faire un diagnostic juste et objectif sur la situation qui privaut et de prévoir les remèdes afin que le club qui a 80 ans d'existence puisse avoir d'autres ambitions et d'autres objectifs que d'éviter la relégation à chaque fin de saison. Il est sans conteste que l'O.Béja a toujours été dans sa politique générale, un club formateur et nul ne peut oublier le nombre de joueurs béjaois qui sont sortis de cette école pour faire les beaux jours de grands clubs tunisiens. Les Ouasti, Sediri, Zouabi, Adel Nefzi, Ghitouni, Mokrani, Zouaghi et la liste s'étend, ont fait leur apprentissage dans les catégories des jeunes du club pour s'affirmer plus tard et attirer l'attention des grands. Où en est le club maintenant vis-à-vis de cette politique ? Quand l'O.Béja recrute chaque saison huit à dix joueurs pour ses besoins en seniors et que ces recrutements concernent des joueurs tout juste moyens ( à une ou deux exceptions) c'est qu'il y a un problème et il ne faut pas être un messie pour comprendre que c'est au niveau de la base que les choses ne marchent pas. Si les grands-clubs ont compris enfin que seule la formation et le cru local restent le véritable salut, eux qui ont plus de moyens financiers pour pouvoir appliques une politique de recrutement, comment l'O.Béja avec des moyens dérisoires, puisse-t-il opter pour un choix stratégique aussi fragile ?
La formation et l'encadrement des jeunes Si l'O.Béja a réussi dans le passé à s'afficher comme l'une des meilleures écoles du pays sur le plan de la formation c'est parce que c'était l'un des choix de la politique générale du club et qu'il y avait les entraîneurs éducateurs qu'il faut pour mettre en application cette stratégie. Ces derniers convaincus de leur noble mission, s'impliquaient dans leur tâche en tant que partie prenante du club et non en tant que fonctionnaires qui attendent avec impatience la fin du mois pour venir réclamer, leur salaire. C'était l'âge d'or de l'amateurisme qui hélas, il nous arrive de regretter parfois de nos jours. Les gosses d'aujourd'hui, ne viennent plus au club pour pratiquer d'abord leur jeu favori et apprendre par la suite l'A.B.C du football, mais ils sont plutôt ramenés par des parents dont le seul but est de voir leur progéniture faire une carrière en football, signer leur 1er contrat et devenir un joueur professionnel pour assurer leur avenir. Qu'il soit apte ou pas, qu'il a les moyens physiques et techniques de base pour réussir ou non, cela importe peu, l'essentiel c'est de le pousser et d'utiliser tous les moyens ( orthodoxes parfois), pour le voir en seniors. C'est donc par là qu'il faut commencer : assainir ce milieu qui, a priori, sain, et innocent, est devenu une jungle où les mal lotis c'est à dire ceux qui n'ont pas un proche derrière eux sont automatiquement éliminés alors que ce sont eux les plus méritants. A 90% des cas, tous les accompagnateurs des équipes de jeunes sont des parents de joueurs où des proches du serait du club. La complaisance des « entraîneurs » aidant ces gens sont devenus par la force des choses, juge et partie, leur rôle est principalement de déblayer le chemin à leur fils et gare à celui qui ose contrarier leurs plans. Dans ce cas où est donc le rôle du technicien ? Il y a un adage qui dit : « on naît avocat et on devient juge », cela résume la situation que connaît aujourd'hui le milieu, car il n'est pas dit à quiconque de devenir un entraîneur éducateur même si l'on soit des meilleures écoles. Il y a des critères sine qua non auxquelles doit répondre toute personne intéressée par ce métier à savoir la passion du métier, le sens du sacrifice et de l'altruisme et surtout la personnalité, ces critères, malheureusement, ne s'acquièrent pas à l'école, ils sont innés on les a ou on ne les a pas.
L'arbre qui cache la forêt A voir la situation qu prévaut actuellement au niveau des jeunes tous les proches et tous les férus sont unanimes à considérer que le club est menacé dans son avenir et dans sa survie. Si l'O.Béja a évité de justesse la relégation cette saison, il n'est pas dit qu'il en sera de même l'année prochaine ou celle d'après, car tout club qui n'assure pas ses arrières et ne compte pas sur son cru est indéniablement un club sur la mauvaise pente. Il est donc impératif d'ouvrir cet épineux dossier et d'en faire la priorité des priorités sinon, un de ces jours, l'arbre ne cachera plus la forêt.